Après PSG-OM - La réussite de l'OM porte déjà la griffe de Garcia

"Mission accomplie." Rudi Garcia n'a pas sorti les tambours ni les trompettes en conférence de presse après le nul obtenu au Parc des Princes (0-0) mais il savourait à sa juste valeur un résultat inattendu. Deux jours seulement après son intronisation, ce succès porte déjà sa patte. "C'est une référence sur laquelle on va pouvoir travailler", a noté Henri Bédimo après la rencontre. Le mot est sans doute un peu fort, Marseille reste un chantier à ciel ouvert. Mais ce résultat est la première pierre de la reconstruction. Rudi Garcia peut déjà en être fier. Pour trois raisons précises.

C'est la fin d'une série de dix défaites. Ce dimanche, Marseille a brisé la terrible spirale face à son ennemi intime. La manière importait peu dans les rangs de l'OM après la rencontre et aucun Marseillais ne s'est ému de la pauvreté offensive de leur club ce dimanche. "C'est un bon redressement", a même noté un Henri Bédimo visiblement conquis par les 90 minutes pourtant fébriles de sa formation. Il faut comprendre le latéral camerounais.

Ce nul au goût de victoire lance une dynamique et valide déjà le changement de stratégie du club phocéen une semaine après l'arrivée d'un nouveau propriétaire et trois jours après celle d'un nouveau coach. Ce nul arraché avec les dents est à la fois la parfaite conclusion d'une semaine qui a changé le visage du club et déjà un symbole du nouvel OM. "Je retiens surtout l'esprit d'équipe, l'abnégation, l'entraide, le courage, ce sont des bases sur lesquelles construire", a noté un Rudi Garcia malin et habile dans sa communication.

Rudi Garcia a été choisi par les nouveaux propriétaires marseillais pour son goût du jeu vers l'avant et redonner un sens à la devise du club, plutôt maltraitée depuis quelques mois : "Droit au but." Mais l'OM s'est rarement montré aussi frileux que ce dimanche dans un 5-3-2 à l'audace très relative. Garcia a avant tout montré qu'il savait s'adapter.

Face aux nombreux forfaits (Cabella, Vainqueur, Diaby), à un contexte brûlant (affiche face au PSG et prise de fonction l'avant-veille), il a paré au plus pressé. L'ancien technicien lillois n'avait pas le temps et s'est d'abord attaché à bien défendre. Il a le mérite d'avoir délivré un message clair et bien reçu par ses hommes : "On a tous adhéré à son plan, on était dans le projet qu'il nous a proposé", a confirmé Bédimo après la rencontre. "Ca montre que l'équipe a assimilé en très peu de temps un système de jeu qu'elle a peu l'habitude d'utiliser", s'est félicité Garcia. Le résultat lui a donné raison et son pragmatisme a porté ses fruits.

Si Gomis, promu capitaine à la place de Diarra, a tenu à ne pas minimiser la part de Franck Passi dans ce résultat, ce nul porte bien la griffe de son nouveau coach. Garcia a choisi de relancer un Rolando boudé par Passi et qui n'avait disputé que huit minutes cette saison. Le Portugais fut le meilleur Olympien dimanche au Parc des Princes. L'entrée de Machach en seconde période a rééquilibré des Marseillais plus compacts. Garcia n'avait pas l'embarras du choix pour sa composition d'équipe. Il a fait avec les moyens du bord. "Ramener un point c'est quand même plus que bien", a-t-i conclu dans un euphémisme. Le résultat est d'autant plus honorable et il pouvait difficilement mieux démarrer son aventure à Marseille.