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Evra : "Si certaines personnes leur ont promis du caviar et que tu leur sers du thon à la catalane…"

Martin Mosnier

Mis à jour 06/09/2017 à 13:17 GMT+2

LIGUE 1 – Dans un long entretien accordé à La Provence, Patrice Evra a joué les pompiers. Alors que la situation se tend un peu du côté de Marseille après la raclée monégasque (6-1) et un mercato qui ne cadre pas avec les ambitions initiales, il a sorti la lance à incendie avec les ingrédients qu'il préfère : franc-parler et langage fleuri.

Patrice Evra (OM)

Crédit: Getty Images

Mise au point. Dans une longue et riche interview accordée à nos confrères de La Provence, Patrice Evra revient sur le début de saison très compliquée de l'OM et les ambitions réelles du club phocéen. A sa façon, comprendre avec un sens aiguisé de la punchline et sans langue de bois, le défenseur latéral joue le rôle qu'il préfère désormais : le pompier de service.
Alors que le Vélodrome, chauffé par un mercato en deçà des attentes et par la raclée monégasque (6-1), bouillonne déjà, Evra calme le jeu. Bien sûr, la défaite en Principauté lui a "cassé les b…" mais l'ancien latéral de la Juventus aime l'adversité plus que tout. Il le montre dans cet entretien haut en couleurs.

Ce qu'il n'avait jamais dit :

Face à l'impatience du Vélodrome, Patrice Evra a mis les choses au clair. Ne parlez pas de ''Champions Project'' avec lui. Le but de l'OM est clair : "L’année dernière, on a rempli l’objectif (5e). Je vous raconte ce que Zubizarreta m’a dit lorsqu’il est venu à Turin : 'l’objectif, c’est d’être dans les cinq premiers.'" Et cette année ? "Je ne dis qu’on va gagner le championnat : l’objectif, c’est de gagner le plus de matches possible." On est loin, très loin, des effets d'annonce du président Eyraud. Le début de saison chaotique et le mercato timoré sont passés par là.
Problème, l'impatience guette et un résultat moyen face à Nantes pourrait réveiller le volcan. Evra anticipe : "Pour moi, les vrais supporters, ce n’est pas la nouvelle génération", tranche-t-il d'une formule qui ne lui fera pas que des amis au Vélodrome. "Je suis d’accord avec les jeunes qui sont fiers, passent des heures à mettre leurs banderoles. Mais il faut aussi être derrière ton club quand ça ne va pas." Eyraud et McCourt ont entretenu un espoir. Un an après, l'état de grâce est passé, le mécontentement rôde mais Evra tempère : "Si certaines personnes leur ont promis du caviar et que tu leur sers du thon à la catalane, c’est sûr qu’ils vont gueuler. Il faut être conscient de cela quand tu portes ce maillot." Et poursuit : "Je ne sais pas qui a dit que le projet de l’OM, c’était pour tout de suite, qu’on allait gagner tout de suite, qu’on allait faire venir Messi…"
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Jacques-Henri Eyraud lors de la présentation de Valère Germain, le 26 juin 2017 à Marseille.

Crédit: Getty Images

Les trois phrases-clefs

"J’ai choisi l’OM car beaucoup de personnes m’ont dit de ne pas venir, à cause de l’ambiance chaude, des gens qui oublient vite… Moi, j’aime où il y a la merde."
Une façon de rappeler qu'Evra est un homme de défis. Il aime cette posture et s'y complait depuis plusieurs années désormais lorsqu'il prend la parole devant les médias, notamment avec l'équipe de France.
"Je ne suis pas venu pour jouer un match sur deux. Je n’ai pas atteint l’âge pour faire ça."
Informé de l'arrivée de Jordan Amavi dès le mercato d'hiver, Evra sait qu'il va devoir affronter la concurrence de l'ancien Niçois. Il ne veut pas se contenter d'un rôle d'aboyeur dans le vestiaire et se battra pour jouer tous les matches.
"Le Evra qui a tout gagné, c’est fini ; maintenant, c’est un Evra qui est attendu au tournant. J’aime ça, ça m’excite."
Parce qu'il nous fallait une phrase où il parle de lui à la troisième personne. Une façon habile de rappeler qu'il n'est pas n'importe qui…
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Zubizarreta, Evra et Eyraud

Crédit: Panoramic

L'instant drôle

Patrice Evra et son franc-parler n'aiment pas beaucoup marcher sur des œufs. Ce n'est pas vraiment le style de la maison. Mais à Marseille, le contexte est si brûlant qu'il vaut parfois mieux la mettre en sourdine. Alors il fait des efforts : "Ça fait beaucoup (ndlr : la défaite 6-1 face à Monaco), surtout vu les ambitions qu’on a cette année, c’est-à-dire faire mieux que l’année passée. Ici, il faut faire attention à ce que tu dis (sourire)."
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Evra

Crédit: Getty Images

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