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La mort de Louis Nicollin : Loulou est parti, une certaine idée du foot aussi

Maxime Dupuis

Mis à jour 29/06/2017 à 20:31 GMT+2

Louis Nicollin est mort jeudi, victime d’un arrêt cardiaque. Le président du Montpellier Hérault Sporting Club laisse derrière lui un immense héritage et une trace indélébile dans le paysage du football français. Unique, même.

Louis Nicollin avec Hilton

Crédit: Getty Images

Louis Nicollin était un président d'un autre temps. D'une époque où le football ne répondait pas aux mêmes codes qu'aujourd'hui. Où l'on pouvait se taper dans le dos, franchement, et se parler tout aussi directement. Se faire confiance, aussi, sans avoir besoin de le coucher sur papier. Avec l'annonce de son décès, le jour de son 74e anniversaire, c'est aussi ça qui s'est envolé. Une idée du football. Un jeu moins guindé qui ne se prenait pas pour ce qu'il a fini par devenir.
Louis Nicollin aura, sa carrière durant, incarné un personnage à part, truculent au possible et dont le style n'appartenait qu'à lui. Son authenticité et son amour de Montpellier a permis au club de La Paillade de gravir les échelons du football français, de la Division d'Honneur jusqu'au titre de champion de France 2012, en passant par une Coupe de France décrochée au Parc en 1990 et un fantastique quart de finale aller de Coupes de Coupes à Old Trafford, un an plus tard. Une exceptionnelle réussite pour un club qui était prédestiné à tout. Sauf à un tel destin.
Loulou, comme tout le monde l'appelait le plus affectueusement du monde, a bâti Montpellier à son image. Avec ses hommes. Car à l'heure où Nicollin s'en va, c'est aussi l'histoire d'une fidélité qu'il faut raconter. Si les coups de cœurs et les bisous succédaient souvent aux portes qui claquent, le propriétaire et président du Montpellier Hérault Sporting Club - renommé ainsi quinze ans après son rachat - aura fait confiance à ses proches pour mener à bien les destinées sportives de son bébé, de Robert Nouzaret à Rolland Courbis, en passant évidemment par Michel Mézy qui tenu les rênes de l'équipe première à quatre reprises.

Un amour franc

Nicollin - Mézy, c'est une amitié. Et une image qui résume parfaitement Loulou. 24 mai 1990. A Geoffroy-Guichard, Montpellier vient de battre Saint-Etienne en demi-finale de la Coupe de France. Eric Cantona a marqué, qualifié Laurent Blanc et ses coéquipiers pour la grande finale du Parc des Princes. Le coup de sifflet retentit et sous une pluie battante, un déluge même, Louis Nicollin fonce vers son entraîneur, revenu jouer les pompiers en février après le départ d'Aimé Jacquet. A genoux sur la pelouse, le président l'embrasse en lui tirant les cheveux d'une force inouïe. Mézy souffre le martyre autant qu'il jubile. Loulou ne desserre pas l'étreinte. Un amour franc. Vrai.
Si les bons mots ou ses excès verbaux - pas toujours bien sentis - ont souvent pris le pas sur le reste, faisant le bonheur des journalistes des quatre coins de l'Hexagone (même ici à Eurosport), les accomplissements du président Nicollin méritent tellement qu’on s'y attarde... Et cela va au-delà des titres. Car c'est aussi une école de football que le regretté boss du MHSC s'est évertué à bâtir et pérenniser. Son cadeau d'adieu, il y a eu droit au Stade de France le 27 mai dernier quand Montpellier a remporté la troisième Gambardella de son histoire, aux dépens de Marseille. Un mois après, Loulou est parti. Son œuvre lui a survécu. Mais qu'il va nous manquer.
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