Emery, Gourcuff, Favre, Gourvennec : et si la Ligue 1 devenait plus joueuse cette saison ?

Et si vos (et nos) samedis soir prenaient une autre dimension ? Celle où les buts arrivent à la pelle et où le spectacle est au rendez-vous. Une utopie ? Peut-être. Il n’empêche, certains espoirs sont arrivés cet été. Et ils sont au nombre de quatre.

Christian Gourcuff de retour sur un banc de Ligue 1, Unai Emery et Lucien Favre comme nouvelles figures et Jocelyn Gourvennec qui s’essaye à Bordeaux sont autant de bonnes raisons de croire à une vitalité nouvelle en Ligue 1. Tour d’horizon de leurs défis respectifs.

Unai Emery a tout résumé dans son interview à L’Equipe le 26 juillet : "Moi je suis venu pour améliorer les détails et ce qui avait déjà bien fonctionné". Mais vous connaissez le refrain : les grands matches se jouent sur des petits détails.

En allant chercher un technicien étranger, jeune, ambitieux et réputé pour avoir fait de Séville une équipe très joueuse, le champion de France a peut-être fait le gros coup de ce mercato spécial entraîneur. Car les prémices de son PSG sont plus que prometteurs. Son 4-2-3-1 adapté à la sauce parisienne apporte plus de verticalité, de mouvement et risque de faire très mal toute la saison aux défenses regroupées de Ligue 1.

Bien sûr, Unai Emery sera d’abord jugé sur ses résultats, surtout sur la scène continentale. Il n’empêche, faire du PSG une équipe bien plus attractive sur le plan du jeu, capable de mettre la pression pendant toute une rencontre, lui permettra de faire face à d’éventuelles déconvenues.

Alors que l’équipe parisienne de Laurent Blanc avait tendance à ronronner sur certains matches, celle d’Unai Emery risque au contraire d’être bien plus flamboyante avec des artistes tels qu’Hatem Ben Arfa, Angel Di Maria ou Javier Pastore. Et dans tout ça, c’est le Parc des Princes qui semble gagnant.

C’est une petite surprise qui est presque passée inaperçue au mois de mai. Et pourtant, en attirant Lucien Favre pour succéder à Claude Puel, parti à Southampton, l’OGC Nice a réussi un joli coup. Depuis son passage remarqué au Borussia Mönchengladbach, le Suisse possède l’étiquette d’un technicien à même de très bien faire jouer ses équipes.

La mission de Favre sera de reconstruire une équipe séduisante qui a perdu ses éléments majeurs de la saison passée (Ben Arfa, Germain, Mendy). Pour cela, Favre compte bien miser sur une variété tactique relativement rare en France et sur son dada : les jeunes. Son passage dans le club allemand a notamment permis à la Bundesliga de découvrir Marco Reus.

Avec des recrues exotiques et plutôt jeunes justement (Benitez, Donis, Henrique et Lusamba), les paris sont nombreux, et parfois audacieux, mais peuvent s’avérer payants. À l’image du nouvel homme fort de l’OGC Nice.

C’est sans aucun doute l’une des curiosités de cette Ligue 1 2016-2017. Après une expérience mitigée du côté de la sélection algérienne, Christian Gourcuff est de retour dans l’élite et cette fois-ci, il ne sera pas à la tête de Lorient. Le Breton va démarrer sur le banc du Stade Rennais qui lui a donné une seconde chance après l’échec de 2002.

Et ne comptez pas sur lui pour changer ses méthodes. A Rennes, le 4-4-2 à plat devrait être remis au goût du jour tandis que la possession et les décalages collectifs devraient être de mise. Dans les colonnes de L’Equipe, l’ancien professeur de maths le répète d’ailleurs encore : "Le football est un sport d’évitement, pas de duels". De quoi faire saliver les amoureux du jeu.

Car, en plus d’une philosophie affirmée, Gourcuff dispose d’un groupe alléchant où son fils, Yoann, et Paul-Georges Ntep sont attendus au tournant dans cette nouvelle configuration. De quoi placer (enfin) Rennes sur le devant de la scène. Et avec style, s’il vous plaît.

Au moins, Jocelyn Gourvennec n’a pas la pression de faire mieux que Willy Sagnol en terme d’ambitions de jeu. Car on s’est souvent ennuyé ferme du côté du Matmut Atlantique la saison passée. Arraché à Guingamp, le technicien breton devra confirmer l’image qu’il s’est attaché à construire au stade du Roudourou.

Adepte du 4-4-2 (lui aussi), Gourvennec a pu compter sur un recrutement intéressant avec Jérémy Ménez, Jérémy Toulalan et François Kamano. Si un attaquant est toujours attendu, l’ossature actuelle des Girondins et la présence de jeunes à fort potentiel (Vada, Ounas voire Crivelli) a tout pour faire des Girondins une équipe agréable à voir jouer. Et ce sera déjà un grand pas en avant après la piètre saison passée.