Bug de la Goal Line à Troyes : "Ce soir, un peu avant l'heure, on a fait appel à la vidéo…"

La confusion la plus totale. Pendant dix minutes. Un arbitre pédagogue perdu entre la technologie et l'envie de bien faire. Des joueurs en demande d'informations. Et un stade plongé dans l'incertitude. Les dix minutes vécues par les acteurs de ce Troyes-Amiens ce samedi à partir de la 33e minute resteront gravées pour longtemps. Car en termes de surréalisme, on a rarement fait mieux sur un terrain de foot.

Retour en arrière. 33e minute : sur une tête du Troyen Suk en première période, le ballon heurte la barre amiénoise et, au vu des images, s'écrase en partie sur la ligne, puis ressort. L'arbitre François Letexier sent sa montre vibrer et valide aussitôt le but. Or, la modélisation sur écran indique que le ballon n'a pas franchi la ligne...

S'ensuivent moult palabres au bord du terrain, puis l'arbitre accorde le but. Mais les discussions reprennent et redoublent entre M. Letexier, les joueurs et les staffs. Finalement, l'arbitre refuse le but, au terme d'une petite dizaine de minutes de grande confusion. Mais le mal est fait. Et la sensation de grand n'importe quoi présente, sauf pour l'arbitre qui a eu le mérite de faire confiance à son équipe et ses intuitions premières plutôt qu'à une technology défaillante.

A la mi-temps, les joueurs eux-mêmes n'en revenaient pas. "Nous, on voit tout de suite qu'elle (la balle) n'est pas dedans, et en plus il y a des télés et on voit marqué 'no goal'" (pas de but), a raconté le capitaine amiénois Monconduit, à beIN Sports. Pour son adversaire Pelé, cela avait créé "un gros temps d'attente, c'est difficile à digérer".

Mais c'est finalement Jean-Louis Garcia qui s'est montré le plus loquace sur le sujet : "Sur le bug de la goal line technology, l'arbitre a pris au final la décision juste mais ce sont les circonstances qui sont pénalisantes. Ce soir, un peu avant l'heure, on a fait appel à la vidéo..." Philosophe, Christophe Pélissier a été moins prolixe et a mis en avant le rôle, positif, joué par l'arbitre dans cette histoire : "Sur l'incident de la Goal Line Technology, c'est surtout dommage pour l'arbitre qui se retrouve dans une situation inconfortable. Cela a créé de la confusion" a expliqué l'entraîneur d'Amiens.

Une confusion qui a même obligé M. Letexier à désactiver la technology pour finir tranquillement son match. Et, pour valider le but de Darbion (78e), pas besoin de la goal-line. C'est peut-être le seul enseignement de cette soirée : l'humain reste toujours le dernier recours. Goal-line, vidéo ou arbitrage à l'ancienne. Il n'empêche, alors que la LFP a communiqué jeudi son accord pour introduire la VAR dans notre bonne vieille Ligue 1, pas sûr que la Goal-Line Technology lui ait fait la meilleure pub possible.