Les 4 questions que pose l'arrivée de Ben Arfa au PSG

Paris voulait se renforcer offensivement, avec Ben Arfa, le club de la capitale récupère un joueur polyvalent tant par le poste que par le jeu. Avec l'arrivée d'Unai Emery sur le banc, les places pourraient être redistribuées dans le 11 titulaire, d'autant plus si le nouvel entraîneur met en place le 4-2-3-1 qu'il utilisait au FC Séville. Ben Arfa est capable d'évoluer sur un côté (droit de préférence), où Lucas n'est pas un titulaire indiscutable. Une option qui vaut aussi si le 4-3-3 de Laurent Blanc est reconduit et où l'attaquant évoluerait aux côtés de Di Maria et Cavani. Dans le 4-2-3-1 qui nécessite un joueur en soutien de l'attaquant, comme était fréquemment le poste de "HBA" à Nice la saison dernière, il pourrait concurrencer Javier Pastore dans un rôle de numéro 10 qui lui offrirait toute la liberté de mouvement nécessaire pour s'exprimer.

Ben Arfa postule en tout cas à une place de titulaire dès le coup d'envoi de la saison. Avec l'effectif actuel dont il est la première recrue, il serait à coup sûr une des attractions et on l'imagine mal se contenter d'un rôle de "supersub" offensif, alors que plusieurs postes semblent encore en suspens. Si Paris venait à nouveau à recruter devant, la question de son rôle se reposerait. D'ici là, et avec un contrat de deux ans qui l'oblige à faire rapidement ses preuves, Ben Arfa est un titulaire en puissance. Il aura également en sa faveur l'avantage de la fraîcheur après un été sans Euro et plusieurs joueurs parisiens concernés par des compétitions internationales (Cavani, Di Maria, ou dans une moindre mesure Lucas).

Cinq ans après l'arrivée du propriétaire qatari, l'été 2016 sera un tournant pour le Paris Saint-Germain. C'est Nasser Al-Khelaïfi lui-même qui l'annonçait au Parisien début juin : "Il faut relancer un nouveau cycle. De gros changements vont arriver." L'arrivée de Ben Arfa illustre ce qu'esquissait le président du club parisien dans cet entretien, notamment au sujet du recrutement.

Fini, assurait-il, le temps où Paris recrutait des superstars pour asseoir sa notoriété (Thiago Silva et Ibrahimovic en 2012, David Luiz en 2014, Di Maria en 2015…).

Avec Ben Arfa, le PSG met en actes ce qu'il avait défini en paroles. Sans compter la part de symbole que recouvre sa signature. Né à Clamart dans les Hauts-de-Seine, pré-formé à Clairefontaine, Ben Arfa est un enfant de la région parisienne, fan du PSG depuis sa tendre enfance. Cela fait sens, pour Paris, de s'offrir un des meilleurs joueurs français, issu de la région, fan de son club, "prêt à mourir pour l'équipe" (dixit Al-Khelaïfi). Pour la petite histoire, Paris avait déjà essayé de le recruter… lorsqu'il était âgé de 12 ans, avant que sa préférence n'aille à Lyon.

Deux mois séparent la signature de Ben Arfa de la fin du marché des transferts. Difficile, donc, de présager intégralement de ce que sera le mercato du PSG. Mais plusieurs indices montrent que Ben Arfa est recruté comme une tête d'affiche bien plus que comme un joueur de rotation.

Il sera ainsi présenté lundi au Parc des Princes avec son nouvel entraîneur Unai Emery, arrivé au terme de ce qui était jusqu'ici le feuilleton de l'été parisien. Un signe de l'importance de Ben Arfa aux yeux du club, qui a probablement retardé la présentation de son nouveau technicien pour faire d'une pierre deux coups et y adjoindre celle de son nouveau maître à jouer.

Nasser Al-Khelaïfi l'expliquait lui-même début juin : dans l'esprit du PSG, c'est un "grand joueur du football français" qui débarque à Paris cet été. Une affirmation renouvelée ce vendredi à l'annonce officielle de sa signature : "Hatem est un joueur majeur du football français et il a été l’un des joueurs de Ligue 1 les plus brillants la saison dernière." Ultra-populaire, l'ancien Niçois a tout pour devenir un chouchou du Parc, produit marketing attractif et tête d'affiche sportive majeure.

L'ancien Niçois est un joueur excitant, qui a éclaboussé par moments la Ligue 1 de tout son talent. Sa capacité de dribble et de un contre un n'a que peu d'égal dans l'Hexagone. Son sens du spectacle confirme la volonté du PSG d'allier désormais le résultat à la manière.

Toutefois, Ben Arfa n'a que peu d'expérience du très haut niveau international. Il a disputé 24 matches de Ligue des champions mais n'a plus joué cette compétition depuis 2009 avec l'Olympique de Marseille, une saison où il n'a disputé que 35 minutes dans la compétition. Certes, "HBA" est international français, mais son expérience reste limitée. Ses 15 sélections ont eu lieu pour l'essentiel lors de matches amicaux, Ben Arfa n'ayant disputé qu'une grosse heure de jeu lors de l'Euro 2012.

Son absence au championnat d'Europe cette saison s'explique d'ailleurs en partie peut-être par son inexpérience du plus haut niveau. Le risque est mesuré, puisque ses deux ans de contrat laissent une marge de manœuvre assez confortable au PSG en cas d'échec. Si son salaire est assez important, il n'a rien coûté en frais de transfert et sa rémunération n'a rien d'insurmontable pour les finances quasi illimitées du quadruple champion de France. Mais la prise de risque est réelle, et il n'est pas anodin que l'on pense surtout à lui aujourd'hui pour sa dernière saison à Nice, sans coupe d'Europe. C'est pourtant là qu'est le véritable objectif du Paris Saint-Germain.