L'antisèche de Metz – PSG : Un petit festival offensif, mais encore beaucoup de travail

De prime abord, le succès du PSG ne semble souffrir d'aucune contestation. Pourtant, les Parisiens ont connu bien plus de difficultés que le 1-5 du score final. Jusqu'à la 55e minute, les Messins ont tenu la dragée haute au co-leader du championnat. Ils auraient même pu (dû ?) prendre les devants si Rivière avait su concrétiser la bourde monumentale d'Aréola au retour des vestiaires. En cinq minutes, le match serré est devenu une promenade pour les hommes d'Unai Emery, à 11 contre 10 suite à l'exclusion de Benoit Assou-Ekotto et au but de Kylian Mbappé à la 59e.

Dès lors, la force de frappe offensive surdimensionnée du PSG n'a plus eu à dérouler face à des locaux complètement résignés. Le trio Neymar – Cavani - Mbappé a pu affiner ses automatismes et déjà compléter leurs statistiques. Quatre buts et 28 minutes plus tard, Paris a montré qu'il n'a pas besoin de dominer pour pouvoir marcher sur son adversaire à tout moment. Une domination momentanée qui ne masque pas le travail qui fait encore face aux joueurs d'Unai Emery pour peaufiner leur animation offensive dans ce 4-2-3-1 remis au goût du jour par le technicien basque.

Un tout petit peu dans l'ombre des débuts de Kylian Mbappé, Neymar n'en a pas pour autant été transparent. Comme depuis son arrivée, le Brésilien a mis le pied sur le ballon et s'est chargé de l'animation offensive du PSG , en redescendant plus bas sur le terrain pour mieux diriger le jeu. Edinson Cavani a été dangereux sur toutes les occasions auxquelles il a pris part (2 buts, 1 poteau, 1 barre). Alphonse Aréola n'a pas non plus beaucoup vu le ballon mais le gardien parisien a commis une erreur grossière à la 48e sur une tête insensée devant ses buts, heureusement pour lui sans conséquences. Kevin Trapp peut entrevoir à nouveau la lumière, à quelques jours du début de la Ligue des champions. Layvin Kurzawa n'a lui pas à trembler pour sa place, la première titularisation de Yuri Berchiche ne restera pas impérissable sans être pour autant mauvaise.

Pour le FC Metz, les cinq buts encaissés semblent bien sévères pour le portier japonais Kawashima, encore une fois décisif à plusieurs reprises pour les Lorrains. Emmanuel Rivière aurait pu l'être un peu plus pour son retour en Ligue 1 sans son raté immanquable. Un geste gag qui vient ternir une prestation très encourageante avec un but.

Neymar et Kylian Mbappé n'ont cessé de se chercher toute la rencontre durant. Les deux nouvelles stars du Paris Saint-Germain ont échangé pas moins de 36 passes l'un vers l'autre. Soit plus que l'ensemble des ballons touchés par Edinson Cavani (33 ballons) sur les 76 minutes que l'Uruguayen a passé sur la pelouse de Saint-Symphorien.

L'histoire retiendra que le trio Neymar – Cavani – Mbappé aura marqué ses débuts en Ligue 1 avec au moins un but pour chacun de ses membres. Une performance déjà notable, et déjà plus forte que les autres associations du genre comme la BBC et la MSN, même si elle reste à relativiser au regard de l'adversaire messin qui ne joue pas dans la même cour. Les chiffres sont sans appel : deux buts pour Cavani, un but et une passe décisive pour Mbappé et Neymar. Sur le plan statistique, la soirée est presque parfaite pour le PSG. Sur le terrain, en revanche, il y a encore des choses à revoir.

En mettant en place un 4-2-3-1 tombé aux oubliettes depuis plusieurs mois, Unai Emery souhaitait pouvoir utiliser tous ses talents offensifs et tester son nouveau jouet létal. Avec peu d'entraînements en commun, il est logique de voir quelques tâtonnements dans l'attaque du PSG. Emery va pouvoir en prendre bonne note. Car les quatre joueurs de devant (avec Draxler à droite) se sont longtemps marché dessus, repiquant trop systématiquement dans l'axe et facilitant la tâche de la défense lorraine. Même le premier but de Cavani en est le symbole, la passe de Neymar - revenu en position de numéro 10 - trouvant les appels conjoints de l'Uruguayen et de Mbappé. La vista offensive des trois hommes a par séquences donné le tournis à l'arrière garde du FC Metz. Des bases des plus solides pour pouvoir construire ce qui peut devenir un rouleau compresseur inusable une fois bien réglé.