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Ligue 1 - 36e journée : Comment Bordeaux a relevé la tête de manière spectaculaire

Florent Toniutti

Publié 05/05/2017 à 00:22 GMT+2

LIGUE 1 - Bordeaux se déplace à Saint-Etienne vendredi soir pour le compte de la 36e journée dans la peau d'un candidat à l'Europe. Si les Girondins sont aujourd'hui dans cette situation, c'est avant tout grâce au travail de fond effectué par Jocelyn Gourvennec et son staff. Explications.

La joie des joueurs de Bordeaux face à Bastia.

Crédit: Getty Images

En décembre dernier, les Girondins pointaient à la 10ème place du championnat à 12 points de l'Olympique Lyonnais, quatrième. Quatre mois plus tard, les revoilà dans le haut du tableau, à la lutte pour une place en Ligue Europa. Avec 9 victoires, 4 nuls et 3 défaites, ils ont le 4ème bilan Ligue 1 sur la phase retour (31 pts), repoussant Marseille à 6 points, Saint-Etienne à 8 et Lyon à 11 sur cette période. Un net regain de forme qui confirme que le travail finit toujours par être récompensé.

Un changement de système salvateur

Car ce retour sur le devant de la scène des Girondins est d'abord passé par une remise en question. En début de saison, le mercato a été l'occasion de faire des choix forts : exit Diabaté, Sané, Yambéré, Crivelli et Chantôme. Bordeaux perd en densité physique mais gagne en expérience (Toulalan, Ménez) tout en continuant de faire la place aux jeunes, du centre de formation et d'ailleurs.
Gourvennec arrive en Gironde avec l'envie de faire du 4-4-2 le base de travail d'un nouveau cycle. La pré-saison se passe plutôt bien, les premières journées aussi, malgré un sérieux accroc à Toulouse (1-4) où les Girondins sont dépassés dans les duels.
Malgré ce déficit, l'équipe ne défend pas trop mal. En revanche, elle a beaucoup de soucis pour remonter le ballon et créer du jeu. Lorsque Bordeaux repart de derrière, son système est très vite coupé en deux, avec un énorme espace entre les défenseurs chargés de relancer et le reste de l'équipe.
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Jocelyn Gourvennec, entraîneur de Bordeaux.

Crédit: Getty Images

Le milieu n'existe pas ou presque, et les attaquants, qui ont pourtant du talent à revendre, sont sevrés de ballons. Incapable de construire, le club lâche beaucoup de points à domicile contre des adversaires à sa portée (0-1 contre Angers, 0-0 contre Caen, 1-1 contre Nancy).
La solution va passer par un changement de système. Puisque l'équipe a du mal à exister au milieu, Jocelyn Gourvennec densifie ce dernier et y ajoute un 3ème homme. Si elle n'est pas encore parfaite, la transition vers l'attaque est moins compliquée et l'équipe enregistre un premier succès encourageant face à Lorient (2-1). Le problème, c'est que ce nouveau système nécessite des ajustements sur le plan défensif.

Le milieu de terrain, point faible devenu point fort

C'est ce que les Girondins s'attachent à faire durant l'hiver. Le 4-3-3 qui fait leur force aujourd'hui prend vraiment forme à l'occasion d'un huitième de finale de Coupe de la Ligue face à Nice : les Girondins s'imposent 3-2 et montrent des qualités qu'on ne leur connaissait pas. Certes, Nice n'était pas dans ses habits de gala, mais Bordeaux offre une résistance très intéressante au milieu. Les Marine et Blanc y gagnent des ballons et montrent de vraies aptitudes pour contre-attaquer dans la foulée. C'est sur ces bases que les Bordelais démarrent l'année 2017, avant l'arrivée d'un joueur qui leur permet de prendre une autre dimension : Younousse Sankharé.
Débarqué dans les derniers jours du mercato, l'éphémère Lillois s'est parfaitement fondu dans le collectif, apportant à celui-ci des qualités qui lui manquaient cruellement. Sur le plan physique, son impact et son endurance ont considérablement renforcé le milieu.
Sankharé est un joueur dans la force de l'âge (27 ans), dans une équipe où les très jeunes (Vada) côtoyaient jusque-là des joueurs en fin de carrière (Toulalan, Plasil). Bref, un chaînon manquant à tout point de vue... Et voilà comment en l'espace de deux mois, le milieu girondin est passé du statut de point faible de l'équipe à celui d'atout dans la course au premier tiers du classement.
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Younousse Sankharé (Bordeaux)

Crédit: Getty Images

La menace vient de partout

Conséquence de cette renaissance au milieu, les attaquants ont eu beaucoup plus d'occasions de briller. Et la concurrence qui faisait rage depuis le début de la saison a vite désigné ses gagnants : en Gironde, elle est surnommée la KLM (Kamano, Laborde, Malcom). Les deux premiers ont connu une période faste, tandis que le troisième a retrouvé des couleurs en 2017 après un hiver difficile. Mais la vraie force de Bordeaux tient dans la variété des solutions dans la zone de vérité.
Libérés par le retour en forme de Jérémy Toulalan, qui a retrouvé des jambes en même temps qu'un rôle plus traditionnel de n°6, les milieux apportent aussi beaucoup à la finition. Sur l'année 2017, Vada inscrit 6 buts et délivré une passe décisive. Sankharé en est lui déjà à 4 buts et 4 passes depuis son arrivée en Gironde. La menace vient de partout et c'est aussi ce qui explique la réussite bordelaise : l'équipe ne dépend pas du talent d'un ou deux joueurs comme certains de ses concurrents directs.
Bref, c'est un véritable collectif qui est né sur les bords de Gironde en cette année 2017. L'Europe serait déjà une belle récompense, mais elle ne sera en aucun cas un aboutissement. Gourvennec et les joueurs ont remis le club sur de bons rails, aux dirigeants de faire en sorte qu'il y reste durant l'été...
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Valentin Vada et Malcom ont été les grands artisans de la victoire de Bordeaux face à Metz

Crédit: AFP

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