Rennes - Nantes : A l'Ouest, enfin du nouveau

C’est un fait, Nantes n’est administrativement pas en Bretagne. Mais ceci s’efface les jours de derby. Les Canaris restent invités, chaque année, à disputer le mini-championnat réservé aux clubs bretons qui se déroule en Ligue 1. Au Roazhon Park samedi (17h), les Nantais iront une nouvelle fois contester la suprématie régionale au Stade Rennais. Avec l’avantage, cette fois, d’être en position de force par rapport à leurs voisins.

Au pays de la galette-saucisse, Rennes s’est en effet imposé comme leader ces dernières années. Au point de glaner un titre honorifique : celui de “champion de Bretagne”. Les Rouge et Noir ont régulièrement pris le meilleur sur leurs homologues bretons au sein du mini-championnat qui les oppose à Nantes, Guingamp et Lorient - avant la descente des Merlus en Ligue 2. Les Rennais sont notamment restés invaincus pendant les 6 confrontations directes avec des clubs bretons en 2014-2015 (quatre victoires, deux nuls), et a conservé la tête de ce mini-championnat à quatre équipes lors des deux saisons précédentes.

En Ligue 1, la suprématie rennaise s’est confirmée. Le SRFC a pris l’habitude de terminer devant tous ses concurrents directs au classement depuis la saison 2004-2005, sauf entre 2012 et 2014, lorsque Lorient avait terminé deux fois d’affilée à la huitième place. A l’exception, également, de la saison dernière, où le FC Nantes a terminé devant Rennes pour la première fois depuis 12 ans. Pas suffisant pour que les Canaris soient sacrés champions de Bretagne, au titre des confrontations directes (11 points en 6 matches pour Rennes, 10 pour Nantes). Assez parlant, tout de même, pour consacrer le retour des Nantais au premier plan.

Le championnat breton, cantonné au milieu de tableau ces derniers temps, retrouve avec l’excellent début de saison du FC Nantes un parfum de haut de tableau. Les hommes de Claudio Ranieri, 5èmes à l’issue de la 13e journée, pourraient bien cette saison compenser la morosité du palmarès breton. Seul Guingamp, et ses deux coupes de France gagnées face à… Rennes, a réussi à écrire ces derniers temps des lignes à son palmarès. Le Stade Rennais, et sa dernière coupe de France glanée en 1971, en est encore bien loin. Et le FC Nantes, plus de seize ans après son huitième titre de champion de France, se relève seulement du trou d’air des années 2000, qui l’a envoyé par deux fois visiter la division inférieure.

Faute de titres, les Bretons ont trouvé d’autres moyens de se motiver. France Football révélait en 2015 que les joueurs du SRFC se sont vus verser des primes à la suite de leur victoire dans le championnat de Bretagne. Celles-ci se seraient élevées à 36 000€, par joueur et membre du staff. La prime, mise en place par l'ancien président René Ruello, avait provoqué des réactions partagées chez les supporters rennais. Son montant exact était en fait aligné sur le nombre de points pris par le SRFC lors des confrontations directes. Compte tenu du départ de Ruello, les Rennais devront jouer sans motivation pécuniaire, comme leurs voisins : l’ex-entraîneur de Nantes, Sergio Conceição, avait lui aussi fixé l’objectif de remporter ce championnat fictif, dans une fin de saison sans enjeu en 2017.

Cette année, malgré la 5e place du FCN, Guingamp a pour l’instant pris les devants dans le championnat de Bretagne. Grâce à leur victoire contre Rennes, les Guingampais sont à égalité avec Nantes avec un match en plus, alors que Rennes est lâché. S’ils gagnaient samedi, les Nantais pourraient s’envoler au classement des confrontations directes, en plus de confirmer leur avance au niveau national. Pour enfin souffler sur les "breizh" d'un championnat régional qui avait perdu tout suspense.