Etre évincé du PSG n'a pas été la fin du monde pour Kombouaré

22 décembre 2011. La veille au soir, le PSG s'est imposé à Saint-Etienne (0-1) pour reprendre la tête du classement à la trêve. Antoine Kombouaré en est alors l'entraîneur. Malgré l'élimination en phase de poules de la Ligue Europa, une cuisante défaite à Marseille (3-0) et un surprenant revers concédé à domicile au Parc face à Nancy en Ligue 1 (0-1), le Kanak est globalement dans les temps par rapport aux objectifs fixés l'été précédent par QSI. Mais le nouvel actionnaire du club veut du clinquant. Et quand l'opportunité de signer Carlo Ancelotti se présente, le choix est vite fait.

Malgré un bilan honorable sur les quatre premiers mois de la saison, Kombouaré ne fait pas le poids. Il n'a pas le passé glorieux de Carlo Ancelotti en tant que joueur et en tant qu'entraîneur. Il n'a pas plusieurs Ligues des champions à son palmarès. Il n'a tout simplement pas le prestige de l'Italien. Et son nom, contrairement à celui d'Ancelotti, ne suffit pas à convaincre des joueurs comme Thiago Motta, Maxwell, ou un peu plus tard Zlatan Ibrahimovic et Thiago Silva, de rejoindre le nouveau riche parisien. Kombouaré est trop normal pour ce PSG qui se veut désormais extraordinaire.

Il avait des raisons de l'avoir mauvaise. Mais Kombouaré a fait preuve d'une grande dignité. Il s'est effacé sans faire de bruit. Sa pointe d'amertume, il l'a gardée pour lui. Aussi parce qu'il avait vu le coup venir. "J'ai senti qu'il (Leonardo, alors directeur sportif du PSG, NDLR) avait déjà des idées sur la manière de faire évoluer le club et surtout sur la personne avec qui il voulait travailler (Carlo Ancelotti, ndlr), avait-il confié dans son livre Antoine Kombouaré, paroles d'un footballeur kanak. La sortie était inéluctable. Je n'ai pas essayé de m'accrocher et il fallait gérer la fin."

Il l'a fait sans états d'âme avant de partir sur autre chose. Loin de la frénésie de l'environnement parisien, Kombouaré s'est reconstruit. L'Arabie Saoudite, faute de mieux, pour commencer avant un retour dans le Nord. Pas à Valenciennes, où il s'était révélé en tant que coach, mais à Lens, où il a atteint son objectif en conduisant le club artésien à la montée en Ligue 1. La relégation du Racing dès l'été suivant pouvait difficilement lui être reprochée compte tenu du contexte extra-sportif lensois. Pas plus que l'échec de la remontée la saison passée pour Lens, 6e au classement final de L2.

Kombouaré s'était plutôt bien remis de son éviction du PSG. Et l'appel de Guingamp en était une belle preuve. Le club breton a fait confiance au Kanak pour prendre la succession de Jocelyn Gourvennec, parti à Bordeaux. Et l'EAG peut s'en réjouir. Sous la direction de l'ancien entraîneur parisien, Guingamp est la bonne surprise de cette première moitié de saison. Il pointe à une très belle sixième place au classement à seulement deux points Lyon, quatrième et dernière victime des hommes de Kombouaré mercredi en Coupe de la Ligue (2-2, 5-6 t.a.b.).

Le PSG sera-t-il la prochaine ? C'est loin d'être impossible. Déjà parce que le club de la capitale a affiché quelques difficultés à l'extérieur, à l'image du lourd revers subi à Montpellier (3-0) pour sa dernière sortie en Ligue 1. Aussi parce que Guingamp a affiché sa capacité à briller face aux gros en championnat cette saison, même si c'était plutôt à l'extérieur. L'EAG avait tenu Monaco en échec à Louis-II lors de la 1re journée (2-2) et s'était imposée au Parc OL face aux Lyonnais dans le courant du mois d'octobre (1-3).

Kombouaré s'est bien gardé de calmer l'effervescence autour d'un éventuel exploit face au quadruple champion de France en titre. En conférence de presse de veille de match, il s'est surtout attaché à rappeler que le PSG manquait cruellement d'efficacité en ce moment. Pour lui, Paris reste Paris. Mais Guingamp n'est pas battu d'avance. "On a des arguments dans le jeu, a-t-il avancé. Tout ce qu'on a fait jusqu'à présent, c'est pour préparer des matches comme ça. Il y a eu Nice. On a fait un très bon match, mais on a perdu. J'espère qu'on a appris de ce match."

Un exploit face à l'ogre parisien aurait-il valeur de revanche pour Kombouaré ? L'intéressé n'a même pas été interrogé sur cette éventualité. Ce n'est pas plus mal. Le Kanak a tourné la page depuis longtemps déjà, et il n'est pas du genre à rentrer dans ce type de polémique. Ce n'est pas vraiment l'enjeu de ce match. Kombouaré n'a pas besoin d'une victoire face au PSG pour prouver qu'il s'est remis de son éviction du club parisien. La remarquable saison de son équipe en déjà une très belle preuve.