Pourquoi le PSG ne se relèverait pas d'un trou d'air d'Edinson Cavani

Au stade Michel d'Ornano ce vendredi soir, le PSG va faire peau neuve. Maillot blanc et écusson qui scintille, Paris présentera sa nouvelle tenue. Mais Paris pourrait changer d'accoutrement toutes les semaines, c'est toujours la même rengaine qui escortera les sorties d'Edinson Cavani. En bleu, en rouge, en noir ou en blanc, l'Uruguayen se distingue par sa maladresse. Mardi, son festival d'occasions ratées a déclenché la foudre de Twitter et obligé le PSG a partagé les points avec Arsenal (1-1). Selon Opta, Cavani ne convertit que 38% de ses occasions franches en Ligue des champions et en championnat depuis 2013. Tous les attaquants des grands clubs européens à plus de 100 occasions franches font mieux que lui.

C'est un fait, il faut plus de situations à Cavani qu'aux autres pour trouver la faille. Il n'en fallait pas plus pour en faire le bouc-émissaire du début de saison poussif du PSG. Le principal problème des Parisiens qui restent sur trois matches sans victoire : le réalisme. Dans ce secteur, inutile de vous répéter qui est le premier responsable.

"Aujourd'hui, nous devons être meilleurs devant", a insisté jeudi Unai Emery. Mais contrairement à Hatem Ben Arfa qu'il a déjà publiquement bousculé, le nouveau coach du PSG cherche à préserver son avant-centre : "Je ne parle pas seulement de Cavani mais de tout le monde", a-t-il aussitôt poursuivi. Des propos qui font écho à ceux de mardi après le nul face aux Gunners : "Un jour, ça va rentrer. J'ai toujours confiance en Cavani." Une façon de ne pas stigmatiser, de ne pas pointer du doigt. Car Emery sait mieux que personne le rôle fondamental que joue l'Uruguayen dans l'effectif du PSG.

C'est le sens de l'été parisien et de la direction prise par son mercato. Zlatan Ibrahimovic et ses 156 buts en 180 matches sous le maillot parisien ont quitté le navire propulsant Cavani en pointe, une place qu'il revendique depuis son arrivée dans la capitale en 2013. L'état-major du PSG a choisi de construire tout son système offensif autour de l'Uruguayen et de lui laisser les coudées franches.

Pas question de lui mettre dans les pattes un joueur susceptible de lui faire de l'ombre. Nasser Al-Khelaïfi n'a jamais cessé d'étaler son admiration pour celui qu'il a fait venir de Naples contre 64 millions d'euros. Cette saison doit être celle de sa mise en orbite. Une stratégie claire mais risquée. La saison du PSG est directement indexée sur le rendement de Cavani. Et ce n'est pas tout à fait un hasard si leurs courbes de performances se confondent en ce début de saison.

Le vrai problème du PSG, c'est qu'aujourd'hui aucun remplaçant fiable ne peut le suppléer en cas de trou noir. Unai Emery a déjà essayé les options Jesé et Ben Arfa en pointe. Mais les deux hommes ne sont pas des avant-centres axiaux et leur début de saison l'a rappelé. Ben Arfa n'a pas convaincu à ce poste face à Lyon ou Bastia quand Jesé a semblé complètement perdu contre Saint-Etienne.

Dans l'effectif parisien, seul Jean-Kevin Augustin épouse le même profil. Le champion Europe des U19 est bourré de talent. Mais à 19 ans et avec seulement 13 matches de L1 dans les jambes, il est sans doute encore un peu tendre pour prétendre s'installer comme la doublure numéro 1 de Cavani. Le PSG risque donc de récolter ce qu'il a semé pendant l'été. Il n'a pas voulu investir sur un avant-centre accentuant un peu plus sa Cavani-dépendance. Il ne lui reste plus qu'à croiser les doigts pour que la maladresse étalée mardi ne se transforme pas en disette longue durée.