Visuel - PSG-OM : Cavani-Gomis, les mal-aimés périodiques

L'industrie du réversible les remercie chaque jour un peu plus. Car avec eux deux, les vestes se retournent en un rien de temps. Edinson Cavani et Bafétimbi Gomis n'ont pas grand-chose en commun si ce n'est cette capacité à déchaîner subitement les passions et à faire vivre à leurs supporters respectifs des ascenseurs émotionnels, de la détestation à l'adoration. Et ce en très peu de temps.

L'un est moqué pour sa prétendue maladresse et son absence d'aisance technique, l'autre pour sa capacité à se retrouver en position illicite et pour ses occasions pas toujours bien gérés. Mais les deux hommes possèdent un don - ou plutôt une obsession - dont peu de joueurs peuvent se targuer : celui d'être irrémédiablement attiré par le but au point de toujours arriver à leurs fins. C'est-à-dire faire trembler les filets.

Qu’on le veuille ou non, Cavani et Gomis sont des buteurs racés, des joueurs à même de faire basculer le destin d’un match sur un geste, la plupart du temps le dernier. Et cette saison encore plus. Propulsé leader offensif du PSG depuis le départ de Zlatan Ibrahimovic, parti s'exiler en Premier League, l’Uruguayen est devenu le patron en Ligue 1. Et même en Europe. En 11 matches, les filets ont tremblé à 13 reprises, même avec de nombreux manqués, notamment contre Arsenal.

Pour l’international français, c’est une autre histoire. Gomis ne court pas après le titre de meilleur buteur malgré ses six réalisations. Il court après l’histoire. Meilleur buteur en activité encore présent dans l’élite, il lui manque encore quelques réalisations pour dépasser Zlatan Ibrahimovic, détenteur du titre du meilleur scoreur en Ligue 1 encore en activité, avec 113 buts.

Et les chiffres sont peut-être encore un peu plus parlants cette saison. Car le PSG comme l’OM ont développé une certaine dépendance à leur attaquant. L’Uruguayen est devenu le baromètre du champion de France. S’il marque, tout se passe bien. S’il est dans un jour sans, où ses ratés font s’exclamer le Parc de dépit, aucun leader offensif ne prend le flambeau pour le remplacer. Heureusement pour le PSG, les jours sans ont tendance à devenir une exception. Une preuve ? Après 9 journées, seuls Benzema (2007-2008), Zlatan Ibrahimovic (2013-2013) et André-Pierre Gignac (2014-2015) avaient laissé une telle trace au 21e siècle. Ça pose une performance.

Pour la panthère Gomis, c’est une autre histoire. Dans une équipe en grande difficulté, le routier de la Ligue 1 a pris ses responsabilités pour porter l’OM et marquer des buts qui comptent. Mais le club phocéen aurait également pu figurer en plus haute position s’il avait converti d’autres offrandes, comme il l’a expliqué en conférence de presse : "La répétition des matches m'a manqué. La fraîcheur m'a manqué, je n'ai pas eu assez de justesse dans mes derniers gestes. Mon bilan a été faussé, comme celui de Franck Passi, par des erreurs individuelles", a-t-il affirmé. Pourtant, avec une implication directe dans 7 des 9 derniers buts de l’OM, difficile pour les Olympiens de se passer de lui.

Alors, pour les supporters des deux clubs, il faudrait faire contre mauvaise fortune bon cœur. Car Cavani comme Gomis ne changeront plus. A la 60e, ils rateront une occasion toute faite pour mettre un but bien plus difficile deux minutes plus tard. Quitte à faire perdre quelques cheveux à leurs supporters durant ce laps de temps. Et relancer le commerce des vestes bifaces.