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Pour obtenir des penalties, la Ligue 1 a-t-elle encore besoin d’un coup de main ?

Loris Belin

Mis à jour 19/09/2016 à 23:54 GMT+2

LIGUE 1 - Depuis le début de la saison, les penalties sont légion en Ligue 1, notamment pour des fautes de main en recrudescence. Entre décisions insensées et règlement laissant la part à l'interprétation personnelle, ces erreurs ont émaillé le début de championnat, dont le week-end dernier a été le point d'orgue.

L'arbitre Karim Abed lors de Lorient - Lille

Crédit: AFP

Les sifflets n'ont pas eu une minute à eux sur les pelouses de Ligue 1 le week-end dernier. En dix rencontres, les arbitres de l'Hexagone ont accordé neuf penalties, un chiffre rare, qui égale le record de la saison dernière (lors de la 9e journée). L'excès de zèle des arbitres est manifeste, surtout dans le domaine bien spécifique des fautes de main. Une telle erreur est pourtant rare, alors que les défenseurs ont pris pour habitude de défendre de plus en plus souvent les mains dans le dos. Elle a pourtant été sifflée à trois reprises en deux jours.

La main de Sunzu, symbole de l'incompréhension

Samedi soir, à Lorient, le Zambien Stoppila Sunzu a vécu une drôle de soirée. Sur le banc au coup d'envoi, le défenseur lillois est entré dès la 12e minute pour pallier la blessure d'Ibrahim Amadou. En fin de match, le ballon traine dans la surface du LOSC. Beria dégage, un boulet de canon qui vient frapper le bras droit de Sunzu, sans qu’il y ait la moindre intention du joueur de porter la main au ballon. L'arbitre, M. Abed, hésite un instant, puis siffle penalty. Le vainqueur de la CAN 2012 était au mauvais endroit, dans sa surface, au mauvais moment, le dernier quart d'heure. Avant de sortir deux minutes plus tard pour faire rentrer l'attaquant Ryan Mendes, sans réussite (défaite 1-0).
L'action fait jaser, et elle a de quoi. Faute, pas faute ? Les erreurs de main sont pourtant clairement réglementées. "Il y a ‘main’ lorsqu’il y a contact délibéré entre le ballon et la main ou le bras", assure la FIFA. Plus précisément, plusieurs critères entrent en compte pour qualifier le caractère délibéré d'une faute de main.
  • Le mouvement de la main en direction du ballon (et non du ballon en direction de la main) ;
  • La distance entre l’adversaire et le ballon (effet de surprise) ;
  • La position de la main n’entraîne pas nécessairement une faute.
Aucune de ses règles ne semble expliquer le coup de sifflet de M. Abed, tant le contact entre le ballon et la main de Sunzu est involontaire. Les deux autres critères relatifs à l'utilisation d'un objet tenu à la main (chaussure, protège-tibias) n'entrent pas plus en compte. Alors, oubliée la notion d'augmentation de la surface du corps, des bras collés au torse. Même le principe d'intention ou non de faire faute n'entre plus directement en ligne de compte. Il est simplement laissé à l'arbitre l'appréciation du mouvement de la main, sa position, et de juger la distance. Cette lecture personnelle du règlement a donné lieu à plusieurs autres situations litigieuses sur les pelouses françaises ces derniers jours.

Trois fautes de main, autant d'erreurs d'arbitrage

Outre l'épisode Sunzu, les hommes en jaune ont également offert deux autres penalties pour des fautes de main contestables. Dimanche, le Niçois Malang Sarr a lui aussi connu son lot d'infortune. Surpris par un ballon aérien d'un joueur montpelliérain et par le manqué de son collègue en charnière, Dante, le joueur de 17 ans a contrôlé comme il a pu, du genou, s'envoyant malencontreusement le ballon directement sur le bras. Sarr ne contrôle pas sciemment du bras et n'a de toute façon pas le temps de réagir entre l'instant où le ballon touche son genou et le contact avec le bras. La règle est appliquée trop strictement, et sans mansuétude, car c'est bien la balle qui file vers le bras, et non l'inverse.
Autre match, autre joueur et autre histoire de main. Le portier de Toulouse Alban Lafont a été sanctionné pour avoir séché le Guingampais Salibur avec ses bras. Le portier du TFC avait pourtant repoussé le ballon sans accrocher le pied de son adversaire. Une bourde à mettre sur le compte de l'erreur humaine pour l'arbitre Johan Hamel. Seulement, celle-ci faisait suite à une décision déjà limite en première mi-temps. Le gardien de Guingamp Karl-Johan Johnsson a ainsi été exclu pour une sortie hors de sa surface, certes téméraire, mais sur laquelle il fait preuve davantage de maladresse que de mauvaise intention (le ballon touche son genou et rebondit sur son bras).
Trois penalties inscrits en une journée (pour un total de 18 depuis le début de la saison, sur 25 tentés) pour une faute de main contestable, voire inexistante, c'est autant que le nombre de penalties inscrits lors des cinq premières journées la saison passée (sur sept sifflés). Les arbitres feront-ils preuve de plus de discernement dans la surface de vérité lors des prochaines journées, et ce dès ce mardi ? C’est sans doute souhaitable pour éviter un nouveau flot de critiques sur la qualité de l'arbitrage français.
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