Ligue 1 - Nice : Ricardo Pereira, le symbole d'une saison réussie

Une (énième) révélation. Méconnu à son arrivée en 2013, le latéral portugais de 23 ans a explosé à l'OGCN, au point d'avoir été appelé déjà deux fois par le sélectionneur des champions d'Europe. Comme son club, qui n'a perdu que deux matches de L1 avant cette 31e journée, il réussit une excellente saison. L'homme a beau être très rapide dans son couloir droit, il est surpris par son évolution éclair.

"Je ne suis plus le même joueur, confie-t-il. J'ai beaucoup progressé avec Claude Puel (l'an dernier, ndlr) puis avec Lucien Favre. Tout est allé un peu vite. Ai-je changé de statut ? Je ne sais pas mais dans la rue, on me reconnaît. Les adversaires aussi, je pense. Ce sont plutôt des bons signes". Joueur de couloir dans le 3-5-2 de l'entraîneur helvète, Ricardo Pereira est aussi un de ces joueurs couteaux-suisses qui permet à Favre d'adapter son système de jeu aux nombreuses blessures qui ont frappé l'effectif (Alassane Plea, Wylan Cyprien, Paul Baysse, Younes Belhanda...). Il a par exemple joué milieu droit à Nantes (1-1) au dernier match, pour son retour de blessure.

"Pour ma reprise après une entorse au genou, cela n'a pas été si évident pour moi, explique-t-il. A l'entraînement, les sensations et les repères ne sont pas les mêmes qu'en match." Ricardo Pereira a été affecté par des blessures comme jamais dans sa carrière (17 matches en L1, 1 but, 3 passes), à l'image de son club.

Par exemple, il n'a cette saison vu qu'à la TV ce Bordeaux qui tourne à plein régime depuis le changement de millésime. Une lésion aux ischio-jambiers l'avait privé des sorties rapprochées, fin décembre, en Gironde en Coupe de la Ligue (défaite 3-2) puis en championnat pour la couronne de lauriers hivernale (0-0). Brillant, polyvalent, trop souvent blessé, le Portugais symbolise la saison niçoise grâce notamment à un mercato réussi.

Révélé à Nice, le vainqueur de la Coupe du Portugal 2013 avec Guimaraes fait partie des très bonnes idées des recruteurs du GYM, comme Jean-Michael Seri ou Dalbert, eux aussi découverts au Portugal. Ils l'avaient repéré en 2012 au poste d'ailier droit, qu'il occupait aussi dans les sélections jeunes du Portugal. Lors d'un de ses matches supervisés, il avait remplacé au pied levé le latéral droit exclu.

Sa vitesse, sa qualité technique et sa générosité dans les duels, enrichies par cette aptitude à endosser plusieurs rôles, avaient séduit des scouts niçois. Ils avaient même failli être doublés par le FC Porto, qui l'avait enrôlé pour environ 1 million d'euros et sept ans de contrat. Mais un litige avec les "Dragoes" autour du joueur Carlos Eduardo avait permis au GYM de négocier un prêt pour deux ans, dont un exonéré de salaire.

Nice aura bien du mal conserver cet excellent joueur, comme d'autres qui ont explosé cette saison. Les 25 millions d'euros de clause libératoire seront probablement hors de portée de Nice, même si l'actuel 3e de L1 bénéficie d'une marge de manoeuvre financière un peu plus confortable. Et ce d'autant que la Juve, l'Inter, Liverpool et d'autres seraient sur le coup.