Clinton Njie peut-il chambouler la hiérarchie offensive de l’OM ?
ParCyril Morin
Mis à jour 19/09/2017 à 18:27 GMT+2
LIGUE 1 - Auteur de 5 buts en 4 matches de championnat, Clinton Njie a remis l’OM à l’endroit dimanche face à Amiens grâce à son doublé (2-0). Alors qu’un duel entre Valère Germain et Konstantinos Mitroglou semblait se former, le Camerounais a marqué des points qui pourraient changer le rapport de force au sein de l’attaque olympienne.
C’est la magie des statistiques. Parfois, elles mettent en avant des données que personne n’aurait imaginé. Et ce n’est pas Clinton Njie qui dira le contraire. Qui l’aurait imaginé dans un classement statistique des attaquants les plus prolifiques en début de saison aux côtés de Pablo Dybala, Anthony Martial ou Dries Mertens ? Peut-être pas lui. Sûrement pas lui-même.
Et pourtant, Njie est bel et bien en feu. Ce n’est pas Rudi Garcia qui dira le contraire. Dimanche, face à Amiens, le Camerounais a sauvé la partition olympienne, plutôt brouillonne en première mi-temps, d’un doublé salvateur. Un but du ventre puis une finition tout en vitesse, qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau, après un joli mouvement collectif. Un doublé qui porte son total à 5 buts en L1 cette saison (en 6 tirs cadrés, s’il vous plaît), fait de lui le 3e meilleur buteur de l’élite mais surtout l’artificier le plus efficace du côté de la Canebière.
Attention, pas d’enflammade pour autant : Clinton Njie n’est surtout pas devenu un crack mondial à même de porter l’OM. Mais son statut n’est clairement pas le même après ce début de saison plutôt réussi après des prestations encourageantes en août. Surtout, des trois attaquants marseillais, il est le seul à avoir ouvert son compteur but en championnat, tandis que Mitroglou n’a toujours pas foulé un terrain et que Germain a surtout performé en Ligue Europa.
Njie n’a pas changé
Évidemment, dresser les bilans en octobre serait précipité. Mais la dynamique actuelle tend évidemment à s’appuyer sur cet élan statistique qui guide le Camerounais. Pour autant, au-delà de ses buts, Njie n’en reste pas moins le même joueur : ultra-rapide mais parfois terriblement brouillon. Sa première mi-temps face à Amiens l’a prouvée.
Après son éclosion du côté de l’OL en tant que supersub du duo Fekir-Lacazette (7 buts en 30 matches), dans une équipe lyonnaise qui ne demandait qu’à s’appuyer sur sa vitesse en contre, Njie s’est fracassé sur l’obstacle Premier League lors de son passage à Tottenham (14 matches toutes compétitions confondues). Son retour à Marseille l’hiver dernier était enveloppé de questions légitimes. Elles le sont toujours : N’Jie excelle dans son domaine à savoir prendre la profondeur, et régler tout le monde au sprint. Mais ses armes ne sont clairement pas les mêmes que Germain ou Mitroglou.
Finesse technique, vitesse ou puissance
C’est en somme ce qu’a expliqué Rudi Garcia en conférence de presse dimanche : "Je l'ai mis car on avait besoin de vitesse devant. Ils sont tous différents. Clinton est rapide, Valère est un joueur d'équipe. On aura bientôt Kostas (Mitroglou), qui a un profil d'attaquant de surface". En clair, trois profils pour un poste où Njie devra cravacher s’il veut garder son poste.
Si Germain traverse une passe de moins bien, sa justesse technique et sa capacité à créer des décalages fera forcément des merveilles autour de Thauvin et Payet. L’expérience de Mitroglou et son profil de sentinelle devant changeront aussi la donne lorsqu’il sera (enfin) revenu à sa forme optimale. Autrement dit, si la dynamique est pour Njie, rien ne dit qu’elle durera.
Finalement, pour gratter une place dans le onze, le Camerounais pourrait avoir davantage de chances à gauche. Payet recentré en numéro 10, N’Jie pourrait être le TGV du côté gauche marseillais où les options offensives sont limitées depuis le départ de Remy Cabella. Histoire de prendre tout le monde de vitesse. Même dans les tableaux statistiques.
(Visuel Clovis Museux)
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