Ligue 1 : Verratti, le retour progressif de la coqueluche parisienne

Le public parisien a retrouvé son enfant chéri. Peu après l'heure de jeu dimanche dernier, Marco Verratti a de nouveau foulé la pelouse du Parc des Princes lors de la rencontre face à Metz (3-0) après avoir pris la place de Lucas Moura. Une première depuis le 29 avril et la réception de Rennes pour le compte de la 36e journée du dernier exercice de Ligue 1. Heureux, les spectateurs présents dans le stade ont réservé une véritable ovation au milieu italien qui leur a beaucoup manqué la saison passée.

Ce dernier a même eu la belle idée de ponctuer son retour à la maison lui par un but. Une réalisation plus symbolique qu'autre chose, celle-ci ayant eu lieu dans le temps additionnel alors que le PSG avait déjà creusé l'écart. Mais cette frappe nettement déviée dans les filets messins a au moins eu le mérite de donner le sourire au joueur et à ses coéquipiers.

La dernière rencontre de championnat démarrée par le joueur du PSG date du 20 février. Une éternité pour Marco Verratti, qui n'a joué que 1064 minutes en Ligue 1 l'an dernier. Contre 2455 lors de la saison 2014-2015, à titre de comparaison. Homme de base de Laurent Blanc, l'ancien de Pescara a été handicapé par une pubalgie, une blessure récalcitrante relativement courante chez les joueurs de football mais particulièrement difficile à soigner. Un problème qui l'a contraint à se faire opérer en mai. "J'ai essayé jusqu'à la fin, surtout pour jouer la phase finale de la Ligue des champions et l'Euro, mais je suis jeune et je dois regarder ma santé", a-t-il tenu à expliquer vendredi, en conférence de presse.

"La pubalgie, ce n'est pas comme quand tu te casses le genou, a-t-il ajouté. Le genou, tu sais que tu en as pour six mois alors que là, il y avait des jours où je me sentais bien, d'autres mal, on ne sait pas comment on va réagir en match... Pour la tête c'est difficile." Avant de confier sa satisfaction de goûter à nouveau avec régularité à la compétition : "L'important, c'est déjà que je sois revenu avec le groupe. C'est bien de pouvoir recommencer à m'entraîner avec l'équipe, de retrouver la compétition même si c'est normal que je ne sois pas encore à 100%."

Marco Verratti n'est pas le seul à se réjouir de son retour progressif à la compétition. Unai Emery aura besoin de lui au cours de la saison. Et ce, même si le schéma tactique peut sembler moins adapté au style de jeu du milieu de terrain. Son entente avec Thiago Motta dans le 4-3-3 de Laurent Blanc était l'une des clés des succès parisiens de ces trois dernières saisons. Les deux joueurs aimaient faire parler leur technique, redoublant notamment les passes, presque jusqu'à l'écœurement.

Avec l'entraîneur espagnol arrivé cet été, Marco Verratti sait qu'il lui faudra jouer de manière plus verticale. Positionné dans le double pivot d'un 4-2-3-1 qui semble plaire à Unai Emery, le "petit hibou" n'aura plus cette sentinelle sur laquelle il s'appuyait pour relancer. Mais il pourra néanmoins mettre en avant ses autres qualités. A savoir sa capacité à casser les lignes, notamment grâce à son jeu long, et à ressortir proprement le ballon lorsque l'adversaire effectue un pressing intense. Il l'a déjà prouvé lors des minutes passées sur la pelouse contre Lyon, Bastia et Metz.

Il est évident qu'en Ligue 1, comme l'an passé, le PSG n'aura pas besoin de l'Italien pour être champion. Mais en Ligue des champions, dans les matches importants, son apport sera vital. L'entraîneur parisien le sait. Et il souhaite donc prendre soin de lui pour éviter une rechute : "Il a été absent trois mois. Si je le mets sur le terrain 90 minutes, il va jouer 90 minutes, car il joue beaucoup avec son coeur. Mais il n'est pas prêt pour jouer 90 minutes."

Convoité par des grands clubs européens, Marco Verratti a récemment prolongé son contrat avec le PSG jusqu'en 2021. Son avenir est donc tout tracé. Le PSG n'a donc en aucun cas besoin de brusquer son joyau. Histoire que cette fois, sa présence soit garantie lors des grandes échéances du printemps prochain.