Ezequiel Lavezzi à Nice, bonne ou mauvaise idée ?

Et si Lavezzi signait à Nice ? En quelques heures, cette idée assez folle, basée sur une information de Foot365, s'est répandue. Au point que Lucien Favre a été interrogé en conférence de presse sur l'éventuelle venue en prêt de l'Argentin lors du mercato d'hiver. "Je n'étais pas au courant", a affirmé l'entraîneur de l'OGCN. Mais il l'a reconnu : "Ça ne me pose aucun problème. C'est un bon joueur." L'international "met l'ambiance dans le vestiaire" a souligné Favre dans un sourire. Au-delà de cette qualité, importante au sein d'un groupe, l'attaquant de 31 ans a des atouts à faire valoir. Mais son arrivée en provenance du championnat chinois comporte aussi une part non négligeable de risques pour Nice. Voici pourquoi.

La venue de l'Italien à Nice était un pari. Et pour le moment c'est un pari réussi. L'attaquant a inscrit 7 buts depuis le début de la saison et a répondu aux attentes suscitées par sa signature en Ligue 1. Mais malgré ces jolies stats, il n'a que trop rarement pu enchaîner les rencontres. Touché aux adducteurs puis aux abducteurs, il est actuellement sur le flanc en raison d'une blessure à un mollet. Nice a besoin d'un homme pour pallier ces trop nombreuses absences et chercherait un attaquant. Ezequiel Lavezzi pourrait remplir à merveille ce rôle et apporterait en plus, son expérience, dans un secteur où les Niçois en manquent.

La polyvalence d'Ezequiel Lavezzi pourrait offrir plusieurs options de jeu à son entraîneur en cas de venue à Nice. Très à l'aise sur l'aile gauche, il a aussi beaucoup évolué en tant que second attaquant au cours de sa carrière. Il a aussi fait quelques piges dans l'axe et à droite même s'il y est moins à l'aise qu'aux deux autres postes. Pour Lucien Favre, c'est autant d'options possibles qui s'offriraient à lui au moment de coucher sa composition d'équipe. Mais avoir un tel joueur sur le terrain permet aussi d'envisager sereinement un changement de système au cours de rencontre.

Hatem Ben Arfa l'an passé, Mario Balotelli cette saison. Nice a prouvé en deux ans qu'il savait relancer des joueurs en manque de temps de jeu ou à bout de souffle. Ce n'est pas forcément donné à tout le monde, l'exemple El Shaarawy à Monaco est là pour le prouver. Aucun cas ne ressemble au précédent mais avec ces deux joueurs, l'OGCN a rendu l'histoire d'un retour au premier plan possible. Avec un joueur qui connait bien la Ligue 1 pour y avoir évolué 4 ans sous le maillot du PSG, l'intégration paraît d'autant plus facilité. Et comme Nice à la recette, il semble pouvoir transformer ce nouvel essai.

Damba Ba (19), Alex Teixeira (11), Obafemi Martins (9), Paulinho (8), Papiss Cissé (5), Jackson Martinez (4). Voici quelques-uns des joueurs qui devancent Ezequiel Lavezzi au classement des buteurs de la Super League chinoise. Cette liste est très loin d'être exhaustive tout simplement parce qu'après 30 journées jouées, l'Argentin n'a toujours pas trouvé le chemin des filets en Chine. Il a participé en tout et pour tout à dix matches depuis son arrivée en février 2016. Etant donné le niveau du championnat, ces statistiques sont très loin d'être satisfaisantes pour un joueur du calibre de Lavezzi. Il tournait autour des 10 buts toutes compétitions confondues lors de ses meilleures années parisiennes et napolitaines.

L'accélération des transferts vers la Chine n'est pas vraiment liée à des questions sportives. En fin de carrière, les joueurs s'exilent surtout pour profiter des conditions financières. Avec son nouveau club pour lequel il est engagé jusqu'en décembre 2017, Lavezzi touche un confortable salaire estimé à 14 millions d'euros par an. En cas de prêt, Nice ne pourrait pas assumer une pareille somme. Hebei Fortune, nouvelle écurie de l'Argentin en Chine, pourrait hésiter à passer un accord avec l'OGCN dans lequel il sera forcément perdant sur le plan financier

France Football révélait vendredi soir qu'Ezequiel Lavezzi lui-même voyait d'un bon œil l'idée d'un prêt à Nice. Mais d'où viendrait cette envie ? De sa volonté de fuir la Chine où il n'a plus joué depuis mai (il a cependant évolué avec sa sélection) ou d'un attrait pour Nice et le championnat de France ? Difficile de sérieusement considérer la deuxième option si l'on reprend les déclarations du joueur au moment de son départ du PSG. "Je ne suis jamais arrivé à faire et à donner tout ce dont j’étais capable. Je n’ai pas aimé la Ligue 1. Je ne la trouvais pas motivante. C’est ça la vérité," expliquait-il en mars dans les colonnes de L'Equipe. Avant de le recruter, Nice devra bien s'assurer de son envie de revenir.