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PSG-ASSE (21h00) - Confier les clés du jeu à Pastore, le PSG ne peut plus écarter cette idée

Geoffrey Steines

Mis à jour 25/10/2015 à 01:01 GMT+2

LIGUE 1 - La prestation sans relief du PSG face au Real Madrid mercredi (0-0) a relancé le débat sur l'intégration de Javier Pastore au onze-type parisien. Son entrée en jeu contre les Merengue a encore démontré qu'il disposait d'un profil unique au sein de l'effectif, qui doit à terme lui permettre de prendre les clés du jeu du triple champion de France.

Javier Pastore (PSG)

Crédit: Eurosport

Il a joué une demi-heure à peine mercredi et dire qu'il a éclaboussé de sa classe cette période du match ne serait pas franchement exact. Et pourtant, Javier Pastore a rarement semblé aussi indispensable au PSG que depuis la prestation des Parisiens face au Real Madrid en Ligue des champions (0-0). Au nom du turnover, ou d'un choix tactique, l'international argentin pourrait bien être aligné d'entrée par Laurent Blanc pour la réception de Saint-Etienne dimanche en clôture de la 11e journée de Ligue 1 (21h00). L'occasion pour lui de démontrer à nouveau en quoi sa présence métamorphose le collectif et s'impose désormais comme une évidence.
La venue du Real au Parc des Princes devait valider les progrès du PSG, entrevus par exemple à Monaco fin août (0-3), et confirmer le nouveau statut du club de la capitale. Celui d'un candidat crédible à la victoire finale en Ligue des champions, tout du moins à une place dans le dernier carré. Au lieu de cela, les 90 minutes ont davantage laissé un sentiment de stagnation, voire même de régression. Le triple champion de France s'est créé 5 petites occasions sur toute la rencontre, l'un de ses totaux les plus faibles dans un match de C1 dans l'ère Laurent Blanc. Il avait seulement fait pire contre le Barça en quart de finale aller la saison passée (1-3). La faute à quoi ? A un jeu trop stéréotypé pour déstabiliser la meilleure défense d'Europe et un déchet technique bien trop important dans les 30 derniers mètres adverses.

Le jeu parisien trop individualiste ?

Il faut dire qu'une fois arrivé dans la "key area", comme l'appelle l'UEFA, le PSG s'est entêté dans les entreprises individuelles. Il a tenté 26 passes dans cette zone, pour 16 tentatives en solo. Soit un ratio de 61%, exactement dans la moyenne de sa saison en Ligue des champions. Mais ce qui est surprenant, c'est que ce pourcentage se situe en-deçà de celui de toutes les équipes de C1 réunies après trois matches (67%). Voilà qui souligne une propension parisienne vers un jeu plus individualiste, moins basé sur la passe pour faire des différences. Ce n'est pas illogique avec l'arrivée l'été dernier d'un joueur de rupture comme Angel Di Maria, dont les raids solitaires ont le pouvoir de faire exploser les défenses adverses. Encore faut-il que l'ex-Madrilène bénéficie d'espaces pour prendre de la vitesse et de jambes pour placer son accélération. Il n'avait rien de tout ça mercredi.
L'autre homme clé du jeu offensif parisien, dans un registre plus organisateur, ce devait être Zlatan Ibrahimovic. Comme à son habitude, le Suédois a décroché et dézoné pour distribuer. S'il s'est montré actif et disponible, c'est surtout dans l'utilisation du ballon qu'il a péché. Il n'a pas créé une occasion, pas cadré un tir, a réussi seulement 80% de ses passes (2e plus mauvais ratio des titulaires parisiens, juste devant… Angel Di Maria, 70%). Le numéro 10 parisien est apparu à des années lumière du niveau de jeu qui lui avait permis de marcher sur la France et l'Europe durant une bonne partie de la saison 2013-2014, jusqu'à sa blessure en quart de finale aller de Ligue des champions contre Chelsea (3-1). Il n'est pas encore tout à fait un joueur normal, mais il y ressemble de plus en plus à chaque sortie.
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Zlatan Ibrahimovic lors de PSG-Real Madrid

