OL-TFC : N'en doutez plus, Lyon traverse une crise profonde

Martin Mosnier

Mis à jour 23/10/2015 à 07:38 GMT+2

LIGUE 1 - La semaine écoulée a fait beaucoup de mal à l'OL. L'aventure européenne tourne au vinaigre et les fissures au sein de l'effectif éclatent au grand jour. Les Gones auront bien du mal à supporter une nouvelle contre-performance face à Toulouse ce vendredi.

Alexandre Lacazette

Crédit: Panoramic

A priori, tout devait se passer comme sur des roulettes. Des jeunes avec une grosse marge de progression, des recrues qui donnent du volume à un effectif clinquant, un tirage au sort de Ligue des champions clément, un nouveau stade dès janvier : ce devait être la saison de l'OL.
Rien ne dit que ce ne sera pas le cas, nous ne sommes qu'en octobre, mais le début de saison des Lyonnais vire au cauchemar. Si bien que cette anonyme 11e journée, cette réception sans éclat de Toulouse, vaut beaucoup plus cher qu'il n'y paraît. Parce qu'après une semaine aux multiples pics de fièvre, l'OL présente les symptômes d'un club en crise.

Des résultats pas à la hauteur des espérances

C'est la première cause des tracas lyonnais. En L1, l'OL (6e à 5 points du podium) sauve les meubles et ce sont surtout les retards à l'allumage de Monaco et de l'OM qui rendent le tableau plus présentable. La vraie tuile, c'est la C1. Très tôt dans la saison, Jean-Michel Aulas avait averti ses troupes : l'objectif était, initialement, de jouer les 8es de Ligue des champions dans son nouveau stade. Dès la fin de la phase aller, avec un point en trois journées, Lyon doit quasiment faire une croix sur l’objectif de sa saison malgré un tirage au sort favorable. La croissance de l'OL est déjà stoppée nette malgré 38,7 millions d’euros d'investissement cet été et des contrats en or massif pour les jeunes Gones.
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Maxime Gonalons (OL)

Crédit: Panoramic

Un vestiaire coupé en deux

Du coup de boule de Rose à Toliss dimanche jusqu'à la sortie surréaliste de Yanga-Mbiwa ce jeudi en conférence de presse, cette semaine a dévoilé au grand jour les failles du vestiaire lyonnais. Entre les recrues et le noyau dur de l'OL, la greffe ne prend pas. "C'est clair qu'il y a de la tension partout dans le vestiaire", a expliqué Yanga-Mbiwa dans un élan de sincérité qui devrait lui être rapidement reproché. "Ce n'est pas facile de s'intégrer. Le problème vient de tout le monde."
Yanga-Mbiwa, Valbuena et Beauvue n'ont pas encore trouvé leur place et les jeunes Gones ne font rien pour leur faciliter les choses. L'insouciance de la saison passée, la joyeuse bande que rien ne semblait effrayer ? Tout cela semble bien loin. Le poids des responsabilités et la concurrence exacerbée ont fait voler en éclat la belle unité lyonnaise.
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Mathieu Valbuena a du mal depuis son transfert à Lyon

Crédit: Panoramic

Un entraîneur aux choix contestés

Hubert Fournier n'a toujours pas trouvé la bonne formule. En l'absence de Fekir, son 4-4-2 en losange est inefficace. Son 4-3-3 et la titularisation de Rafael sur l'aile droite à Saint-Pétersbourg se sont soldés par un cuisant échec. Sa communication sans concession sur les difficultés de Lacazette en début de saison et sa tendance à sortir sa meilleure arme offensive en cours de jeu l'ont fragilisé. Tout comme les résultats en Ligue des champions.
Dès le début de saison, Jean-Michel Aulas avait mis une pression folle sur son staff technique en dévoilant de grosses ambitions. Le président des Gones n'est pas un grand consommateur d'entraîneurs et il attend généralement les fins de saison pour les remercier. Guy Stephan est le dernier à avoir été éjecté de son banc en cours de saison. C'était en octobre 1996. Mais un revers face à Toulouse poserait inévitablement la question du maintien de Fournier.
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Hubert Fournier et Lyon ont pris une leçon à Bordeaux

Crédit: Panoramic

Une communication catastrophique

Voilà un domaine que maîtrise d'habitude l'OL même en période de turbulences dans le sillage d'un président qui sait montrer la voie. Ce jeudi témoigne de l'extrême nervosité qui habite l'effectif lyonnais. Dans les colonnes de L'Equipe, JMA avait donné ce jeudi matin un cours de communication en temps de crise en dégonflant chaque polémique (les salaires des jeunes, l'intégration de Valbuena), en se réfugiant derrière une excuse massive (l'absence de Fekir) et en affichant son optimisme. Problème, en milieu d'après-midi, Mapou Yanga-Mbiwa est venu tout ficher en l'air dans un discours criant de sincérité.
Ce n’est pas la première tension née de déclarations intempestives. Au cœur de l’été, le boss de l’OL avait révélé la proposition de contrat refusée par Lacazette et le meilleur buteur de l’OL l’an dernier l’a encore en travers de la gorge. Non, décidément, l’OL semble plus fébrile que jamais.
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Bernard Lacombe et Jean-Michel Aulas - OL - Août 2015

Crédit: Panoramic

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