Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

OM : Rester "populaire", l'autre enjeu de la nouvelle ère marseillaise

Vincent Bantit

Publié 15/04/2017 à 20:10 GMT+2

LIGUE 1 - En quête d'un élargissement de sa base de supporters, l'OM tente de se donner une image plus populaire. Et pour la réception de Saint-Etienne, l'occasion est bonne d'envoyer de nouveaux signes en faveur des fans olympiens.

Supporters de Marseille lors de OM - PSG en Ligue en Ligue 1 le 26 février 2017

Crédit: AFP

La vente de l'OM à Frank McCourt a généré certains fantasmes chez les supporters. Plusieurs associations craignaient de voir le prix des abonnements exploser. Mais le milliardaire américain a tenu à rassurer les fans olympiens. Et il a envoyé Jacques-Henri Eyraud faire la tournée des groupes de supporters. Son message était très clair : pas question de couper l'OM de sa base. En creux, le président marseillais reconnaissait l'importance de voir tous les milieux sociaux fréquenter l'Orange Vélodrome. Il souhaitait aussi entretenir cette ferveur, véritable marque de fabrique du club sudiste.
picture

Marseille: Stade Velodrome

Crédit: AFP

Dans sa volonté de rester "populaire", l'OM a mis en place des actions commerciales cette année. Mais le duo McCourt-Eyraud voit plus loin. Cet été, les places en virages seront uniquement vendues par abonnement pour la saison 2017-2018. Pas de billet délivré à l'unité. L'idée de la direction est d'empêcher le commerce parallèle. Ce marché noir ulcère Eyraud. En privé, il avait confié à plusieurs responsables de groupes de supporters tout le mal qu'il pensait des fameux charbonneurs, ces revendeurs à la sauvette qui font exploser les prix aux abords du Vélodrome. "Nous voulons garder un prix plancher dans les virages, explique-t-on à la Commanderie. Tous ces gens qui se font du beurre sur le dos des supporters, souvent venus de très loin, c'est insupportable."

Une nouvelle politique d'abonnement

Outre son besoin de mieux maîtriser le flux des ventes de billets, l'OM veut aussi changer son image. Et ça passe par un retour au "football vrai". Les fans marseillais ont changé ces dernières saisons. Nombre d'entre eux ont déserté l'enceinte du Vél' car ils ne se reconnaissaient plus dans ce nouveau football business, dénué de toutes considérations humaines. "C'est la première fois depuis 15 ans que je ne m'abonne pas, explique ce trentaine habitué du virage Sud. J'ai du mal à me faire aux nouveaux principes du foot. Les virages perdent petit à petit leur voix car les gars ne s'identifient plus au club.Ils s'éclatent plus en regardant les matches de leur minot le dimanche matin."
Conscient de s'être petit à petit coupé de ses troupes les plus ferventes, l'OM retend la main à ses supporters. "Leur discours change, avoue un responsable du virage Nord. Ça va dans le bon sens. Mais ça risque d'être long de retrouver la confiance des supporters. On a été tellement manipulé par Labrune que l'on a du mal à croire à tout ce que l'on peut nous promettre." Le club olympien a pourtant cruellement besoin de regarnir l'Orange Vélodrome pour réussir son ambitieux projet "OM champion". La venue de Saint-Etienne, dimanche, est l'occasion de montrer que l'enceinte du boulevard Michelet est un véritable chaudron lors des matchs de gala.
picture

Marseille fans cheer during the French L1 football match between Marseille and Monaco at Velodrome Stadium in Marseille, southern France, on January 15, 2017.

Crédit: AFP

Garcia… fan des Verts

Pour la réception des Verts, le Vélodrome promet d'être animé. C'est notamment l'anniversaire des Winners, le plus grand club de supporters marseillais avec environ 5 000 membres. "Pour leur 30 ans, il y aura une super ambiance, espère Patrice Evra. On va essayer de ne pas gâcher la fête…" A la lutte pour la 5e place, l'OM affronte un candidat direct à la qualification pour la Ligue Europa. Et le duel s'opère également dans le cœur des romantiques du football français. Du point de vue des tribunes, les Stéphanois semblent mieux gérer la période actuelle. "C'est un club qui a gardé ses valeurs, tente d'analyser un dirigeant olympien. Mais il n'est pas question de laisser les Verts représenter une certaine forme de foot populaire. On veut aussi reprendre la place qui doit être la nôtre."
En fin connaisseur de la "légende des Verts", Rudi Garcia tente un flashback sur les grandes années stéphanoises. "Saint-Etienne, c'est une entité professionnelle mythique, avance-t-il tout en prenant garde de ne pas opposer supporters foréziens et marseillais. Car tous les gens de mon âge ont été baignés par l'épopée européenne des Verts. C'étaient les premiers émois footbalistiques télévisés pour une équipe française. Il y avait un état d'esprit irréprochable." Le passage par la case verte a marqué à jamais Rudi Garcia. Il faut dire que c'est l'ASSE qui lui a donné sa première chance d'entraîner au niveau professionnel en 1998.
Retrouver son esprit "populaire" tout en tentant de respecter au mieux les codes du football moderne, c'est le pari de l'OM version McCourt. Sans la ferveur de ses virages, l'Orange Vélodrome ressemble à une grande coquille vide. Et à Marseille l'image du club est intimement liée à celles de ses supporters. Leur réussite ne peut-être que conjointe. "On a compris qu'il nous fallait mettre en place un pacte gagnant-gagnant, résume une huile phocéenne. C'est en travaillant en étroite relation que l'on pourra revoir le stade vibrer aux exploits de l'équipe." Le renouveau doit donc s'opérer de concert entre le club et ses fans…
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité