PSG, ASM, OL, OM : Le Big 4 de la Ligue 1 est d'attaque

On ne veut pas faire injure à Nantes. Le FCN fait un très beau, et surprenant, cinquième de Ligue 1 après trois mois de compétition et il lui appartiendra de confirmer son magnifique début de saison avec une performance samedi face au Paris Saint-Germain au Parc des Princes. Mais on s'est arrêté au quatuor de tête : PSG-Monaco-Lyon-Marseille. Quatre équipes attendues dans le wagon de tête au début de la saison. Quatre équipes qui figuraient déjà dans le Top 5 au printemps dernier. Et qui ont su assumer leur rang jusqu'ici.

La dernière journée avant la trêve internationale a marqué le coup. Très fort. Paris a lancé le bal en allant écraser Angers (0-5). Monaco lui a emboîté le pas en atomisant Guingamp (6-0). Le lendemain, l'OM s'est mis au diapason en pulvérisant Caen (5-0). Et l'OL a ponctué ce festival du Big 4 avec une victoire éclatante dans le derby, sur le terrain de Saint-Etienne qui plus est (0-5). Quatre équipes qui inscrivent cinq buts ou plus dans une même journée, ce n'est pas totalement anodin. Pas seulement parce que c'est un cas unique dans l'élite depuis 40 ans.

Ces cartons traduisent aussi la supériorité de ces quatre équipes dans le domaine offensif. Ce n'est pas une coïncidence si Paris, Monaco, Lyon et Marseille occupent, dans cet ordre, à la fois les quatre premières places du classement et celles du classement des attaques. Le PSG, l'ASM, l'OL et l'OM ont respectivement inscrit 39, 34, 32 et 26 buts depuis le début de la saison. Ce sont les quatre seules équipes qui affichent une moyenne supérieure à deux buts marqués par match jusqu'ici. Elles disposent d’une force de frappe offensive nettement supérieure au reste des équipes championnat.

L'écart est en effet très net avec les autres équipes de Ligue 1. Angers et Bordeaux, qui se partagent la cinquième place du classement des attaques, n'ont finalement inscrit que 16 buts en douze journées, soit déjà 10 buts de moins que l'OM et une moyenne assez faible de 1,3 but par match. Ces deux équipes, et celles qui marquent encore moins, n'ont pas un rendement suffisant en attaque pour imposer une supériorité sur leurs adversaires et revendiquer un meilleur classement. Contrairement à Paris, Lyon, Monaco et Marseille, qui ont marqué plus de 40% des buts inscrits en L1 cette saison.

Si les quatre équipes du Big 4 ont une attaque de feu, c'est surtout parce qu'elles ont des individualités supérieures à celles des autres équipes de L1 dans le secteur offensif. Cela se voit notamment à la lecture du classement des buteurs, dont les cinq premières places sont squattées par des joueurs évoluant parmi les quatre premières équipes au classement (Edinson Cavani, Radamel Falcao, Nabil Fekir, Mariano et Neymar). Et huit des onze meilleurs buteurs après douze journées jouent dans une équipe de ce quatuor. Mario Balotelli (Nice), Karl Toko-Ekambi (Angers) et Malcom (Bordeaux) font exception.

Le talent offensif fait la différence, et ces quatre équipes en ont plus que les autres. A l'OL, le trio Fekir-Mariano-Depay totalise 26 buts, autant que l'OM. C'est mieux que la triplette parisienne Cavani-Neymar-Mbappé et ses 24 buts, un total qui reste quand même supérieur à celui de 16 des 20 équipes de L1. Monaco repose plus sur Falcao (13 buts) et Marseille la joue plutôt groupée (cinq buts pour Thauvin et Njie, quatre pour Ocampos et Sanson). Mais d'une manière ou d'une autre, ces quatre équipes font parler des arguments individuels que les autres possèdent moins, quand ils en ont.

Nantes s'accroche encore. Avec la 15e attaque de L1 (11 buts), le FCN ne pointe qu'à une longueur de l'OM et de l'OL au classement, et fait ainsi figure de contre-exemple avec son gardien en feu, sa défense de fer et un (bon) brin de réussite. Reste à savoir si ça va durer. La vraie question concernant le Big 4, c'est plutôt de savoir à quel moment il va vraiment se disloquer. Pour l'instant, il y a quatre points entre Paris, leader, et son dauphin, Monaco. Autant qu'entre l'ASM et Marseille, 4e. Alors, ce Big 4 ne serait-il pas plutôt un Big "1+3" ? Tout l'indique sur le papier tant le PSG dispose d'un effectif supérieur aux autres.

Cependant, et malgré son avance au classement, Paris n'a pas vraiment matérialisé cette supériorité sur le terrain face aux autres équipes de tête. Il n'a guère brillé dans le jeu face à des Lyonnais plus malheureux qu'autre chose au Parc des Princes (2-0). Il a aussi eu recours à un coup franc de dernière seconde de Cavani pour arracher un nul miraculeux à Marseille (2-2). Le vice-champion de France n'a pas totalement retrouvé sa suprématie malgré son recrutement XXL. Il ne peut pas encore revendiquer d'être au-dessus de ses trois compagnons du Big 4. Et c'est tant mieux pour la L1.