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Ligue 1 - PSG : Si Emery fait du Blanc, c'est parce qu'il manque de temps

Vincent Bregevin

Mis à jour 14/10/2016 à 23:47 GMT+2

LIGUE 1 - Unai Emery est revenu à une équipe très proche de celle de Laurent Blanc après la défaite du PSG à Toulouse (2-0). Sous la pression manifeste des cadres de son vestiaire, et avec succès puisque Paris s'est relancé avec deux victoires consécutives. Mais ça ressemble au moins à un contre-temps dans son objectif d'imposer sa patte sur le club de la capitale.

Unai Emery, seul sur son banc, lors de Toulouse-PSG

Crédit: Panoramic

Le changement, ce n'est pas maintenant finalement. Ça sentait pourtant la révolution au PSG. Nouveau coach, nouvelles méthodes, nouveau système, tout était réuni pour rompre avec l'ère Laurent Blanc. Le PSG a choisi Unai Emery parce qu'il incarnait tout ça. Après deux mois de compétition, c'est beaucoup moins net. L'Espagnol a vite été rattrapé par les réalités du banc qu'il occupe. Sur celui de Paris, le temps est la denrée la plus rare et il est en train d'en faire l'expérience. La question, cruciale, c'est ce qu'il va faire de cette expérience.
La défaite à Toulouse (2-0) restera vraisemblablement un premier tournant dans son aventure parisienne. Je ne suis pas la petite souris qui pourra confirmer la tenue, et la teneur, de cette réunion évoquée par L'Equipe entre l'entraîneur du PSG et les cadres de son vestiaire. Mais les conséquences sont trop visibles pour ne pas y croire. Emery a fait marche arrière, au moins momentanément, en revenant à une équipe beaucoup plus proche de celle de Laurent Blanc. Sur le papier, avec la réhabilitation du trio Motta-Verratti-Matuidi au milieu sur les deux derniers matches, alors qu'Emery ne l'avait aligné qu'une fois sur ses neuf premières sorties à la tête du PSG.
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Blaise Matuidi marque face à Ludogorets

Crédit: Panoramic

Mais surtout sur le terrain. Non, ce n'est pas tout à fait pareil, même si le retour très net à un jeu de possession articulé autour du très influent duo Motta-Verratti face à Ludogorets (1-3) et Bordeaux (2-0) en dit assez long sur le changement de cap opéré par Emery. Ou, peut-être, imposé par les joueurs. Les similitudes avec le PSG version Blanc sont nombreuses, les différences rares. Il en existe, mais elles ne sont pas forcément davantage liées à l'arrivée d'Emery qu'au départ d'Ibrahimovic. Si le jeu paraît plus direct et le pressing plus intense, c'est aussi parce que Cavani offre à la fois une fréquence d'appels et une énergie à la récupération plus importantes que le Suédois en pointe.

Des joueurs habitués à leur zone de confort

Les différences qu'il pouvait y avoir entre le PSG de Blanc et celui d'Emery, elles étaient nettes jusqu'au match face à Toulouse. Dans le pressing, avec la tâche pour les milieux d'aller presser très haut, jusqu'aux défenseurs centraux adverses. Ça expose davantage la défense. Dans l'animation offensive, avec une volonté de trouver plus de verticalité dans le jeu avec des transmissions plus rapides. Ça entraîne plus de pertes de balles. Ce jeu à risques, c'est le jeu prôné par Emery. Et c'est justement cette sortie d'une zone de confort à laquelle ils s'étaient (trop ?) habitués qui aurait provoqué la levée de boucliers des cadres parisiens.
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Verratti, Pastore et Motta à l'entraînement du PSG

Crédit: Panoramic

L'Espagnol n'est pas réputé pour manquer de personnalité, mais il n'avait pas vraiment d'autre choix que de revenir aux principes de jeu de son prédécesseur. Plutôt que de s'accrocher aux siens coûte que coûte, et quitte à ranger ses idées au placard. Pour l'instant. Parce qu'aucun entraîneur n'a intérêt à se mettre ses joueurs à dos, en particulier les plus influents. Et parce que le temps est compté au PSG, où deux défaites en sept matches de championnat, soit autant que sur l'ensemble de la saison passée, accélèrent fatalement le compte à rebours. Au premier avis de tempête, Emery a choisi la solution la plus sage pour garder la main sur la barre. En tout cas pour le moment.

Pastore, ça ne l'a pas arrangé

La question, c'est justement de savoir si Emery est en train de changer de cap définitivement, ou de gagner du temps. Parce qu'il n'a pas été vraiment en mesure de mettre en place son plan de jeu jusqu'ici. Les absences récurrentes de Javier Pastore n'y sont pas pour rien. L'Argentin avait les clés du jeu jusqu'à sa première absence du groupe, synonyme de première défaite, face à Monaco (3-1). Il était aussi le garant de ce passage au 4-2-3-1 privilégié par Emery à Séville. Il faudra voir si l'Espagnol revient à ce schéma quand Pastore sera pleinement opérationnel. Si ça arrive un jour.
En attendant, Emery fait du Blanc. Parce qu'il n'a pas vraiment le choix. Et c'est certainement le plus regrettable. L'arrivée de ce type de technicien appelait forcément une période d'adaptation. Elle pouvait entraîner quelques accidents auquel le PSG n'était plus habitué. Ils ont eu lieu, et la patience requise pour permettre au technicien espagnol de donner un nouveau visage au club de la capitale semble avoir trop rapidement laissé place à l'urgence du résultat. Sans que cela soit vraiment une surprise à Paris.
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Unai Emery (PSG) - août 2016

Crédit: AFP

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