Angers: Letellier, le "titi parisien" se dresse devant le PSG

Victime d'une rupture des ligaments croisés avant le début du championnat, Alexandre Letellier est de retour au premier plan depuis quelques semaines à Angers. Juste à temps pour affronter vendredi le Paris SG, son club formateur. Dans la confrérie des gardiens, le rôle de numéro 2 n'est jamais simple. Doublure, Letellier l'a longtemps été à Angers. Jusqu'à ce mois de janvier 2016 où Ludovic Butelle décide de migrer en Belgique, au FC Bruges. L'heure d'Alexandre le grand (1,93 m) a sonné. Le voilà propulsé numéro 1 dans la hiérarchie des portiers du SCO.

En 17 matches de L1, il a convainc le staff de lui conserver sa confiance pour le nouvel exercice. Tout va pour le mieux jusqu'à ce 10 août 2016 où il se blesse grièvement à l'entraînement: rupture des ligaments croisés. "A ce moment-là, je sais que je vais rater les trois quarts de la saison", raconte le gardien de 26 ans. Un gros coup dur, mais il préfère positiver et travaille comme un forcené durant toute sa rééducation.

Une convalescence qui l'emmène, avec son coéquipier Billy Ketkeophomphone (également victime d'une rupture des ligaments croisés) du côté de Clairefontaine mais aussi dans la clinique Aspetar au Qatar, avec laquelle Angers a noué un partenariat durant l'automne. "Le fait d'avoir été un peu à droite, à gauche, a permis d'éviter que la routine ne s'installe. Même si cela tournait toujours autour de la rééducation, le temps passait beaucoup plus vite", confie le jeune homme au look de fan de Métal, entre piercings, petit bouc et tatouages.

La remise sur pied se déroule même plus rapidement qu'escomptée, si bien qu'il retrouve la compétition le 18 février avec l'équipe réserve. Un retour avec "un surplus de motivation". "J'avais tellement envie de jouer, de reprendre du plaisir. J'avais la dalle, j'avais les crocs. J'ai vite retrouvé des sensations, des repères".

Si bien que Stéphane Moulin refait appel à lui en Coupe de France, face à Bordeaux, le 5 avril. A la clef, une qualification (2-1) et quelques belles parades. Suffisant pour être de nouveau sur le devant de la scène, samedi dernier, face au leader monégasque. Cette fois, la défaite est au bout (0-1) malgré quelques nouveaux arrêts spectaculaires.

Vendredi, c'est un autre gros challenge: Le PSG. Il s'y est déjà frotté la saison dernière, au Parc des Princes, pour son 3e match en L1. A l'arrivée, une claque (5-1). Mais Letellier ne la range pas au rayon des mauvais souvenirs. Ce soir de janvier 2016, il avait en effet réalisé un de ses rêves: jouer sur la pelouse du Parc qui l'a fait rêver petit.

Cette pelouse, il l'avait foulée adolescent lors des photos officielles du centre de formation. Car Letellier, né dans le 20e arrondissement de la capitale, est un produit du PSG. Arrivé en benjamin, il ne quitte le club qu'à 19 ans à l'été 2010. Lors de sa dernière saison à Paris, il effectue même la préparation avec les pros pour être gardien N.3. "Ils ont fait signer Willy Grondin et je suis retourné en réserve". Puis émerge un certain Alphonse Areola, au potentiel énorme. "Je savais alors qu'il fallait partir".

La main tendue par Angers arrive à point nommé: "le SCO me proposait un contrat de trois ans, c'était une chance rare pour quelqu'un qui sortait d'un centre de formation. Et c'était le club parfait pour rebondir. Il était ambitieux, voulait retrouver la Ligue 1. C'était le top". Le top départ d'une nouvelle aventure.