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Ce titre, l'AS Monaco le doit en grande partie à sa politique sportive

Pierre-Alexandre Conte

Mis à jour 18/05/2017 à 17:47 GMT+2

LIGUE 1 - L'ASM a définitivement conquis mercredi soir le titre de champion de France sur sa pelouse contre Saint-Etienne. Ce succès majeur, le club le doit en grande partie à sa politique sportive, qui a connu un virage décisif à l'été 2014.

Leonardo Jardim - Luis Campos - Vadim Vasilyev (AS Monaco)

Crédit: Panoramic

Il y a trois ans, les questions étaient légion. L'été 2014 s'était avéré cruel pour les supporters de Monaco, qui avaient vu James Rodriguez, Falcao mais aussi Claudio Ranieri quitter le club après un exercice de Ligue 1 terminé à la deuxième place du classement. Dmitri Rybolovlev semblait vouloir récupérer son investissement initial. Les espoirs de titre et d'une campagne européenne ambitieuse étaient en passe de s'éteindre, et le football français commençait à sérieusement s'inquiéter pour l'avenir du club.
Mais de désengagement, il n'y a pas eu. Loin de là. La politique sportive de l'ASM a juste changé de visage. Les investissements massifs ont laissé leur place à un recrutement plus malin, fait en grande partie de paris sur l'avenir. Et si, au départ, le club de la Principauté a semblé payer cash ce virage, il a fini par en profiter pleinement lors de cette saison historique qui a vu, entre autres, Monaco conquérir son huitième de titre de champion de France.

Un effectif équilibré

Trouver le juste équilibre entre jeunesse et expérience n'est jamais aisé. Mais l'ASM y est, à l'évidence, parvenue. Les onze titulaires qui ont amené le club en demi-finale de la Ligue des champions et tenu le rythme parisien de la fin de saison en L1 affichent une moyenne d'âge d'un peu plus de 24 ans. C'est très jeune. Le gamin de la bande, c'est bien sûr Kylian Mbappé, 18 ans, tandis que du haut de ses 32 ans, Danijel Subasic fait figure d'ancien.
Le club a su installer des joueurs expérimentés à des postes clés, comme celui de gardien donc, mais aussi à la pointe de l'attaque avec un Falcao renaissant ou en défense centrale avec la très bonne pioche Kamil Glik. Ces éléments ont amené la sérénité dont leurs partenaires avaient besoin mais ils ont aussi profité à plein dans le même temps de la fougue et de l'insouciance de leurs coéquipiers. Cet alliage, rendu possible par le bâtisseur Leonardo Jardim, a fait merveille.
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Crédit: Eurosport

Un recrutement intelligent et une formation performante

Si les millions avaient coulé du côté de Monaco après l'arrivée de Dmitri Rybolovlev fin 2011, cela n'a finalement duré que deux saisons. Le temps d'accéder à la Ligue des champions. Les investissements ont ensuite été plus mesurés. Mais aussi plus intelligents. Le club s'est fait prêter puis a intégré des joueurs prometteurs, comme Fabinho (Rio Ave) et Bernardo Silva (Benfica). Le tout pour des montants nettement plus raisonnables que ceux déboursés pour James Rodriguez ou Falcao, achetés tous les deux pour plus de 40 millions d'euros.
L'ASM s'est aussi appuyée sur la formation française en allant chercher chez ses voisins des joueurs comme Tiémoué Bakayoko (Rennes), Benjamin Mendy (Marseille), Thomas Lemar (Caen) et Djibril Sidibé (Lille). Et a su profiter par ailleurs des talents de son propre centre, comme Valère Germain, Kylian Mbappé ou Almamy Touré.
Si, aujourd'hui, ces joueurs ont franchi un cap jusqu'à en faire, pour certains, des internationaux, la plupart d'entre eux représentaient de réels paris au moment où les négociations ont été menées. Ne serait-ce qu'en raison de leur âge respectif. Moins de 24 ans en l'occurrence. Luis Campos, conseiller sportif puis directeur technique entre 2013 et 2016, s'attribue la paternité d'une grande partie de ces transferts, lui qui a quitté le club fâché. Si Monaco conteste aujourd'hui les affirmations du Portugais, celui-ci a largement contribué à façonner le visage du champion 2017.
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Lemar, Mbappé, Touré, ASM Monaco 2017

Crédit: Getty Images

"Monaco prend le temps de former les joueurs et les hommes"

Dans les colonnes de La Provence, Youri Djorkaeff avait souligné fin mars les efforts fournis par le club : "Ils prennent leur temps pour former les joueurs et les hommes. Ils ne précipitent pas les choses, ne s’enflamment pas en surclassant des jeunes. Dans les clubs français, l’objectif est de vite former et vendre les joueurs. La politique de formation est dictée par le contexte économique. […] Alors qu’à Monaco, on forme et post-forme pour que les éléments soient performants avec l’équipe première. C’est la clef du succès monégasque. Beaucoup de clubs devraient s’en inspirer."
Il est certain que cette politique sportive, qui semble proche de celle de Porto ou Dortmund, à des degrés différents, sera l'un des modèles à suivre pour les clubs français, hors PSG. En attendant, avec les probables plus-values qui seront générées cet été, un nouveau chantier attend déjà le staff monégasque.
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Vadim Vasilyev et Dmitry Rybolovlev dans les tribunes de Louis-II

Crédit: AFP

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