Nice - OM - L'antisèche : La victoire de Nice, c’est l'audace récompensée

Les Aiglons ont joué sur un fil. A deux doigts de chuter pour finalement s'imposer sur le gong. Pourtant, le 3-5-2 a mis au supplice une défense azuréenne piégée dans son dos. Les Marseillais, qui avaient bien étudié leur sujet, s'en sont donnés à cœur joie. Le plan était simple : un pressing étouffant et, dès la récupération, des ballons en profondeur pour les flèches Sarr et Thauvin. Un plan qui a fonctionné dans la première heure de jeu. Mais Nice n'a jamais cessé de pousser. Parfois de façon un peu brouillonne. Mais à force d'y croire, le verrou marseillais a fini par sauter. La chance sourit aux audacieux, paraît-il.

Bien sûr, Mario Balotelli a aimanté les regards et l'attention. Avec deux buts, l'international italien a réussi ses débuts en Ligue 1 même si ses courses vers l'avant, un brin timides, témoignent d'une condition physique fragile. Wylan Cyprien, lui, est en pleine bourre. Repositionné meneur, l'ancien Lensois a mené à la baguette les Aiglons et offert les trois points d'une frappe sèche.

Fébrile tout au long du match, Yohann Pelé n'est pas exempt de tout reproche sur le troisième but niçois. Et que dire de William Vainqueur, auteur d'une faute stupide dans ses seize mètres. Franck Passi a, en revanche, pu compter sur un très bon Florian Thauvin. Buteur et insaisissable, il a simplement manqué de lucidité en fin de match pour plier la rencontre.

Fin de première période, Nice souffre. Florian Thauvin prend une nouvelle fois les Aiglons de revers. Lancé par Gomis, il contourne Cardinale. Le but est vide et l'ailier de l'OM va assommer l'Allianz Riviera. Sauf que Cardinale se détend et signe une parade exceptionnelle.

En une soirée, Mario Balotelli a inscrit autant de buts (2) que lors de ses 40 derniers matches.

La soirée ne doit pas masquer l'essentiel. Oui, la Ligue 1 a accueilli une immense star. Oui, Balotelli a réussi ses débuts. Mais cette victoire, Nice ne la doit pas qu'à l'international italien. Ce succès décousu et mal maîtrisé dit tout de cet OGC Nice. Il est rempli de défauts, masque mal ses carences mais son idée directrice est suffisamment précise pour passer outre. Cette victoire est celle de l'audace.

Sur le terrain bien sûr, avec ce 3-5-2 incisif qui n'a rien à voir avec celui d'un Christophe Galtier bâti dans le plomb. Avec Pereira et Dalbert sur ses ailes, Nice va vite, très vite et a tendance à foncer tête baissée. Dans une Ligue 1 qui regarde d'abord ses arrières, les Aiglons détonnent. Sur le marché des transferts, Nice fait preuve de la même imprudence. Après Ben Arfa, les dirigeants azuréens ont tenté de relancer celui dont personne ne voulait : Mario Balotelli.

L'histoire démarre bien. Ce dimanche récompense les convictions niçoises. Il rappelle qu'il existe plusieurs voies pour réussir en Ligue 1. Le bétonnage n'est pas une fatalité. Du déséquilibre peut aussi naître une forme d'accomplissement. C'est une bonne nouvelle. Nice ne sera sans doute pas champion de France mais son début de championnat, comme sa saison passée, nous rappelle que, même sans avoir un budget démentiel, l'ambition n'est pas un gros mot en L1.