L’antisèche de Lille-Monaco (0-4) : Déroutant, incohérent mais surtout inquiétant

Lille s’est mis en difficulté tout seul. Son système tactique était bien trop ambitieux face à une équipe monégasque qui excelle lorsqu’il s’agit d’utiliser au mieux les failles de son adversaire. Avec une possession stérile, le LOSC n’a jamais réussi à se mettre en position et n’a jamais su bouger le bloc monégasque. Le talent individuel des attaquants a suffi à plier la partie, bien aidé par les erreurs ou largesses défensives de la troupe de Bielsa. Au final, Monaco n’a même pas eu à appuyer sur l’accélérateur. C’est peut-être ça le plus inquiétant pour des Nordistes apathiques et sans révolte.

C’est l’avantage d’avoir un groupe en pleine bourre : c’est plus facile d’intégrer des nouveaux joueurs. Buteurs, Stevan Jovetic et Rachid Ghezzal ont ouvert la voie à l’ASM et ont montré que, cette année encore, l’effectif monégasque était fourni. Au milieu, Moutinho a été impérial tandis que derrière Glik n’a rien changé à ses habitudes puisqu’il n’a rien laissé passer. Discret, Falcao s’est quand même offert un doublé. Tranquille.

A Lille, en revanche… Thiago Maia et Kouamé ont bu la tasse dès la première minute et sont directement impliqués dans les buts monégasques. Devant, Araujo et El Ghazi ont été bien trop discrets pour alimenter un Nicolas Pepe sevré de ballons. Difficile de ressortir des points positifs après une telle fessée…

3-4-3, 3-3-3-1 ou 5-4-1 : appelez ça comme vous voulez mais le schéma tactique choisi par Marcelo Bielsa a exposé sa défense comme jamais. La raison ? Des joueurs à la technique individuelle insuffisante pour faire vivre le ballon et offrir les remontées de balle si appréciées par El Loco. Seul devant la défense, Maia a sombré, à l’image de ses coéquipiers. Dans le cœur du jeu, Benzia a été bien seul puisque les ailiers lillois ont passé leur temps à coller la ligne. Bref, des fausses notes dans une partition bien difficile à lire…

11. Comme le nombre de buts de Falcao. Sur 12 frappes cadrées. En 7 matches. C’est monstrueux. Et le terme est approprié pour le Colombien qui n’en finit plus d’affoler les compteurs. C’est bien simple : la L1 n’avait plus connu un tel démarrage depuis Carlos Bianchi et ses 12 buts en 1974-1975. Tout simplement.

1 victoire, 2 nuls et 4 défaites en 7 matches. Un fond de jeu insignifiant et un manque de révolte terrible. Pour un nouveau projet censé ramener le LOSC sur le devant de la scène, c’est un départ calamiteux. Tout n’est pas la faute de Bielsa. Il fait finalement avec les moyens du bord. Et ils sont légers. Techniquement, les Lillois ne sont pas à la hauteur des ambitions tactiques de leur coach. Mentalement, ils ont flanché trop rapidement pour espérer mieux.

Ce n’est que la 7e journée mais ces Dogues manquent de trop de choses pour espérer redécoller. Collectivement, c’est le néant. Individuellement, ça manque de talent. Et sur le banc, Bielsa a reconduit un schéma déficient. L’heure est à la remobilisation. Et peut-être à l’innovation avec des choix plus "costauds" et moins romantiques. Car si le LOSC version "Loco" a besoin de temps, il va vite commencer à en manquer.