OM - ASSE - Payet est-il toujours incontournable ?

Il n'est pas certain que l'ASSE reconnaisse Dimitri Payet ce dimanche. Quand il a quitté les Verts en 2011, le Réunionnais marchait sur l'eau et avait tous les gros clubs à ses pieds. Sept ans plus tard, après avoir séduit la Premier League et fini par s'imposer en équipe de France, Payet traverse une sérieuse période de turbulences. Son retour à Marseille de janvier à juin était mitigé. Son début de saison est, lui, raté. Tout n'est pas qu'affaire de statistiques. Mais il a construit sa carrière sur des coups d'éclat.

Ses douze passes décisives et autant de buts à Lille en 2012/2013. Ses coups francs aux trajectoires fantastiques à West Ham et en équipe de France. Rien de tout ça cette saison. Un but et trois passes décisives après 16 journées, c'est très maigre pour celui qui devait incarner les nouvelles ambitions de l'OM Champions Project. Son retour sur la Canebière avait soulevé un élan d'enthousiasme et dopé les ambitions. Plus grosse arrivée de l'histoire de l'OM (30 millions d'euros), très loin devant Lucho Gonzalez (19 millions d'euros), Payet a souffert des blessures en début de saison et de l'inévitable émergence de Morgan Sanson en numéro 10.

Le tournant ? L'absence de Payet après le nul face au PSG (2-2) et les performances convaincantes de l'ancien Montpelliérain en soutien de Mitroglou. "Dimitri a passé plus de temps à l'infirmerie depuis le début de la saison que sur les terrains, donc il faut aussi lui laisser le temps de retrouver le rythme", l'a défendu Rudi Garcia. Mais Payet a débuté onze des 16 journées de Ligue 1, le constat de son coach est, de fait, erroné. Le capitaine a perdu de sa superbe et de son influence. A gauche comme dans l'axe. A l'image de ses deux dernières sorties face à Guingamp (1-0) et à Montpellier (1-1). Des performances au mieux laborieuses, au pire médiocres.

"Si on ne parle que du match de Montpellier, personne n'a survolé cette rencontre", l'a encore défendu Garcia. "Il a été blessé deux mois et demi sur cinq. Il faut qu'il revienne à son niveau. Cela faut deux matches qu'il enchaîne. On l'a bien ramené sur le plan du temps de jeu. Il va donner le meilleur de lui-même. Je n'ai pas de soucis pour lui." Difficile pour son entraîneur de tenir un autre discours. Payet reste un énorme investissement pour l'OM et Marseille a tout intérêt à ce qu'il redevienne celui qu'il fut à West Ham, Lille, Saint-Etienne et même Marseille.

"J'ai beau être capitaine, international, avoir coûté 30 millions d'euros, je sais que j'irai sur le banc si je ne suis pas bon. Il n'y a aucun souci avec ça, je le comprends", a témoigné Payet dans L'Equipe au début du mois. Samedi en conférence de presse, il a ajouté à la lucidité une forme d'impatience. "Le premier impatient, c’est moi. On a beaucoup discuté avec le coach et le staff après les deux blessures. Cela prend du temps mais je travaille pour revenir au plus vite. Je manque un peu de peps mais ça va revenir. Patience et confiance, je travaille pour revenir", a-t-il assuré.

Dans le même temps, Morgan Sanson a fait son trou dans l'axe et Lucas Ocampos apporte plus d'explosivité sur l'aile gauche. L'Argentin (cinq buts et une passe décisive en douze matches de L1) est souvent intéressant lorsque Garcia lui donne sa chance. Envoyer Payet sur le banc relèverait d'une certaine logique sportive. Garcia et l'OM sont-ils seulement prêts à franchir le pas ?