Rennes-PSG : La rotation d'Emery n'est pas si farfelue que ça

Mis à jour 16/12/2017 à 15:46 GMT+1

LIGUE 1 - La gestion d'effectif d'Unai Emery au PSG a parfois été remise en question cette saison. Il y a pourtant une logique assez claire et compréhensible dans la rotation opérée par le technicien espagnol. Même si quelques zones d'ombre persistent.

Unai Emery, l'entraîneur du PSG, lors du dernier entraînement avant le déplacement à Munich

Crédit: Getty Images

Unai Emery est souvent sous le feu des critiques. C'est la vie d'un entraîneur au PSG. Parmi les reproches parfois faits à l'entraîneur parisien, il y a sa gestion de l'effectif et du temps de jeu de ses joueurs. Il y a deux mois, nous avions fait un premier point sur la manière dont le technicien espagnol opérait sa rotation selon les postes. Deux mois plus tard, la plupart des tendances perdurent même s'il y a quelques nouveautés, notamment au poste de latéral droit. Cela traduit surtout la difficulté de conserver un équilibre collectif avec un groupe parfois restreint dans certains secteurs de jeu.

Gardiens : Une hiérarchie clarifiée

Alphonse Areola : 23 titularisations
Kevin Trapp : 2 titularisations

Ligue 1

Emery assure qu'aucun "document sur le PSG" n'a été dérobé après son cambriolage

15/12/2017 à 21:33

Rien de neuf concernant la rotation des gardiens. Numéro un au poste depuis le début de la saison, Alphonse Areola a conservé son statut et débuté tous les matches de Ligue 1 et de Ligue des champions. Sauf un. Kevin Trapp, qui va devoir se contenter des rencontres de Coupe de France et de Coupe de la Ligue, a eu droit à une titularisation en championnat face à Troyes (3-0) en plus de celle obtenue à Strasbourg en Coupe de la Ligue (2-4). Une "fleur" faite au portier allemand par Unai Emery qui a maintenu la hiérarchie en place depuis le mois d'août.

Notre avis : La hiérarchie n'était pas claire la saison passée, ce qui pouvait impacter les performances des deux gardiens parisiens. C'est dur pour Trapp, mais c'est plus sain comme ça.

Alphonse Areola (PSG) face au Bayern

Crédit: Getty Images

Latéraux droit : Meunier sous-exploité

Dani Alves : 19 titularisations
Thomas Meunier : 9 titularisations

La rotation plutôt équilibrée du début de saison ne l'est plus. Thomas Meunier n'a débuté que quatre des treize derniers matches du PSG et affiche désormais l'un des temps de jeu les plus faibles de l'effectif parisien avec 816 minutes disputées toutes compétitions confondues. A l'inverse, Dani Alves a démarré six de sept dernières rencontres de championnat tout en disputant l'intégralité des matches de Ligue des champions. L'ancien Barcelonais enchaîne les matches quand Meunier doit se contenter d'un temps de jeu minimal malgré des performances des plus satisfaisantes.

Notre avis : Alves semble vouloir enchaîner et Emery est manifestement plus enclin à satisfaire les désirs du Brésilien que ceux du Belge. Mais c'est risqué de solliciter autant un joueur de 34 ans.

Neymar et Alves

Crédit: Getty Images

Latéraux gauche : Kurzawa garde la main

Layvin Kurzawa : 16 titularisations
Yuri Berchiche : 8 titularisations

Yuri Berchiche reste la deuxième option et doit lui aussi se contenter d'un temps de jeu des plus réduits derrière le titulaire au poste, Layvin Kurzawa. Par rapport à la situation de Meunier, l'Espagnol n'est cependant pas totalement soumis au même traitement. Il a ainsi, contrairement au Belge, débuté les deux rencontres de Ligue 1 avant et après le choc de Ligue des champions face au Bayern (3-1). Kurzawa a su monter en puissance après un début de saison mitigé. Berchiche, sans être forcément décevant, n'a pas montré suffisamment pour pouvoir bouleverser la hiérarchie.

Notre avis : C'est certainement l'un des postes où la rotation et la répartition du temps de jeu semblent le plus logique.

Layvin Kurzawa célèbre un but contre Anderlecht en Ligue des champions, le 31 octobre 2017 au Parc des Princes.

