Son niveau, son champion, son suspense : les 6 questions que la Ligue 1 pose à mi-saison

Des candidats au podium en difficulté, des équipes apathiques en Europe, un championnat si serré qu’il en devient quasi-illisible, un jeu d’une indigence rarement atteinte… La phase aller de cette saison de Ligue 1 n’a pas été très rassurante sur le niveau de notre championnat. Sans enlever un quelconque mérite à ces équipes, Caen (4e), Angers (3e) et même Monaco (2e) ont montré qu’une grosse solidarité défensive et qu’une présence athlétique suffisaient presque à briller dans ce championnat cru 2015-2016.

Il n’y eut que peu de place pour le "beau football", sinon celui du leader parisien ou d’un Nice séduisant. Reste à voir si l’OL pourra ressusciter le sien et élever, par là même, le niveau du championnat. Celui-ci dépendra aussi, cependant, de ses individualités. Comme Lassana Diarra et Hatem Ben Arfa avant eux, un retour au premier plan d'Abou Diaby et de Yoann Gourcuff, par exemple, ferait du bien à la Ligue 1.

Il paraît évident, déjà, que le Paris Saint-Germain sera champion de France en mai prochain, pour la quatrième année consécutive. Leader avec 19 points d’avance sur Monaco, le club de la capitale a gagné 16 de ses 19 rencontres. Sans en perdre une seule. Match après match, le PSG s’est montré ultra-dominateur, évidemment au-dessus de tous ses adversaires mais surtout particulièrement concentré, loin de la suffisance parfois affichée par le passé.

Avec toutes ces qualités, Paris peut espérer finir la saison sans défaite en championnat, comme Arsenal en 2004 ou l’AC Milan en 1992. Mais l’objectif majeur du PSG est la Ligue des champions, et il est possible que les joueurs de Laurent Blanc y laissent des plumes. Sans compter qu’il sera difficile de se motiver pour une Ligue 1 possiblement pliée dès le mois de mars…

Dans un championnat aussi serré, PSG excepté, l’influence du marché des transferts peut s’avérer déterminante. Lyon, Marseille ou Monaco, irréguliers voire décevants depuis le début de saison, pourraient profiter de leur puissance financière pour recruter à la trêve. Les deux premiers rêvent notamment de Wissam Ben Yedder, tandis que l’ASM pourrait faire revenir Falcao de Chelsea.

A l’inverse, Angers craint les retombées de son début de saison brillant. Troisième de Ligue 1 à la trêve, le SCO pourrait perdre Ludovic Butelle, Abdoul Camara et Cheikh Ndoye. Quelques surprises ne sont pas à exclure, en outre. Les clubs étrangers, à commencer par les Anglais, pourraient présenter des offres difficiles à refuser pour Wahbi Khazri, Michy Batshuayi, Andy Delort voire Hatem Ben Arfa et Steve Mandanda.

Déjà, le favori des suffrages a pris de l’avance. Zlatan Ibrahimovic trône en tête du classement des buteurs du championnat, avec 15 réalisations. C’est le Marseillais Michy Batshuayi qui le suit, quatre longueurs derrière, à égalité avec Benjamin Moukandjo (Lorient). Le buteur suédois du PSG est évidemment le mieux placé pour reconquérir un titre raflé en 2013 et en 2014, mais qui était revenu au Lyonnais Alexandre Lacazette la saison dernière.

Toutefois, Ibrahimovic pourrait, comme le PSG, laisser des forces en Ligue des champions, le titre qu’il manque à son palmarès. Sans compter que sa fin de saison pourrait être troublée par les discussions autour de sa prolongation de contrat. A l’inverse du Suédois, qui "partage" la finition parisienne avec Cavani, Batshuayi à Marseille, Moukandjo à Lorient ou Delort à Caen portent, quasi-seuls, l’attaque de leur équipe. Il y a, enfin, une petite cote à surveiller : celle de Lacazette (6 buts), qui pourrait profiter d’une éventuelle renaissance de l’OL.

Conséquence du niveau relativement faible du championnat, les écarts sont très serrés… y compris pour le maintien. En bas de tableau, si Troyes paraît quasi-condamné par les 13 points qui le séparent du premier non-relégable, 9 équipes se tiennent ensuite en 7 points : Lille, Ajaccio, Nantes, Bordeaux, Montpellier, Bastia, Reims, Guingamp et Toulouse. Parmi celles-ci, le LOSC, le Gazélec, Montpellier et Toulouse (entre autres) sont sur une dynamique positive.

Signe que la course au maintien va être âpre, jusqu’au bout. Et qu’elle pourrait réserver quelque surprise. Montpellier se relèverait-il du départ de Roland Courbis ? Bordeaux, où Willy Sagnol est lui aussi en difficulté, pourrait-il y passer ? Quid, enfin, des deux clubs corses du championnat ?

Alban Lafont (16 ans), devenu plus jeune gardien de l’histoire de la L1 avec Toulouse, ou Kylian Mbappe, apparu avec l’ASM à seulement 16 ans, sont les faces émergées d’un iceberg beaucoup plus large : la Ligue 1 donne de plus en plus de place à sa jeunesse. La faute à un exil croissant de ses meilleurs joueurs, en grande partie. Mais cet état de fait a du bon. L’émergence de Lafont comme n°1 est allée de pair, par exemple, avec la renaissance du TFC.

A Bordeaux, Adam Ounas (19 ans) a constitué l’étincelle d’une animation offensive girondine aux abois. Même réussite pour Zinedine Machach (19 ans) à Toulouse et Vincent Koziello (20 ans) à Nice. Avant sa blessure, Aldo Kalulu (19 ans) avait montré de très belles choses sous les couleurs de l’OL.

Sans compter Adrien Rabiot (20 ans), qui s’est imposé comme un élément important de l’effectif parisien. La Ligue 1 fait jouer ses jeunes, et c’est une bonne chose. Souvent, elle se voit contrainte assez vite de les laisser filer à l’étranger. Mais puisqu’ils sont encore là, profitons-en.