Toulalan, le maillon fort qui manquait à Bordeaux

Recherche patron désespérément ! Pour en finir avec les saisons de transition, Bordeaux avait besoin d'hommes forts. Jocelyn Gourvennec a été nommé coach et pour lui servir de relais sur le terrain, montrer l'exemple, les Girondins ont misé sur Jérémy Toulalan. Avec l'ancien joueur de Monaco, les Girondins ont peut-être pioché ce qui pouvait se faire de mieux en L1. A bientôt 33 ans (le 10 septembre), "c'est une des références de notre championnat, ce qui n'est pas anodin", appuie Gourvennec pour entériner ce choix.

La relation privilégiée que Toulalan entretient avec le technicien breton, qu'il a croisé du côté de Nantes au milieu des années 2000, a convaincu le milieu de terrain de relever le défi bordelais. La possibilité de se rapprocher de sa région natale nantaise a joué aussi dans le choix de l'ancien Canari qui, de l'extérieur, a pu paraître surprenant puisque Monaco avait une possibilité de jouer en Ligue des Champions (il reste les barrages à passer).

"Le coach est quelqu'un que j'apprécie en tant qu'homme, d'abord. En discutant avec lui et, vu ce qu'il a démontré à Guingamp, cela m'a donné envie de venir à Bordeaux où le challenge me plaisait, le projet m'intéressait aussi", explique l'ancien joueur de Lyon. "J'ai fait quelques clubs dans ma carrière et j'aime bien repartir dans quelque chose de nouveau et aider le club à retrouver des couleurs", poursuit-il.

En un mois et demi, l'ancien international (36 sélections, la dernière en Afrique du Sud en 2010, ternie par la fameuse grève de Knysna qui l'a traumatisé) a posé sa patte sur l'entrejeu en préparation, jouant juste, avec une qualité technique et une vision du jeu toujours aussi irréprochables. "Il s'adapte très vite, tout le temps, et, au coeur du jeu, il rend les autres joueurs meilleurs à son contact, constate Gourvennec. Il rassure beaucoup ses partenaires, c'est un de ses atouts".

"Il fait du Toulalan", peut-on entendre dans les rangs bordelais, déjà fans à l'instar du milieu Grégory Sertic, chambreur reconnu, qui l'appelle affectueusement "petit papi" à cause de ses tempes blanches. "Son expérience fait beaucoup de bien au groupe, poursuit Sertic. Il parle beaucoup aux joueurs, même à nous, les cadres qui n'avons pas la science infuse. Cela fait du bien d'entendre ce genre de personnes car il est très intelligent et il donne de très bons conseils". "Techniquement, il est à l'aise, il a de grosses qualités. A nous de nous appuyer dessus pour qu'il nous donne le meilleur de lui-même", renchérit le stoppeur Nicolas Pallois, soulagé par sa présence au niveau de la relance.

Si le Stade Matmut Atlantique n'a pu le voir à l'oeuvre samedi dernier en raison d'une suspension datant de ses dernières sorties monégasques, son absence a été criante en fin de match dans la gestion des temps faibles avec des Verts revenus à 3-2 dans les dix dernières minutes après avoir été menés 3 à 0. "On peut penser qu'avec Jérémy, les choses auraient été gérées différemment. Il y aurait eu plus de stabilité et de métier au coeur du jeu", reconnaît Gourvennec, visiblement impatient de le voir débuter sa carrière bordelaise contre Toulouse.