Crédit: Getty Images

Défenseurs centraux : Thiago Silva a fini par craquer…

Marquinhos : 20 titularisations
Thiago Silva : 17 titularisations
Presnel Kimpembe : 13 titularisations

Si la charnière Thiago Silva-Marquinhos reste l'option privilégiée par Emery, il y a toujours une volonté de donner du temps de jeu à Presnel Kimpembe. Mais la rotation est moins équilibrée qu'en début de saison. Thiago Silva avait ainsi disputé toutes les rencontres du PSG en novembre, quand Marquinhos et Kimpembe ont dû se contenter respectivement de deux et trois titularisations sur ce mois. Ce n'est pas forcément un hasard si le capitaine parisien, réputé fragile, a fini par se blesser début décembre face au Bayern. Même s'il avait été laissé au repos trois jours plus tôt à Strasbourg.

Notre avis : Emery doit aussi composer le manque de centraux dans son effectif, qui ne compte que trois défenseurs axiaux de métier. Il peut difficilement faire tourner davantage.

Thiago Silva (PSG) blessé contre le Bayern Munich

Crédit: Getty Images

Milieux défensifs : … Rabiot aussi

Adrien Rabiot : 23 titularisations
Marco Verratti : 20 titularisations
Thiago Motta : 12 titularisations

Après avoir démarré 22 des 23 premiers matches du PSG, Adrien Rabiot, le joueur de champ le plus utilisé par Emery, s'est blessé sur sa 23e titularisation. Thiago Motta, dont la propension à se blesser n'est plus à prouver, s'était retrouvé à l'infirmerie bien avant lui, ce qui n'avait pas arrangé Emery pour la gestion de son effectif de manière générale et pour celle du poste de sentinelle en particulier. Marco Verratti, qui a démarré 14 des 16 derniers matches, tient encore… Christopher Nkunku, parfois utilisé dans ce milieu à trois la saison passée, n'a quasiment pas joué cette saison.

Notre avis : Paris manque de récupérateurs dans son effectif. C'est forcément problématique pour Emery qui privilégie un système à trois milieux axiaux justifié en partie par le profil de ses trois attaquants stars. Cela explique les pépins physiques dans ce secteur.

Adrien Rabiot va jouer un rôle capital au PSG

Crédit: Getty Images

Milieux offensifs : Pastore a son temps de jeu

Julian Draxler : 13 titularisations
Javier Pastore : 9 titularisations

La blessure de Motta, et la nécessité de titulariser un milieu offensif au poste de relayeur pour compenser le repositionnement de Rabiot en sentinelle dans le 4-3-3, a permis à Julian Draxler d'obtenir un temps de jeu plus conséquent que prévu. L'Allemand a en effet débuté la moitié des matches du PSG cette saison. Longtemps blessé, Javier Pastore reste derrière Draxler dans la hiérarchie établie par Emery. Mais l'Argentin a quand même été titularisé lors des cinq des six derniers matches du PSG en L1, ainsi qu'à Strasbourg en Coupe de la Ligue. Il a son temps de jeu.

Notre avis : Emery s'appuyait exclusivement sur le trio Motta-Verratti-Rabiot en début de saison. Draxler et Pastore perdront sûrement du même temps de jeu quand les trois seront opérationnels. Mais cela n'arrivera pas forcément très souvent.

Javier Pastore félicite Angel Di Maria lors de la victoire du PSG à Strasbourg (2-4)

Crédit: Getty Images

Attaquants : Une rotation minimale

Edinson Cavani : 23 titularisations
Neymar : 18 titularisations
Kylian Mbappé : 17 titularisations
Angel Di Maria : 11 titularisations

En attaque, il y a finalement peu de rotation. Neymar n'a jamais été remplaçant quand il a été disponible, tandis qu'Edinson Cavani ne l'a été qu'une seule fois et Kylian Mbappé deux fois, dont une sans entrer en jeu. Angel Di Maria trouve quand même un peu de temps de jeu même s'il n'a pas démarré un seul match de Ligue des champions et n'a pas décollé du banc face au Bayern. L'Argentin est bien plus utilisé sur la scène nationale. Il a débuté quatre des cinq derniers matches du PSG en L1 ainsi que la rencontre de Coupe de la Ligue à Strasbourg. Lucas, lui, n'a toujours que des miettes.

Notre avis : Emery a une abondance de biens dans ce secteur, en comptant aussi Draxler ou Pastore, mais il ne s'en sert pas vraiment. Reste à savoir s'il le paiera en deuxième moitié de saison.