Notre Top 100 des joueurs de Ligue 1 du 21e siècle: Cris (4e), l’indispensable roc de l’OL

Parce qu'aucun défenseur n'a dégagé autant d'autorité en L1 ces quinze dernières années. Un duel avec Cris et c'était l'assurance, ou presque, de ressortir bredouille. Dans les airs, au sol, le Policier n'avait aucune pitié et si Lyon a étalé une telle supériorité au XXIe siècle, son divin chauve y est pour beaucoup. En 2004, l'OL cherchait un remplaçant à l'immense Edmilson. Il a déniché un autre Brésilien et ne l'a jamais regretté. Alors bien sûr, Cris n'avait pas la finesse technique de son compatriote mais il fallait avoir du cran pour se frotter à lui.

Toujours souriant hors du terrain, il se muait en compétiteur acharné sur le pré. Mais toujours dans les règles, sans en rajouter. En huit saisons à Lyon et une kyrielle de duels virils, il n’a jamais commis l’irréparable. Aucun carton rouge en 225 matches de Ligue 1 pour un défenseur central au goût prononcé pour le duel, c’est un petit exploit. Alors oui, Cris, c'était le combat mais aussi un état d'esprit toujours irréprochable et, surtout, une soif de vaincre qui a fait déplacer à Lyon quelques montagnes. Avec lui, l'OL a décroché quatre titres de champion consécutifs en martyrisant la concurrence. Avec Cris dans son onze, le champion lyonnais a terminé en moyenne avec 11,5 points d'avance sur son dauphin.

Ses compères en défense centrale ont été nombreux. Caçapa, Lovren, Diakhaté, Boumsong, Squillaci, Monsoreau et Müller ont tous eu l’honneur d’épauler le roc brésilien. Cris a traversé les époques. La plus faste de Lyon mais aussi celle qui a suivi, un peu moins brillante. Il fut le guide et la boussole de l’OL durant presque une décennie. Bien sûr, il reste cette fin de parcours au goût rance où Cris n'était plus vraiment Cris. Mais il est et il reste tout simplement le plus grand défenseur passé par la Ligue 1 dans les années 2000.

Cris n'est pas qu'un défenseur intraitable. C'est aussi, à ses heures perdues, une arme de destruction massive sur coups de pieds arrêtés. Vingt buts pour un défenseur central en huit saisons de Ligue 1, c'est assez rare. Et certains valent très chers. Comme ce soir de mai 2011. Lyon n'est plus le roi omnipotent de la Ligue 1 et tente de s'accrocher au podium.

La réception de l'OM est cruciale mais, à cinq minutes du terme, les deux olympiques sont dos-à-dos à Gerland. C'est le moment que choisit Cris, qui aimait rester aux avant-postes en fin de match quand la situation était désespérée, pour balancer une reprise du droit qui fait mouche. Cette victoire (3-2) donne du mou à l'OL qui terminera sur la troisième marche du podium.

Chaque fois que Cris a joué plus de 30 matches par saison, Lyon a encaissé moins d'un but par match. La moyenne est même spectaculaire avec 0,68 but encaissé par rencontre de Ligue 1. Avec Cris, l’OL a longtemps ressemblé à un coffre fort fermé à double tour. C'est dire l'autorité que dégageait l'immense Brésilien, exceptionnel combattant et indispensable guide du grand OL.