L'antisèche, après Nantes-OL : Lyon cherche des réponses mais semble à court de solution

Tactiquement, Lyon n'a pas innové ce mardi. Il s'est même recentré sur ses fondamentaux : son 4-4-2 losange, de la verticalité à outrance, des latéraux (très) offensifs... Mais la tactique n'est rien sans envie, sans talent, sans confiance. Lyon a tenté de faire sortir le bloc nantais pour mieux le prendre au piège de la profondeur. Ni le jeu long, ni les appels de Lacazette et Beauvue, ni le timing des passes n'ont été au rendez-vous pour réussir cette mission.

Et ce d'autant plus que Nantes a fait reculer son bloc au fil de la rencontre, pour mieux contrer les Lyonnais sur leurs flancs. Excellents à la récupération et dans l'envie, les Canaris ont souvent inquiété l'OL par des centres bien sentis. Il ne leur a manqué que la finition pour réussir pleinement leur coup.

Tout n'a pas été catastrophique à Lyon. Replacé en charnière centrale, Morel a été plutôt bon, tout comme Malbranque à la pointe du losange lyonnais. Gonalons et Bedimo se sont montrés appliqués et désireux de bien faire, mais le premier manquait de confiance et le second de rythme. Devant, Beauvue a réalisé une de ses pires prestations sous le maillot de l'OL (la concurrence était pourtant rude). Lacazette n'a pas été beaucoup plus inspiré, souvent esseulé également.

Côté nantais, Sala a été combatif mais trop maladroit pour convertir les nombreuses offrandes de ses partenaires. Dans l'entrejeu, Touré et Deaux ont été précieux, notamment par leur capacité à orienter rapidement et efficacement le jeu nantais.

A la 35e minute de jeu, Sala fait un appel dans le dos de la défense lyonnaise. Koné suit le ballon du regard et fait trébucher l'attaquant nantais. Il y a penalty, mais l'arbitre ne bronche pas et laisse le jeu se poursuivre. Au vu de l'indigence de la prestation lyonnaise, difficile de penser que l'OL s'en serait relevé.

Ce mardi, Alexandre Lacazette n'a pas tiré une seule fois au but, malgré une trentaine de ballons touchés. Autre chiffre parlant : l'attaquant lyonnais n'a réussi qu'un seul de ses cinq dribbles tentés face aux Nantais...

Il y a des scènes qui en disent long sur la réalité d'un groupe. Bedimo et Lacazette qui s'en prennent l'un à l'autre, Beauvue qui sort en ignorant superbement son entraîneur, Bedimo (encore lui) qui enjoint violemment à Del Castillo de "se bouger"... Ce groupe lyonnais vit mal, cela saute aux yeux. Au fond, ce pourrait être anecdotique si chaque mouvement collectif ne semblait pas pâtir de cette faillite humaine.

Depuis le début de la saison, les dirigeants et l'entraîneur lyonnais ont tout tenté. Changer les hommes, le système, mettre en confiance les cadres, les critiquer publiquement, les rassurer, les secouer... Ce mardi, Hubert Fournier a semblé abattre ses dernières cartes dans la bataille. L'entraîneur lyonnais a échoué. Même ceux qui se sont montrés appliqués (Gonalons, Bedimo, Ferri) n'ont pas su peser sur le cours d'une rencontre qui aurait dû leur appartenir.

Tactiquement, techniquement, humainement, cet Olympique Lyonnais n'y est pas. Les errements de son duo d'attaque, incapable de se trouver et de se dépasser, sont un peu le résumé de ses difficultés. Reste à trouver les solutions à cette crise. Hubert Fournier semble avoir tout tenté... et tout raté. L'entraîneur lyonnais n'a plus de prise sur son groupe, quoiqu'il en dise, quoiqu'il espère. C'est peut-être, désormais, vers Jean-Michel Aulas qu'il faut se tourner pour trouver les réponses aux difficultés de l'OL.