Crédit: Panoramic

Pastore a tout pour être le détonateur du jeu

Et pendant ce temps-là, Pastore a dû attendre la 67e minute pour pénétrer sur la pelouse. Mais il a su mettre à profit le temps de jeu qui lui a été offert pour se montrer à son avantage. Le milieu de l'Albiceleste a immédiatement pesé sur les débats, donné une assise technique (20 passes réussies sur 23) et ce liant vers l'attaque qui manquaient au PSG jusque-là. En son absence, l'entrejeu parisien ne disposait pas d'un élément pour apporter le surnombre et s'impliquer offensivement. Marco Verratti reste un homme de base de la construction parisienne dans sa propre moitié de terrain et Blaise Matuidi un joueur qui s'engouffre dans les espaces tout en en créant pour les autres par ses mouvements. Pastore évolue dans un autre registre. Laurent Blanc a reconnu après la rencontre qu'il avait largement participé à la bonne dernière demi-heure de sa formation, soulignant notamment son apport dans "la maîtrise du ballon".
Même si l'échantillon est restreint, son entrée en jeu est symbolique de tout ce qu'il a dans son arsenal que les autres n'ont pas. Excellent dans les petits espaces, où sa finesse technique fait des ravages, le natif de Cordoba a la vista pour réaliser la bonne passe au bon moment. En ce sens, il se rapproche de numéros 10 à l'ancienne, de ses joueurs qui dépendent autant du déplacement des autres que de leurs propres qualités. Quand Pastore est là, tout est plus fluide, la transition entre la récupération du ballon et la phase d'attaque se fait plus facilement, l'étincelle peut jaillir à tout moment. Les chiffres le confirment, il a tout pour être le détonateur du jeu parisien.
Occasions crééesPassés clé% de passes réussies% de passes vers l'avant
Javier Pastore2.862.2582%62.7%
Zlatan Ibrahimovic1.431.0782%53%
Angel Di Maria2.541.8580%55.8%
Marco Verratti1.601.6092%63.3%
Blaise Matuidi1.040.7492%56.7%
Statistiques pour 90 minutes en Ligue 1 2015-2016 (source : Squawka)

Pastore incarne l'avenir du PSG et de son projet

Pastore a le défaut de ceux qui tentent beaucoup : il ne réussit pas tout. Mais il sait tout faire, et bien, comme le démontrent les 3 passes décisives délivrées par l'Argentin depuis le début de la saison en Ligue 1. La première sur une petite louche subtile pour Edinson Cavani, la deuxième sur une passe en profondeur de 40 mètres pour Angel Di Maria et la dernière sur corner pour Serge Aurier. Les statistiques ne lui sont d'ailleurs plus si défavorables qu'elles pouvaient l'être par le passé. Avec une réalisation et trois offrandes en championnat en 440 minutes, il est impliqué dans un but toutes les 110 minutes. Il fait aussi bien que Cavani, seuls Di Maria (78 minutes) et Ibrahimovic (63 minutes) affichant de meilleurs ratios.
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Javier Pastore félicite Edinson Cavani, buteur lors de Reims-PSG

Crédit: Panoramic

Critiquer son bilan statistique n'est donc plus un argument, comme il pouvait l'être par le passé. C'est une tendance forte depuis sa fin de saison 2014-2015 en boulet de canon. Avec 3 buts et 7 passes décisives lors des 13 dernières journées de L1, Pastore avait déjà éteint les critiques régulièrement émises à ce sujet. Surtout qu'à seulement 26 ans, "El Flaco" incarne l'avenir du PSG et de son projet. Sa marge de progression reste immense et sa régularité nouvelle donne de belles perspectives pour la suite. La balle est désormais dans le camp de Laurent Blanc. Admirateur de longue date de Pastore, il doit se débrouiller pour lui trouver une place dans son onze. Reste à déterminer au détriment de qui. Le casse-tête ne fait que commencer pour le staff parisien.
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