Ligue 1 : Monaco, une attaque à visages multiples

La définition même du collectif. A Monaco, le rendement offensif ne repose pas sur une star. Certains voyaient avant la saison en Falcao ce buteur providentiel qui aiderait le club de la Principauté à concurrencer le PSG en Ligue 1. D'autres pensaient que Valère Germain avait l'étoffe pour endosser ce costume si difficile à porter après une saison des plus réussies du côté de Nice.

Mais le premier a joué de malchance en se blessant à deux reprises alors que le second s'est pour le moment fondu dans le collectif à défaut d'attirer les louanges. Ce n'est en rien un hasard, car à l'ASM, le danger n'a pas un unique visage.

La saison passée, sur l'ensemble de la saison, Monaco avait trouvé les filets adverses à 57 reprises en Ligue 1. Lors de l'exercice en cours, après seulement 9 journées disputées, l'ASM a déjà inscrit 23 buts. Soit environ 40% du total du dernier championnat. Au même stade de la compétition, le PSG avait marqué 4 buts de moins fin 2015. De quoi situer le niveau de performance des joueurs de Leonardo Jardim.

Ce qui rend Monaco si difficile à bloquer cette saison, c'est cette faculté qu'ont les joueurs à se mettre en lumière à tour de rôle. En L1, le club compte pas moins de 11 buteurs différents. En tête de gondole se trouve Fabinho, avec 4 réalisations, dont 3 sur penalty. Thomas Lemar a lui trouvé le chemin des filets à trois reprises, tandis que Boschilia, Carrillo, Germain, Glik, Bernardo Silva, Falcao, Moutinho, Sidibé et Traoré ont également inscrit leur nom au moins une fois au tableau d'affichage.

Les Asémistes ont d'ailleurs marqué lors de leurs 21 derniers matches à domicile, série en cours. De quoi faire peur à Montpellier. Mieux, parmi les milieux et attaquants ayant joué au moins 100 minutes en L1, seul Tiémoué Bakayoko n'a pas été impliqué sur un but inscrit par les siens. La victoire qui résume parfaitement la saison de Monaco, c'est évidemment celle contre Metz (0-7), avec sept buts inscrits mais six noms différents au tableau d'affichage.

L'ASM a concédé trois défaites cette saison, à chaque fois à l'extérieur : contre Fenerbahçe (2-1) lors du 3e tour préliminaire de Ligue des champions, Nice (4-0) et Toulouse (3-1) en Ligue 1. Mais le club de la Principauté aurait pu en compter deux de plus s’il ne s'était pas arraché pour marquer dans les tous derniers instants de la partie lors des deux dernières rencontres de C1.

A Leverkusen, Kamil Glik s'est même permis le luxe d'attendre le bout du bout du temps additionnel (90e+4) pour égaliser (1-1). Mardi, à Moscou, c'est Bernardo Silva qui s'est mué en sauveur (87e), offrant un point précieux contre le CSKA (1-1). Les joueurs de Leonardo Jardim ne renoncent jamais.

De retour cette saison à Monaco après des piges infructueuses à Manchester United et Chelsea, Falcao a enchaîné les séjours à l'infirmerie ces deux derniers mois. Le dernier en date était consécutif à une commotion cérébrale après un choc violent avec Yoann Cardinale lors de la défaite à Nice (4-0), le 21 septembre. Le Colombien effectue toutefois son retour dans le groupe monégasque à l'occasion de la réception de Montpellier.

Si le secteur offensif de l'ASM a tourné à plein en son absence, l'ancienne star de l'Atlético peut apporter son expérience et permettre, aussi, à Valère Germain, voire à Guido Carrillo, de s'épanouir sur le front de l'attaque. Car la force de Monaco peut aussi être, par moments, une terrible faiblesse. Ne pas pouvoir se reposer sur une valeur sûre peut être préjudiciable dans certaines circonstances. Falcao a le talent pour devenir ce repère dont le club aura certainement besoin dans le creux de l’hiver – sachant que l’ASM a démarré sa saison fin juillet avec le tour préliminaire puis le barrage de la C1 – et pour le reste de la saison.

Pour espérer bien figurer en Ligue 1 et en Ligue des champions, les Monégasques devront aussi se pencher sur les raisons qui les ont amenés à encaisser 12 buts en 9 rencontres de L1. Ils possèdent la 13e défense du championnat, la plus mauvaise parmi les équipes de la première moitié de tableau. Un vilain défaut.