OM-OL - Système, communication, capitaine : ce que Fournier pourrait changer pour que l'OL se lance

Avec trois défenseurs centraux, Rennes a gagné à Gerland (2-1), Lille y a obtenu le nul (0-0) et la Gantoise a fait trembler l'OL en Belgique (1-1). Mis en place par Rémi Garde à la fin de l'année 2013, le 4-4-2 losange de Lyon avait été reconduit la saison passée par Hubert Fournier. Autrefois irrésistible, ce schéma semble avoir du mal à fonctionner aujourd'hui, ce qui force Lyon à régulièrement passer en 4-3-3 en cours de rencontre. "Ce serait tellement plus simple si ce n'était que le système, j'en changerais et tout roulerait, rétorque Hubert Fournier. C'est malheureusement beaucoup plus complexe que ça." Et l'entraîneur d'évoquer des "pertes d'équilibre" qu'il entend résoudre par des consignes "plus directives sur les positionnements et déplacements des joueurs". Mathieu Valbuena abonde dans ce sens : "L'aspect tactique est un faux débat (…). Il faut davantage communiquer et travailler plus les uns pour les autres."

Notre avis : A force d'entendre les entraîneurs marteler à l'infini que "l'animation est plus importante que n'importe quel système", on a fini par en être convaincu. L'OL doit persévérer avec son 4-4-2 losange, d'autant qu'il n'a pas les joueurs pour évoluer en 4-3-3 et qu'il est trop tard pour installer un 3-5-2 qui pourrait correspondre à cet effectif.

Sept matches officiels et autant de compositions d'équipes différentes. Si beaucoup de choix ont été dictés par les évènements (Jallet, Lacazette ont été blessés, Fekir est à l'infirmerie pour six mois et Gonalons a été suspendu), d'autres ont été sciemment effectués par Fournier. L'entraîneur de l'OL change ses latéraux quasiment à chaque rencontre. En revanche, malgré leurs défaillances, il ne touche pas du tout à son milieu de terrain et à son attaque. "Ce n'est pas envisageable de garder tout le temps la même équipe car notre effectif nous permet de pouvoir faire quelques changements et apporter de la fraîcheur", explique le coach.

Notre avis : Une défense a besoin de stabilité et le quatuor Jallet-Bisevac-Umtiti-Bedimo avait brillé pendant quatre mois la saison passée, jusqu'à la blessure du Serbe. On devrait revoir ces quatre hommes à Marseille et c'est une bonne chose. Au milieu, en attendant Darder, on conseillerait à Fournier de "piquer" Ferri ou Tolisso en leur mettant dans les pattes Mvuemba ou Malbranque. Dans le secteur offensif, en revanche, l'OL n'a dans ce système aucune autre alternative que le duo Lacazette-Beauvue.

Depuis son arrivée, Fournier détonne à Lyon en maniant relativement peu la langue de bois si chère à ces deux prédécesseurs, Rémi Garde et Claude Puel. Seulement, cet été, l'entraîneur a souvent été maladroit avec Alexandre Lacazette, surlignant son manque de réussite sans la mettre en perspective. Après que RMC Sport eut révélé cette semaine que sa communication crispait le vestiaire, Hubert Fournier a-t-il tenté de rattraper le coup lors de sa conférence de presse de vendredi ? Toujours est-il que l'entraîneur des Gones a encensé Alexandre Lacazette comme il ne l'avait encore jamais fait cette saison.

Notre avis : Certaines déclarations sont difficiles à effacer. Hubert Fournier a été maladroit avec Alexandre Lacazette, mais il avait été précédé par Jean-Michel Aulas au début de l'été. A l'OL, en général, les tensions se règlent en interne et tout rentre rapidement dans l'ordre. Si le malaise perdure, on peut parier les yeux fermés que Jean-Michel Aulas tapera très vite et très fort sur la table.

Après le nul à La Gantoise, Maxime Gonalons a été l'un des joueurs les plus lisses face aux médias. Auteur d'un coup de gueule salvateur l'été dernier ("une préparation physique pas en adéquation avec le haut niveau"), le capitaine des Gones n'est pas encore monté au créneau cette saison. Parce ce qu'il est très loin de son meilleur niveau, ce que personne n'ose dire à Lyon ?

Notre avis : Maxime Gonalons est le symbole de cet OL-là. Hubert Fournier n'aurait rien à gagner en lui enlevant le capitanat. Et ce n'est pas parce que le brassard reste sur le bras de Gonalons que les autres leaders - Jallet, Umtiti, Lopes - n'ont pas le droit de s'exprimer.