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Ligue 1 : Négliger Cavani au profit de Neymar, l'erreur que le PSG ne doit pas commettre

Maxime Dupuis

Mis à jour 19/09/2017 à 16:30 GMT+2

Dimanche, PSG - Lyon a été éclipsé par un épisode qui fait couler beaucoup d’encre. Cavani et Neymar se sont chamaillés au moment de tirer un penalty que l’Uruguayen a finalement raté. Le numéro 9 n’a pas bien vécu cet épisode et le PSG, Unai Emery en tête, serait bien inspiré de mettre de l’ordre dans la maison. Et, si possible, de conforter son buteur. C’est dans l’intérêt des Parisiens.

Edinson Cavani

Crédit: Getty Images

Le neuf est un personnage à part. Le "9", devrait-on d'ailleurs écrire. Animal de sang-froid, obsessionnel bien souvent, il aime défendre son territoire qui se résume à un rectangle nommé surface de réparation et mesurant quelques 660 mètres carrés. Soit la taille du salon de Neymar, dans sa nouvelle maison de Bougival. Ce n'est pas immense mais cela suffit grandement au bonheur du "9", que l'on appelle aussi renard des surfaces. Edinson Cavani fait partie de cette caste, dont l’espèce est menacée depuis quelques années par de drôles d'énergumènes : les "faux 9". Ils jouent à la même place que les vrais. Mais ne font rien comme eux. Impossible de les confondre.
Le Paris Saint-Germain devrait se féliciter et même s'enorgueillir d'avoir attrapé Edinson Cavani dans ses filets il y a maintenant quatre ans pour une somme qui parait désormais dérisoire au vu de son rendement et de ses accomplissements sous le maillot du club de la capitale. A 64 millions, on n'ira pas jusqu'à parler de bonne affaire. Question de décence. Mais le rapport qualité - quantité (de buts marqués) - prix y ressemble comme deux gouttes d’eau.
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Cavani et Neymar (PSG) face à Lyon

Crédit: Getty Images

La grandeur est aussi dans le partage

La vie de Cavani au PSG a souvent été contrariée par plus encombrant que lui. A son arrivée, il s'est retrouvé avec le talent et la grande gueule de Zlatan Ibrahimovic dans les pattes. Chiffonné durant trois ans et forcé de s'exiler sur un côté, il n'a jamais rechigné à faire son travail. Et même bien plus que ça. Débarrassé d'Ibra l'an passé, il a cassé la baraque, si bien que plus personne ne se demande quoi faire de lui : sa place est dans l'axe et ses coéquipiers ont un intérêt évident à l’alimenter en ballons.
Cet été, l'horizon radieux de Cavani ne s'est pas assombri. Il s'est élargi car de nouveaux partenaires - Neymar et Kylian Mbappé - sont venus l'épauler sur le front de l'attaque. Tout pourrait donc aller pour le mieux dans le meilleur des mondes si la victoire face à Lyon n'avait pas été effacée par deux séquences qui enflamment le football français depuis dimanche soir : l'épisode du coup franc avec Daniel Alves et, surtout, celui du penalty avec une guest star nommée Neymar. Scène jouée et rejouée dans tous les stades de la planète et à tous les niveaux, du plus haut au plus bas : le coup du penalty que deux "mâles alpha" se disputent. Evidemment, ce genre de situation fait toujours un malheureux car il n'y a qu'un ballon. Dimanche, elle a eu l'originalité d'en faire deux : Neymar, qui a été gentiment éconduit par son coéquipier. Et Cavani, qui a buté sur Anthony Lopes.
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Cavani et Neymar

Crédit: Imago

Que fait-il voir derrière cette chamaillerie entre grands garçons ? Une histoire de prime ? Franchement… imaginer que les deux hommes pensent à ça à ce moment-là sur le terrain, je n'y crois pas. Une histoire d'ego ? Ça l'est devenu après coup et par vexation. Mais au moment du coup de sifflet de monsieur Buquet, les deux hommes ont juste un désir primaire à assouvir : marquer, simplement. Si le "9" est obsessionnel, par nécessité plus que par envie, Neymar, avec ce qu'il charrie depuis son arrivée, a un besoin tout aussi monomaniaque de prendre la lumière pour devenir le numéro un et disputer le Ballon d'Or aux deux propriétaires du trophée. Le Brésilien a simplement oublié une leçon que Lionel Messi lui avait pourtant enseignée à Barcelone : la grandeur est aussi dans le partage. Une équipe est constituée de onze hommes, dont les concessions sont une condition sine qua none à sa réussite.

A Emery de trancher

Pour que Paris fasse mieux que martyriser les clubs de France et de Navarre, il va donc falloir que le Brésilien l'admette et s'inspire de la sagesse de son cadet, Kylian Mbappé, qui a tout résumé au micro de Canal Plus au coup de sifflet final de PSG - Lyon. Il va aussi falloir que le club et principalement Unai Emery soit capable de trancher sur le sujet "penalties" - une péripétie qui ne mérite pas mieux que ce qualificatif. L’entraîneur espagnol doit s’y atteler rapidement et mieux qu'il ne l'a fait dimanche soir. Emery, qui n'a jamais été clair avec ses gardiens quant à une hiérarchie qu'il tarde à assumer, a été tout aussi vague avec ses attaquants. Le technicien ne peut se réfugier derrière Cavani et Neymar et leur demander de s'arranger entre "gentlemen". A lui de choisir.
Je me garderai bien de décider pour lui (à chacun son boulot) mais je ne peux m'empêcher de penser qu'il devrait tout de même faire attention à ne pas donner l'impression de déconsidérer Edinson Cavani qui est retombé dans un anonymat relatif depuis l'arrivée de ses nouveaux compères. Au premier abord, ce n'est pas un problème pour "Edi" : les buteurs adorent se faire oublier. L'Uruguayen vit par le but. Et rien d'autre. Les paillettes, le strass, les coupes de cheveux peroxydées et les tatouages, c’est pour les autres.
Il fut un temps, maintenant éloigné, où un buteur - un vrai "grantatakan" - sévissait dans un grand club du sud de la France. Jean-Pierre Papin, puisque c'est de lui qu'il s'agit, avait besoin de marquer pour se sentir bien. Simplement. Lorsqu'il était encore de ce monde, Raymond Goethals racontait que l'humeur de JPP était corrélée à sa réussite devant le but. L'OM pouvait gagner 4-0 et jouer le feu, si Papin ne marquait pas, il faisait la tronche. Marseille s'imposait 1-0 au terme d'un match moyen ? Papin était le plus heureux des hommes. Edinson Cavani n'est pas Jean-Pierre Papin. Mais les deux hommes ont ce besoin vital qui est leur raison d’entrer sur le terrain et s’y sentir bien. Le PSG aurait bien plus à perdre qu'à gagner en l'oubliant. Neymar aussi, par la même occasion.
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