Aulas : "Notre modèle économique était le bon... maintenant il nous faut une équipe de premier plan"

Les comptes de l'OL se portent bien, l'ambition de Jean-Michel Aulas aussi. Pour la deuxième année consécutive, OL Groupe affiche un résultat net positif, après six années dans le rouge. Arrêtés au 30 juin 2017, les comptes d'OL Groupe pour la saison 2016-2017 (que vous pouvez consulter ici) présentent un bénéfice de 4,7 millions d'euros. Sans entrer dans un cours de comptabilité poussé, cela signifie, pour caricaturer, que l'OL a gagné plus d'argent qu'il n'en a dépensé sur la saison écoulée.

Et même si ce bénéfice est inférieur à celui de l'exercice comptable précédent (qui était de 9,8 millions d'euros), l'OL ne boude pas son plaisir, Jean-Michel Aulas en tête : "Nous sommes très satisfaits, a ainsi fait savoir le président lyonnais au Progrès. C’est une forme de démonstration que le modèle économique était le bon. Il est vertueux", a-t-il ajouté, mettant en avant un autre indicateur pour justifier la réussite de son modèle : "On le voit avec l’excédent brut d’exploitation, la capacité de l’entreprise à générer de la trésorerie, supérieur de 50 millions d'euros [51 précisément, NDLR]."

Pour la saison 2016-2017, l'OL présente également un chiffre d'affaires record de 250 millions d'euros, en hausse de 15% par rapport à l'exercice précédent (218,1 millions). Sans compter les ventes de joueurs, notamment celle de Corentin Tolisso au Bayern Munich, l'OL a gagné près de 198 millions sur l'année écoulée (contre 160 millions l'année précédente), principalement grâce à une augmentation énorme de ses revenus liés à la billetterie de son stade (+58% sur un an). Un chiffre qui s'explique assez simplement. Lors de l'exercice comptable précédent (saison 2015-2016), l'OL avait démarré la saison à Gerland et n'avait joué dans son nouveau stade que durant six mois. Pour la saison écoulée, l'OL a pu profiter du Groupama Stadium sur tout l'exercice comptable, ce qui lui a permis de dégager 44 millions d'euros de revenus grâce à la billetterie, contre seulement 27,7 millions la saison précédente.

A noter aussi que le transfert record d'Alexandre Lacazette à Arsenal, réalisé en juillet 2017 pour 53 millions d'euros (plus 7 millions de bonus), n'a pas été comptabilisé dans l'exercice 2016-2017 et entrera dans les comptes d'OL Groupe pour l'exercice 2017-2018. Idem pour le naming du stade, qui devrait rapporter dès le prochain exercice comptable entre 5 et 7 millions par an à OL Groupe. Dit autrement, les finances de l'OL devraient toujours bien se porter la saison prochaine.

Mais ce modèle économique reste évidemment fragile car directement lié aux performances sportives de Lyon. Pour continuer à faire venir les gens au stade et réussir à bien vendre et bien recruter pendant le mercato, l'OL doit rester compétitif sur le rectangle vert. D'où la nécessité pour le club de continuer à investir pour améliorer son effectif. "On va réinvestir partiellement sur des joueurs. Nous le ferons de manière progressive pour faire évoluer notre modèle", reconnaît ainsi le président lyonnais.

Faire "évoluer son modèle" signifie peut-être, à terme, recruter des stars internationales, comme à la grande époque lyonnaise. Mais en attendant, l'OL devrait rester fidèle à sa politique de recrutement initiée ces derniers mois, à savoir l'acquisition de jeunes joueurs prometteurs combinée à la vente de ses meilleurs éléments issus du centre de formation.

"Nous allons continuer à recruter des profils jeunes et talentueux, à fort potentiel et venant de grands clubs", confirme ainsi Jean-Michel Aulas, avant de réaffirmer ses hautes ambitions. Si on ne lie pas performances sportives et investissements, on n’est pas dans notre projet qui est de redevenir champion de France et de gagner une coupe d’Europe. Pour ça, il faut avoir une équipe de premier plan." Huitième de Ligue 1 après huit journées, l'OL a encore beaucoup de chemin à parcourir pour y parvenir. Mais aussi un projet à long terme qui commence à porter ses fruits, au moins économiquement parlant.