La L1 sera-t-elle pliée aussi vite que la saison dernière ?

Un sacre dès la 30e journée, avant même le début du printemps, et 31 points d'avance au classement final. Dire que le suspense a manqué en Ligue 1 la saison passée ressemble furieusement à un euphémisme. Le PSG avait tout écrasé sur son passage et explosé les records pour aller chercher le sixième titre de son histoire, et le quatrième consécutif. La suprématie parisienne n'était jamais apparue aussi évidente, et elle avait fatalement enlevé un peu d'intérêt à un championnat dont l'enjeu, en haut du tableau, s'était rapidement résumé à la course à la deuxième place.

Le même scénario conviendrait bien au PSG, beaucoup moins à une Ligue 1 en manque criant de suspense. Voir le club de la capitale tomber de ce piédestal sur lequel il est solidement installé parait assez improbable. Voir ses concurrents le bousculer plus qu'ils ont su le faire la saison passée semble en revanche plus crédible. Car la donne sera un peu différente. Il y a eu du changement à Paris, de l'évolution au sein de la concurrence, et l'ensemble de ces paramètres peuvent aboutir à un scénario différent… ou pas.

Exit Laurent Blanc, place à Unai Emery. Le technicien espagnol a débarqué à Paris fort de ses trois titres consécutifs en Ligue Europa avec le FC Séville. La méthode, le recrutement, le style de jeu… tout est différent au PSG désormais. Cela implique, normalement, une période d'adaptation dont les principaux rivaux du club de la capitale pourraient profiter.

Cette période d'adaptation, les joueurs parisiens semblent l'avoir digérée en un rien de temps. C'est ce que la préparation du PSG indique. Elle a été parfaite. Paris a remporté l'International Champions Cup en dominant l'Inter (3-1), le Real Madrid (3-1) et Leicester (4-0) avant de balayer Lyon, son dauphin de la saison passée, dans le Trophée des champions (4-1). Il y a eu les résultats, et la manière. Ce qui laisse à penser que ce PSG, à peine entré dans une nouvelle ère, est déjà prêt pour la défense de son titre.

Sans Zlatan, ce n'est évidemment plus le même PSG à tous les niveaux. Si Paris a autant dominé la L1, il l'a beaucoup dû à son Suédois et ses 113 buts en championnat sur les quatre dernières années, dont 38 la saison passée, sans parler de ses 37 passes décisives délivrées sur cette période. Les dirigeants parisiens n'ont pas recruté un attaquant d'une telle envergure cet été, et le départ d'Ibra devrait logiquement se ressentir compte tenu de ses statistiques exceptionnelles sous le maillot parisien.

Sans Zlatan, ce sera un PSG différent, mais il peut très bien dominer la Ligue 1 de la même manière. Paris a gardé ses individualités majeures comme Angel Di Maria, Edinson Cavani, Javier Pastore ou Marco Verratti, entre autres. Il s'est aussi attaché les services de l'un des tous meilleurs éléments offensifs de L1 la saison passée en la personne d'Hatem Ben Arfa. Tous ces joueurs peuvent aussi prendre une envergure plus importante sans la présence imposante d'Ibra, notamment Cavani. Repositionné en pointe, l'Uruguayen est lui aussi capable de passer la barre des 30 buts. Et compenser ainsi le départ du Suédois dans ce domaine.

Monaco et l'OL n'ont pas le même effectif que le PSG, mais ils semblent avoir une marge suffisante face aux autres équipes de L1, et pouvoir ainsi concurrencer le club de la capitale au classement. Surtout parce qu'ils n'ont pas perdu leurs meilleurs éléments dans le mercato, même si le départ de Jérémy Toulalan à Bordeaux est une perte importante pour Monaco. En revanche, l'ASM s'est bien renforcée en défense (Glik, Sidibé, Mendy), en attaque (Falcao, Germain), et a su conserver des joueurs convoités comme Lemar ou Bernardo Silva. Tout comme l'OL, qui s'est accroché pour garder Tolisso et Lacazette, tout en enregistrant le retour de Fekir.

Monaco et l'OL semblaient aussi avoir un effectif supérieur aux autres équipes de L1 la saison passée, à l'exception du PSG, même si Lyon a rapidement été handicapé par la blessure de Fekir. A l'inverse de Paris, ces deux équipes avaient mal débuté leur championnat. Après dix journées, l'OL était déjà à 10 points du PSG, et l'ASM à 12. Lyon et Monaco avaient également affiché des difficultés à mener de front le championnat et la Coupe d'Europe. Il leur faudra mieux gérer cette situation, et répondre présent dès le coup d'envoi de la L1, pour que Paris soit plus bousculé qu'il ne l'a été la saison passée.