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Résultats en berne, manque de leader(s) : Jocelyn Gourvennec a-t-il encore la clé ?

Guillaume Maillard-Pacini

Mis à jour 08/12/2017 à 20:31 GMT+1

LIGUE 1 - Il y a peu, Jocelyn Gourvennec était l'entraîneur français à la mode, à la communication facile, soudé avec son vestiaire, mais depuis deux mois, les résultats de Bordeaux ne suivent plus. A se demander si sa méthode n'a pas atteint ses limites.

Jocelyn Gourvennec, l'entraîneur de Guingamp

Crédit: AFP

L'effet Gourvennec à Bordeaux s'est-il évaporé ? Une chose est certaine, les Girondins patinent. En d'autres lieux, après avoir concédé six défaites lors des neuf dernières journées, ne compter que quatre points d'avance sur le barragiste Toulouse alors que l'Europe est l'objectif affiché, il n'est pas sûr qu'il aurait fait long feu. Sauf qu'à Bordeaux, Gourvennec bénéficie d'une sorte d'immunité : sa direction lui a renouvelé sa confiance jusqu'à la trêve, à condition de rebondir au classement d'ici là... C'est son défi.
Il en avait récemment fixé les contours en visant les 30 points. Peine perdue, son équipe ne pourra virer au mieux qu'avec 29 points, à condition d'enchaîner trois victoires contre Strasbourg, Nice et Montpellier, ce qu'elle n'a réalisé que deux fois depuis le début de son mandat girondin, en février et en avril dernier. A force d'enchaîner les déceptions à l'extérieur où ses hommes viennent de concéder cinq défaites de suite, du jamais vu depuis 21 ans, on est en droit de s'interroger sur la portée de son message.

De gros manques dehors

Passe-t-il toujours? "Ce n'est pas concevable d'avoir tant d'écart entre ce que l'on fait le mardi (victoire 3-0 contre Saint-Étienne) et la manière dont cela s'est passé à Dijon (défaite 3-2), en ne répondant pas à l'exigence du combat", s'interroge lui même le coach. Et de pointer lors des matches à l'extérieur "le manque d'investissement défensif, que ce soit dans le replacement, les duels, le manque d'engagement et de don de soi qui nous pénalisent". C'est le paradoxe bordelais du moment, matérialisé par ce parcours en dents de scie avec des prestations intéressantes à domicile mais comptablement peu lucratives (1 victoire, 2 nuls, 1 défaite) et des sorties insipides à l'extérieur.
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Jocelyn Gourvennec, entraîneur de Bordeaux.

Crédit: Getty Images

Entre la claque reçue à Paris (6-2) où ses joueurs s'étaient présentés au Parc invaincus en L1, la défaite au Havre contre Amiens (1-0) qualifiée "d'accident", puis à Rennes (1-0) où le ballon semblait leur brûler les pieds, et enfin Dijon, les Girondins ont surtout manqué de répondant et de caractère. Sans être dans le déni, Gourvennec a toujours trouvé une explication rationnelle aux maux des siens. Il n'a pas voulu se réfugier derrière le contre-feu allumé par sa direction contre l'arbitrage, peu favorable (Nantes, Marseille et Caen) durant cette période.

Pas de cassure

Le Breton concède aisément que son équipe manque de patron, d'aboyeur. "On touche du doigt là un certain manque de maturité, de jeunesse", constat déjà formulé la saison dernière. A-t-il tout fait pour y remédier ? Autre levier qu'il ne cesse d'activer, la vidéo. "La séance de samedi matin (lendemain de la défaite à Dijon) n'a pas été très agréable pour les joueurs, on s'est dit les choses sans ménagement". Mais après ? Ne paye-t-il pas en cette fin d'automne sa politique managériale du début de saison ? L'élimination précoce début août de l'Europa League a inévitablement modifié ses plans en terme de coaching.
Sans match programmé le jeudi, il a gardé quasiment la même ossature, y greffant seulement Nicolas De Préville, sa recrue phare. Les autres n'ont guère eu de deuxième chance et du coup, c'est toute l'émulation souhaitée qui en a pâti. Cela a été préjudiciable le jour où ses cadres inamovibles (Malcom et Younousse Sankharé) ont accusé le coup physiquement, ont fini par se blesser (Youssouf Sabaly) ou écopé de suspensions. Malgré tout, on ne sent pas de cassure avec ses hommes. Comme en attestent les célébrations de ses buteurs qui se dirigent fréquemment vers lui pour des accolades sincères. Bref, si la logique du "un coup oui, un coup non" est respectée, les tombeurs alsaciens du PSG auront affaire vendredi à des hôtes remontés en quête d'envol. Durable cette fois ?
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