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Comment la LFP veut installer la L1 dans le gotha européen

Maxime Dupuis

Mis à jour 25/04/2017 à 15:57 GMT+2

Mardi matin, la Ligue de Football Professionnel a présenté un plan stratégique de développement pour la période 2017-2022. Le but de la LFP : redonner du lustre au football national et en faire un vrai concurrent du "Big Four" européen.

Matuidi

Crédit: Getty Images

On a coutume de parler des "cinq grands championnats" ou de "Big Five" quand il s’agit de se pencher sur la Ligue 1 et ses voisins ouest-européens, la Premier League, la Liga, la Bundesliga et la Serie A. Cela ressemble souvent à un abus de langage, hormis peut-être en ce printemps radieux pour le football français. Mais globalement, la L1 ne tient pas la comparaison, économique notamment.
C’est le constat que la LFP a fait et ce à quoi elle espère remédier dans un avenir plus ou moins proche. Ce mardi, Nathalie Boy de la Tour, présidente de la Ligue, et Didier Quillot, directeur général exécutif, ont présenté un plan stratégique qui doit, d’ici 2022, rapporter gros, autour de 500 millions d’euros annuels supplémentaires sans compter les revenus liés aux droits TV et au mercato. La Ligue a ciblé 5 priorités stratégiques. Voici ce qu’il faut en retenir.

Il faut garder les jeunes !

La Ligue ne rêve pas : attirer des superstars par pelletées, ce n’est pas pour demain. L’idée est, ici, de ne pas laisser filer les pépites du football français aussi précocement qu’aujourd’hui. A défaut de les conserver à vie, autant les garder un peu plus longtemps. La présence de Kylian Mbappé sur la présentation réalisée par la LFP n’est évidemment pas anodine. Cela passe notamment par un allongement de la durée maximale de leurs contrats. Aussi, la LFP souhaite libérer les prêts entre clubs qui sont aujourd’hui limités afin d’offrir du temps de jeu aux pousses qui pourraient ainsi plus facilement s’épanouir dans l’Hexagone.
Mais pour garder les pépites, les clubs français devront aussi être plus puissants économiquement. Cela passe par la "promotion du niveau sportif de la Ligue 1 / Ligue 2 à l’étranger", explique la LFP. Ainsi, donner plus de valeur au championnat en le rendant plus attractif.

Se rendre visible à l'étranger

Ce "désir" est lié au premier point exposé par la LFP. Garder les joueurs, donner plus de puissance aux clubs, cela passe par un développement au-delà des frontières car les droits TV ne peuvent plus augmenter de manière exponentielle et, surtout, le football français ne doit pas être prisonnier du bon vouloir des diffuseurs : il doit développer ses revenus. Mais pour réussir ce tour de force, la Ligue 1 doit être attractive, cela passe notamment par un "effort sur la qualité du jeu", "l’amélioration de la réalisation audiovisuelle" ou le développement de "l’expérience spectateurs".
En gros : rapprocher l’expérience Ligue 1 à celle de la Premier League ou de la Bundesliga, modèles du genre. Pour se donner de la visibilité, la LFP pense aussi à programmer des affiches l’après-midi. En gros, un PSG – OM pourrait avoir un intérêt économique le dimanche à 13 heures en terme de visibilité à l’étranger.
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Bafetimbi Gomis lors de PSG - Marseille en Ligue 1 le 23 octobre 2016

Crédit: AFP

Remplir les stades… et les poches des clubs

Sans doute la partie qui va faire hérisser les poils des supporters qui sont affublés du nom de "clients" dans la présentation marketée de la Ligue. L’idée ? Augmenter les revenus les jours de match. Comment ? En remplissant mieux les stades (au moins 90% de taux de remplissage) et en poussant à la consommation (+ de 40 euros par panier). La Ligue de Football Professionnel veut accompagner les clubs dans ce vœu pieu qui demande aussi une amélioration de l’outil de travail des footballeurs. A savoir : les stades.
Si une bonne partie des enceintes a évolué grâce à l’Euro 2016, beaucoup de stades restent très en retrait. Plus ennuyeux, certains nouveaux stades, comme l’Allianz-Riviera, ont été bâtis en dépit du bon sens. Il n’y a qu’à se rendre à Nice pour s’en rendre compte. L’accessibilité au stade est catastrophique.

Peser plus lourd sur le concert européen

Sans doute l’une des parties les plus intéressantes du plan de développement. Elle est liée au poids du football français sur la scène européenne. La réforme de la Ligue des champions a laissé la Ligue 1 sur le carreau. Ou pas loin. Raison simple : la France ne pèse pas bien lourd dans le concert continental, sportivement comme économiquement. La LFP souhaite s’attaquer à ce problème et avoir son mot à dire quand le format des coupes d’Europe reviendra sur le tapis (2021-2024). Ainsi, éviter ce qu’il s’est passé l’été dernier quand l’Association Européenne des Clubs a préparé sa réforme et privilégié les grands du continent, anglais, espagnols, allemands et italiens.
La LFP compte aussi aider les clubs français, "maximiser leurs chances" sur le front européen en optimisant le calendrier, notamment. Cela devrait être une priorité. Déjà.
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Les joueurs de Monaco face à Dortmund le 19 avril 2017.

Crédit: Getty Images

La Coupe de la Ligue et la L2 versions "labo"

A défaut de supprimer la Coupe de la Ligue qui a toujours autant de mal à faire l’unanimité, sauf quand elle accouche d’une finale prestigieuse comme ce fut le cas cette année, la Ligue des Football Professionnel veut en faire un "laboratoire". Et c’est également valable pour l’antichambre de la Ligue 1. En vrac et dans le désordre, la LFP pense à des playoffs en Ligue 2 pour l’accession en L1, la mise en place de cartons blancs/verts ou déployer des nouveautés technologiques, telles que la "réalité virtuelle".
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