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Gourvennec, Dupraz, Favre : les mauvais élèves de l’année ?

Cyril Morin

Mis à jour 28/11/2017 à 20:54 GMT+1

LIGUE 1 - Bordeaux, Toulouse et Nice déçoivent cette saison, à des degrés divers. Au vu de leur effectif sur le papier, ces trois clubs devraient être plus haut au classement. Et les responsabilités des entraîneurs respectifs sont engagées. Zoom club par club.

Jocelyn Gourvennec, Pascal Dupraz et Lucien Favre - 2017

Crédit: Eurosport

Un Bordeaux sans solution

Sa mine déconfite en disait beaucoup. Défait à Caen malgré une prestation encourageante (1-0) après avoir concédé le nul dans les dernières secondes face à Marseille une semaine auparavant (1-1), Jocelyn Gourvennec avait la tête des mauvais jours samedi. Car un ressort est clairement cassé à Bordeaux. Sur ses sept derniers matches de L1, Bordeaux n’en a gagné aucun (2 nuls, 5 défaites), pire série depuis mars-avril 2014. Psychologiquement, les Bordelais semblent au fond du trou et les erreurs d’arbitrage du week-end ont fait mal, comme l’a résumé Costil : "En ce moment, on prend tout dans la gueule".
Et, pour enrayer cela, Gourvennec dispose de munitions limitées. Car face à Marseille (1-1), Bordeaux devait gagner. Mais, quelques mauvais choix offensifs en contre et cette fichue 94e minute ont tout anéanti. Moins resplendissant qu’en début de saison, Malcom, l’homme sur qui l’animation offensive bordelaise reposait, connaît un coup de pompe. A 20 ans, c’est logique. Mais le problème, c’est que personne n’a pris la relève. Pire, des joueurs en vue au début de saison comme Younousse Sankharé ou François Kamano ont eux aussi baissé d’un cran. Et, évidemment, l’inefficacité chronique de De Préville, qui a pourtant ouvert son compteur face à l’OM, commence à peser. Car le mal bordelais est offensif. Et Gourvennec n’a pas encore trouvé la clé.
Alors, unique responsable ? Pas vraiment. Les Girondins sont dans une spirale de la "lose" du genre qui transforme un match nul habituel en défaite avec des circonstances défavorables. Il faut savoir être patient et ne pas tout remettre en cause après un bon début de saison de ses ouailles. Mais, pour cela, il faut éviter d’être dépendant de son meilleur joueur et trouver des solutions pour mieux l’accompagner.
  • Le prochain match : Bordeaux - Saint-Etienne (mardi 20h45)
  • Le coup tactique à tenter : De Préville en neuf et demi derrière Mendy dans un 4-4-2.
  • Le joueur à relancer : Malcom, créateur et finisseur, il est le symbole de ce Bordeaux à la dérive.
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Jocelyn Gourvennec

Crédit: Getty Images

Dupraz, le groupe ne répond plus

Si les paris ne sont pas le fort de cette rédaction, ils donnent une certaine idée du potentiel, sur le papier, d’une équipe. Dans les nôtres, en début de saison, certains s’étaient risqués à voir le Téfécé sur le podium de L1. Hasardeux et suicidaire certes, mais indicateur d’une certaine attente vis-à-vis du TFC. Sur le papier, on le répète, cet effectif est intéressant. Bien plus que cette anonyme quatorzième place. Un Lafond qui continue de grandir, une charnière jeune mais prometteuse qui accumule de l’expérience, d’anciennes références de L1 (Delort, Imbula) à relancer et des jeunes pousses mordantes. Voilà pour l’idée de base.
La réalisation, elle… D’un niveau technique très faible, l’équipe de Pascal Dupraz n’arrive pas à jouer. C’est aussi simple que cela. Un symbole ? Andy Delort a frappé 2,6 fois par match en moyenne cette saison. Avec Caen, le sérial frappeur tournait à 3,9 frappes par match. Cela conditionne forcément son efficacité, lui qui reste bloqué à 3 buts cette saison. Mais Delort n’est pas le seul problème. Imbula, évidemment, en est un autre. Au cœur du jeu, l’ancien Marseillais devait fluidifier les rouages toulousains. Las, il a été écarté du dernier match pour un manque de rendement et d’engagement. Ola Toivonen rentre aussi dans cette case des déceptions. Et le ressort psychologique, pourtant le point fort de Dupraz, semble rompu.
D’habitude si prompt à dédouaner ses joueurs et à se mettre en avant dans les déroutes de son équipe, le ton du Haut-Savoyard a changé. "Merde au football", "U17 contre séniors" et autres plaisirs : si Dupraz a toujours eu le verbe haut, il avait rarement eu la main aussi lourde vis-à-vis de ses joueurs. Signe qu’il est en bout de course avec son groupe ? Il affirme le contraire. A lui de trouver la clé.
  • Le prochain match : Toulouse - Nice (mercredi 19h).
  • Le coup tactique à tenter : Revenir au 4-5-1 ou tenter le 4-3-3 avec des ailiers explosifs. Un meilleur contrôle au milieu pourrait aider Toulouse à retrouver du jeu.
  • Le joueur à relancer : Giannelli Imbula. Le salut du jeu toulousain pourrait bien passer par une renaissance de l’ancien meilleur joueur de L2.
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Pascal Dupraz Toulouse

Crédit: Panoramic

Favre n'en finit plus de tâtonner

La saison passée, il donnait l'impression d'avoir toujours les clefs pour surprendre et bonifier Nice. Cette saison, c'est un peu tout l'inverse. Lucien Favre n'arrive pas à redonner de l'allant aux Aiglons, qui ne cessent de se crasher. Si Nice sauve les meubles en Ligue Europa, le club de la Côte d'Azur accumule en effet les revers sur la scène domestique et pointe à une 18e place inquiétante en L1. Un rang indigne de son parcours lors du dernier exercice, où l'OGCN a fini à une très belle troisième place derrière Monaco et le PSG.
Le souci, c'est que Lucien Favre semble impuissant face à la déconfiture de sa formation. Il tente pourtant. En vain. Le symbole ? Les changements de systèmes successifs et nombreux. Depuis le début de cette saison, Nice a ainsi évolué en 4-2-3-1, 4-4-2, 4-3-3 ou encore avec trois défenseurs. Mais rien ne fonctionne vraiment. Ce week-end l'a encore démontré. Son système en 5-3-2 a été un échec total face à Lyon (0-5). Cela a même débouché sur une claque humiliante devant ses supporters.
Les signaux sont aujourd'hui tous au rouge. La défense semble perdue. Et l'attaque n'est pas vraiment mieux. Lucien Favre assume. Il ne se cherche pas d'excuses. Ni à ses joueurs. "Ce n'est pas possible de se faire transpercer comme ça", a-t-il ainsi lâché dimanche. Pour le moment, Jean-Pierre Rivère, le président de Nice, a annoncé que c'était "inenvisageable" de voir Nice se séparer de son coach. Un discours qui peut tenir si le Suisse retrouve les clefs qu'il a perdues cet été.
  • Le prochain match : Toulouse - Nice (mercredi 19h).
  • Le coup tactique à tenter : Un milieu Koziello-Mendy-Seri, qui avait été précieux lors de la saison 2015-16 grâce à la mobilité et la technique des trois.
  • Le joueur à relancer : Vincent Koziello. Nice peine à construire, à tenir le ballon et à repartir de derrière. Le jeune milieu peut apporter ce liant au cœur du jeu.
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Lucien Favre

Crédit: Getty Images

(Avec Glenn CEILLIER)
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