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A Saint-Etienne, Galtier a redonné du sens au mot ambition

Martin Mosnier

Mis à jour 10/05/2017 à 09:24 GMT+2

LIGUE 1 - Avec des moyens limités, Christophe Galtier a pourtant réussi à maintenir Saint-Etienne dans le haut de tableau de L1 depuis 2011. A l'heure de son départ, il convient de mesurer son accomplissement. A l'échelle des Verts, il est immense.

Christophe Galtier (ASSE)

Crédit: Getty Images

C'est un exercice passé de mode, une mécanique qui n'a plus un grand succès à l'heure où la conclusion hâtive l'emporte sur tout le reste. Pourtant, alors que Christophe Galtier va rendre son tablier, il serait opportun de mesurer le travail accompli. Se souvenir d'où partait l'ASSE au moment de sa prise de pouvoir et constater jusqu'où il l'a menée. Nombreux sont ceux qui ont réclamé son scalp ces derniers mois en se réfugiant derrière un argument béton : celui de l'année de trop. Ils ont obtenu ce qu'ils voulaient. L'an prochain, Christophe Galtier ne sera plus l'entraîneur des Verts.
Geoffroy-Guichard s'est parfois comporté comme un enfant gâté cette saison. Oui, les Verts n'avaient pas grand-chose d'enthousiasmant. Bien sûr, ils devront se passer d'Europe la saison prochaine. Mais quand Christophe Galtier a pris en main le destin des Stéphanois, ceux-ci naviguaient parmi les relégables. L'année précédente avait été bien laborieuse (17e) et, globalement depuis une bonne vingtaine d'années, l'ASSE n'avait jamais trouvé son rythme de croisière.
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Christophe Galtier (ASSE)

Crédit: Getty Images

Moyens limités, constance des résultats

Depuis sa descente en 1984, elle avait enchaîné les allers-retours avec la Ligue 2 et à ses saisons réussies succédaient généralement un inquiétant trou noir. Depuis 1982, les Verts n'avaient jamais enchainé deux saisons dans le top 7. Fin mai, ils pourraient y prendre place pour la sixième fois consécutive. C'est dire si Galtier a stabilisé une formation aux moyens pourtant limités. L'un des seuls clubs français du haut de tableau à vivre de ses recettes sans capitaux étrangers pour muscler son effectif.
L'ancien adjoint d'Alain Perrin a fait avec les moyens du bord. Mais, sous sa direction, Saint-Etienne a retrouvé le goût de la victoire lors des derbies (5 victoires en 5 saisons après 16 années d'insuccès), dépoussiéré son palmarès qui jaunissait sous le poids des années de disette (Coupe de la Ligue 2013) et s'est repositionné dans le concert européen. Galtier a révélé des talents (Ghoulam, Zouma, Gradel, Guilavogui), repositionné Loïc Perrin en défense centrale et Pierre-Emerick Aubameyang en pointe pour en faire des références en L1 pour l'un et en Europe pour l'autre à leur poste. Aujourd'hui, le problème des Verts, ce n'est pas Galtier mais la concurrence accrue dopée par des investisseurs fortunés à Paris, Monaco, Nice, Marseille, Lille et Lyon.
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Christophe Galtier (ASSE) avec la Coupe de la Ligue en 2013

Crédit: Panoramic

Il a réveillé un géant endormi

Alors on pourra en reprocher beaucoup à Galtier. Sa communication parfois maladroite, ses nombreuses mises à l'écart de joueurs, le style laborieux de son équipe depuis deux ans. Mais, avant tout, il a redonné du sens au mot ambition à un club qui s'en cherchait depuis deux décennies. Il a redonné de la fierté à deux générations de supporters sacrifiés par des années de gestion sportive douteuse. Galtier a réveillé un géant endormi. Ne pas oublier ce qu'était l'ASSE avant lui, c'est mesurer son accomplissement. A l'échelle du Saint-Etienne des années 1990 et 2000, il est immense.
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