Prêts, adaptation : il ne faut pas oublier que Monaco maîtrise l'art de préparer l'avenir

L'AS Monaco risque de connaître une saignée cet été. A l'image de Bernardo Silva, plusieurs cadres sont susceptibles de changer d'air. On pense à Thomas Lemar, Benjamin Mendy, Tiémoué Bakayoko ou encore Kylian Mbappé. C'est la rançon de la gloire après une saison d'exception marquée par un titre de champion de France, une demi-finale en Ligue des champions et un jeu flamboyant. Mais il ne faut pas s'alarmer. C'est aussi dans la logique de cette ASM, qui a choisi d'accepter ce principe de fonctionnement.

Depuis l'été 2014, un nouveau modèle économique a été mis en place par le milliardaire Dmitry Rybolovlev. Si le club de la Principauté a enregistré plus de renforts (Mendy, Sidibé, Glik, plus les retours de Germain et Falcao) qu'il n'a vendu l'été dernier, il n'est plus question de dépenser sans compter. Aujourd'hui, l'ADN de l'ASM se compose de jeunes joueurs talentueux, valorisés avant d’être revendus à prix d'or.

Consciente des risques de ce modèle, l'AS Monaco tente d'avoir un coup d'avance. Ce ne sera bien sûr pas toujours possible. Mais Monaco l'a bien fait dans le passé en offrant le temps nécessaire à certains pour mûrir. Débarqué dans la Principauté lors de l'hiver 2016, Jemerson a ainsi eu six mois pour s'acclimater avant de s'imposer dans l'axe cette saison. Recruté en 2014, Tiémoué Bakayoko a lui eu deux saisons pour devenir le monstre du milieu qui a fait des ravages cette saison. Dans un style différent, Valère Germain a pu engranger de la confiance lors de sa saison à Nice, où il a été prêté.

S'il y a forcément des motifs d'inquiétudes car il sera très difficile d'oublier ceux qui vont partir après cette saison hors normes, l'AS Monaco a déjà d'autres cartes de ce style dans sa manche. Et on ne pense pas seulement à la nouvelle recrue, Youri Tielemans. Dans l'effectif de cette saison, certains ont ainsi l'envie ou le potentiel pour prendre plus d'importance.

Avant de se blesser, Gabriel Boschilia (21 ans) a démontré qu'il pouvait être plus qu'un remplaçant et va avoir son mot à dire avec le départ de Bernardo Silva. Devant, Guido Carrillo n'est pas en reste alors qu'il va débuter sa troisième saison en L1. Signé en février, Jorge, le latéral gauche brésilien de 21 ans, a lui déjà pris la température depuis six mois. Recruté également cet hiver en provenance de l'Ajax Amsterdam, Francesco Antonucci, la pépite belge de 17 ans, est lui encore en couveuse mais reste très attendu.

Mais pour se rendre compte de la réserve monégasque, il faut aussi regarder du côté des prêts. Le meilleur exemple ? Allan Saint-Maximin. Alors qu’il s'est mis en évidence avec Bastia et s'illustre en ce moment à la Coupe du monde des moins de 20 ans, l'ailier droit a un profil apte à plaire au staff monégasque, même s'il a encore quelques paliers à passer. Acheté l'été dernier et prêté à Nancy, Youssef Aït-Bennasser (20 ans) va de son côté tenter sa chance et a le talent pour s'imposer sur le long terme. La donne est identique pour Rony Lopes (21 ans), qui était prêté à Lille où il a signé des prestations intéressantes sur la fin. Le milieu Adama Traoré (21 ans) ou encore l'attaquant Corentin Jean (21 ans) ont encore besoin de progresser mais peuvent taper dans l'œil de Leonardo Jardim.

Une chose est sûre : tous n'auront pas leur chance la saison prochaine. Surtout que Monaco va sûrement recruter des joueurs plus expérimentés avec l'argent des ventes. Mais l'ASM va pouvoir piocher dans cette réserve pour se reconstruire. Il ne faut pas s'y tromper : le projet monégasque est bien pensé. Et cette saison l'a illustré. Même si Monaco risque de ne pas avoir le même visage la saison prochaine, on a déjà envie de voir ce que cela va donner.