PSG - OM : Si Marseille veut éviter l'indigestion, il lui faudra tous ces ingrédients

Rarement un choc PSG-OM aura paru aussi déséquilibré. L'OM n'affiche que huit petits points au compteur en huit journées. Son meilleur ennemi, le PSG, en a déjà amassé douze de plus... L'écart entre les deux équipes semble abyssal. Pourtant, Michel veut croire en ses chances de réaliser un exploit au Parc des Princes. "Le Slovan Liberec a bien gagné à Marseille, rappelle le coach de l'OM battu 1-0 jeudi au stade Vélodrome en phase de poule de la Ligue Europa. Nous pouvons aller battre le PSG !"

Pour arriver à accrocher les stars parisiennes sur le terrain, l'OM devra se montrer beaucoup plus réaliste que jeudi en Coupe d'Europe. Les Marseillais ont frappé une trentaine de fois au but sans jamais battre le gardien de l'équipe tchèque. "Je ne peux rien reprocher à mes joueurs, souligne Michel. Si on répète ce genre de match, on grandira. C'est certain."

A Paris, les attaquants marseillais devront saisir la moindre opportunité pour marquer. En manque de réussite ces derniers temps, Michy Batshuayi sait qu'il doit se montrer plus décisif dans la surface de réparation. Le plan de bataille de l'OM pour ne pas couler face au PSG dépend en grande partie du rendement du jeune Belge.

Pour tenter de déstabiliser le PSG, l'OM peut s'appuyer sur son début de match de la saison dernière au Parc des Princes. Pendant une demi-heure, l'équipe de Marcelo Bielsa avait posé beaucoup de problèmes aux Parisiens jusqu'à l'ouverture du score de Lucas Moura. Sur cette action-là, Benjamin Mendy avait manqué son dégagement. Le Brésilien en avait profité pour venir le contrer quasiment sur la ligne de but. Cette année, l'OM espère que le ballon tournera du bon côté lorsqu'un coup du sort interviendra.

L'arbitre de ce classique pourrait aussi jouer un rôle prépondérant au cours de cette opposition déséquilibrée sur le papier. Car M. Bastien a la réputation de sévir très rapidement. Cette saison, il a déjà arbitré l'OM. C'était lors du déplacement à Reims (1-0). Et Alaixys Romao avait pris un carton rouge... Les Marseillais croisent les doigts pour que les sanctions administratives penchent cette fois en leur faveur...

En fin connaisseur du football international, Michel manque rarement une opposition PSG-OM à la télévision. "Avant de finir ici, je regardais ces matchs, explique l'entraîneur de l'OM. Je connais l'importance de cette rencontre." En Espagne, l'ancien milieu de terrain du Real Madrid a vécu de l'intérieur les rencontres face à Barcelone. Il veut s'en servir pour transmettre son expérience à ses jeunes joueurs. "A Madrid, je jouais deux fois le match : une fois dans ma tête et une autre fois sur le terrain, avoue le coach ibérique. Il ne faut pas faire ça..."

Pour déjouer les pronostics et permettre à l'OM de ne pas revenir bredouille de son déplacement parisien, Michel s'appuiera aussi sur son vécu d'entraîneur. Avec l'Olympiakos, il ne s'était incliné que 2-1 en Ligue des champions en novembre 2013 à Paris. Menée 1-0, l'équipe grecque avait réussi à égaliser à dix minutes de la fin avant de s'incliner sur un but de Cavani dans les arrêts de jeu. "On l'a presque fait avec l'Olympiakos, se rappelle Michel. Peut-être qu'avec l'OM on réussira..."

Pour obtenir un résultat à Paris, l'OM devra se sublimer. Et beaucoup tenter pour arriver à déstabiliser une équipe invaincue depuis quasiment six mois toutes compétitions confondues. "Quelle que soit la période où l'on joue Paris, ce n'est jamais évident, avoue Romain Alessandrini. Ça tombe encore dans un mauvais moment mais c'est un match à part. Peut-être que l'on va se révéler là-bas." Jusqu'ici, les Marseillais n'ont disputé qu'un seul véritable choc en Ligue 1. C'était contre Lyon (1-1). Et à dix contre onze, ils avaient fait preuve de cœur mais aussi de talent pour égaliser face au vice-champion de France.

Michel croit en la faculté de ses joueurs à se surpasser. "Paris est une grande équipe, mais c'est une motivation supplémentaire pour nous, relève le coach de l'OM. Psychologiquement, les joueurs sont forts. La meilleure preuve, c'est qu'ils ont fait un super match jeudi après la déception de la défaite de dimanche face à Angers." Et Diarra d'appuyer le discours de son entraîneur. "Une crise, c'est lorsqu'il y a des problèmes à l'intérieur, détaille le milieu de terrain rappelé cette semaine en équipe de France. Honnêtement, ce n'est pas le cas. C'est un groupe qui regorge de qualités. Quand la mayonnaise va prendre, ça va faire mal."

Sevrés de succès depuis un mois et leur victoire face à Bastia (4-1), les Marseillais ont les crocs. Certains d'entre eux ont même demandé à ne pas jouer contre Liberec jeudi pour être dans les meilleures conditions avant d'affronter le PSG. La motivation est bien présente au sein du vestiaire olympien. "On doit mouiller le maillot, note ainsi Diarra. On doit aller à la guerre contre Paris. Je suis excité à l'idée de jouer ce match. Mais c'est pire pour mes partenaires..." Notamment pour Romain Alessandrini. Né à Marseille, le milieu de terrain vit très intensément les rencontres face au PSG... Il pensera d'ailleurs aux supporters de l'OM qui ne feront pas le déplacement.

Au Parc des Princes, les Marseillais ne pourront ainsi pas compter sur leurs fans. Ceux-ci ont décidé de ne pas mettre de l'huile sur le feu après les derniers incidents face à Lyon. Le voyage à Paris a donc été annulé pour raisons de sécurité. Cette absence doit constituer une motivation supplémentaire pour les joueurs de l'OM afin de ne pas prendre le bouillon à Paris…