Ligue 1 - Que reste-t-il de la rivalité entre le PSG et l'OM ?

Maxime Dupuis

Mis à jour 04/10/2015 à 01:29 GMT+2

Le PSG et l'OM ont rendez-vous dimanche au Parc des Princes. Ce duel entre les deux meilleurs ennemis de la Ligue 1 reste un moment à part mais il a quelque peu perdu de son attrait ces dernières années. Dans un camp, comme dans l'autre. Sur le terrain, mais aussi et surtout à côté.

Les supporters de l'OM et du PSG se font face

Crédit: Panoramic

Dimanche soir, la Ligue 1 aura les yeux fixés sur le Parc des Princes. Parce que le PSG. Parce que l'OM. Et parce que, quand les deux clubs se font face, ça fait du bruit. Et ceci depuis décembre 1992, date du premier affrontement marquant et musclé entre deux équipes dont la rivalité a été créée par Bernard Tapie et Canal Plus, à une époque où cela arrangeait tout le monde de mettre un opposant de taille dans les pattes de l'OM. C'était il y a plus de deux décennies. Ça a perduré, contre vents et marées. Quand l'OM allait mal. Quand le PSG n'allait pas mieux. Même rendez-vous, même tension. Même plaisir, parfois coupable.
Depuis quatre ans et le rachat du PSG par QSI, le paysage hexagonal a évolué. Et Paris a petit à petit pris le dessus sur la concurrence, jusqu'à remporter trois titres de suite et en viser un quatrième qui tombera tôt ou tard dans son escarcelle. L'OM ? Il ne fait plus le poids. Et ça ne date pas d'hier. Les huit défaites de rang infligées par Paris aux Phocéens - en neuf matches toutes compétitions confondues - depuis 2012 sont une preuve patente de ce duel à sens unique.
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OM - PSG 2014/2015

Crédit: Panoramic

L’incertitude a déserté le terrain, et la passion ?

Alors oui, il y a eu d'autres moments d'ultra-domination dans l'histoire commune des deux rivaux. En faveur de l'OM qui, durant les années 90, n'avait perdu qu'un match en neuf ans face à Paris (ndlr : une demie de Coupe de France 1995 alors que Marseille était en D2). En faveur du PSG au début des années 2000 (ndlr : 8 victoires de suite). Mais, autour de ça, l'incertitude n'avait jamais quitté ces duels où la vérité du classement était rarement celle du terrain.
Aujourd'hui, le doute n'est plus de mise. Et, évidemment, ça n'est pas pour donner au match de dimanche soir une allure de choc. Même médiatiquement, le lustre d'antan a déserté le plancher. Qui a parlé de PSG - OM avant ce jour ? Pas grand monde. A l'inverse d'un OM - OL qui, on l'a récemment vu, est en train de supplanter le classique. Dans ses bons et mauvais aspects. Parce que Lyon et Marseille sont plus proches l'un de l'autre et peuvent se toiser.
C'est devenu un vrai calvaire pour nous
Ce sentiment est réel dans les rangs des supporters marseillais. Benjamin, 47 ans, est abonné du virage nord depuis 25 ans. Il est passé des Yankees aux MTP et a connu les grandes heures de la rivalité entre les deux clubs, ainsi que leurs fortunes diverses. Aujourd'hui, la saveur n'est plus la même. PSG - OM est simplement devenu un mauvais moment à passer. "Je fais tous les déplacements avec l'OM. Mais monter à Paris, dimanche, je pensais vraiment que ça ne servait à rien. On va prendre une volée là-bas... Je suis bien content que tous les supporters marseillais restent chez eux. C'est devenu un vrai calvaire pour nous. Depuis 4-5 ans, on ne rivalise plus avec Paris. Le Qatar-Saint-Germain a tué la rivalité qu'il pouvait y avoir. Regardez les deux équipes : c'est le jour et la nuit. Ils sont partis sur une autre planète. L'argent fait leur bonheur..."
Christian Cataldo, président des Dodgers, n'a pas dit autre chose en début de semaine quand il a justifié la décision de ne pas monter au Parc, alors que les supporters phocéens y étaient autorisés. Certes, les Phocéens ont pris cette décision dans un souci d'apaisement après les débordements d'OM-OL. Mais Christian Cataldo n'a pas oublié d'ajouter une petite précision qui n'avait rien à voir avec la sécurité : "Payer 55 euros pour voir une fessée, ça nous aurait fait mal…"
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L'entrée des joueurs sur la pelouse du Vélodrome pour OM-PSG, en 2013/14.

Crédit: Panoramic

Sportivement, ça ressemble à une formalité
Le désamour est patent. Et il n'est pas seulement proportionnel à l'accumulation des revers. Noël, 29 ans, est lui dans le camp qui gagne. Supporter du PSG, il a vécu un paquet de PSG - OM dans le virage Auteuil, notamment. Et lui, comme d'autres, ne vibre plus de la même manière. "Sportivement, ça ressemble à une formalité, lance-t-il. Ce n'est pas comme il y a cinq ans… Ils étaient au-dessus de nous, même si on savait qu'on pouvait gagner. Quand j'ai pris mon premier abonnement en 1999, c'était la première fois qu'on les battait en championnat depuis longtemps. A l'époque, il y avait une autre rivalité, même si on était rarement bons au même moment. Même la saison dernière, quand ils étaient bien classés, ce n'était finalement qu'une étape vers le titre."
Cette sensation est partagée autour de Noël : "Dans mon cercle d'amis et de connaissances, c'est un peu le même sentiment. De toute manière, on est censé les battre. Du coup, on vibre moins, on est moins impatient. Après, ça reste quand même un moment fort et un moyen de chambrer les supporters adverses durant six mois." Finalement, PSG - OM peut-être pas le match le plus important de la semaine parisienne ? "S'il avait fallu choisir un match à gagner cette semaine entre le Shakhtar Donetsk et Marseille, J'aurais choisi l'OM", assure Noël. Tout n'est (quand même) pas perdu.
Avec Vincent Bantit (à Marseille)
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