Lens, et maintenant ?

Avec 68 points, Lens tient d'ores et déjà son ticket pour la Ligue 1, seulement un an après sa descente. Mais la saison du RCL n'est pas finie pour autant. Avec six points d'avance sur Montpellier et Strasbourg (qui affronte Boulogne-sur-Mer, lundi), il ne faudra pas se relâcher pour finir en beauté et aller chercher le titre de champion de Ligue 2. "Nous sommes ambitieux et compétiteurs, nous allons donc jouer les matches pour les gagner. Nous ne souhaitons pas non plus fausser le championnat, affirme Jean-Guy Wallemme. En plus, me concernant, je suis un jeune entraîneur. Je ne vais donc pas laisser passer l'occasion de remporter ce titre. Ensuite, bien finir cette saison doit nous permettre de mieux préparer la suivante" . Et comme le note Eric Chelle sur Lensois.com : "On est l'équipe qui a le plus souvent occupé la tête alors il n'y a pas raison qu'on laisse cette place !"

Le passage en Ligue 2 a-t-il été bénéfique à une équipe qui était habituée depuis quelques années à jouer le haut de tableau dans l'élite ? Les Lensois veulent y croire, à l'image de leur président qui sort de cette expérience avec beaucoup d'humilité. "J'ai appris plein de choses, avoue Gervais Martel. J'ai vu un soutien sans faille de notre public. C'est facile de soutenir quand on surfe sur le succès mais en L2, ils étaient là aussi. C'est exceptionnel. J'ai aussi découvert des nouveaux stades et des présidents qui bossent avec peu de moyens et qui se battent pour boucler les fins de mois. On avait peut-être oublié tout ça" . Sur le terrain, opposé à un style de jeu différent, les joueurs ont également tiré de nombreux enseignements. "Cette expérience en Ligue 2 va nous être utile, prédit Chelle, qui a déjà connu une montée en L1 avec Valenciennes. Il va falloir qu'on garde cet état d'esprit et cette agressivité propre à la Ligue 2. Il faudra y ajouter ce côté tueur qui nous a parfois manqué cette année".

"Il me reste un an de contrat. On m'a donné un challenge. Si je le réussis, j'aurais forcement des arguments", espérait récemment Jean-Guy Wallemme qui su gérer toute la saison un groupe pléthorique de 40 joueurs. Il n'y a en effet aucune raison de penser que l'entraîneur à la barbe ne poursuive pas l'aventure en L1. Pourtant, Gervais Martel ne s'est pas montré aussi affirmatif une fois la montée en poche. "On va analyser ce qui a fonctionné et ce qui a moins fonctionné. On doit se caler pour être performant la saison prochaine en L1", a simplement répondu le président. D'un autre côté, ce dernier affirme qu'il a "le respect des gens qui nous ont ramenés en Ligue 1". Au passif du jeune entraîneur figurent notamment la faiblesse du jeu décriée cette saison et son manque d'expérience. Mais, comme l'indique l'intéressé lui-même, qui n'a jamais entraîné au plus haut niveau, "il n'y a pas de meilleur apprentissage que le terrain et, au regard du contexte, je crois qu'on peut dire que cette année compte double ou triple".

"Le plus difficile va commencer", a déjà prévenu Kevin Monnet-Paquet. La montée acquise, il va désormais falloir se pencher sur la saison prochaine. Habitué à figurer parmi les outsiders depuis une décennie, Lens revient parmi l'élite avec un autre costume, celui du promu. Un statut qui lui vaudra d'abord de recevoir une part des droits TV revue à la baisse. "Notre budget sera sans doute le 14eme ou 15eme de Ligue 1. On fera avec nos moyens mais on va tâcher de faire du mieux possible avec la participation de tout le monde", estime le président Martel. L'objectif des Sang et Or semble donc assez simple et revu lui aussi à la baisse. "Au regard du standing du club, c'est un retour à la normale. Mais La Ligue 1 est très serrée. Il faudra viser le maintien dans un premier temps car il faut d'abord stabiliser le club, annonce KMP. J'espère qu'on aura un bon effectif pour y parvenir". Avec un budget d'environ 30 millions, le club artésien peut toutefois rêver faire mieux. Après tout, Toulouse y est bien parvenu avec à peine davantage (35 M).

Pour parvenir à se maintenir, Lens devra recruter. Seule la défense semble aujourd'hui être le secteur qui affiche le plus de garanties autour de Chelle, Yahia, Demont et même Sartre. Seul Marco Ramos pourrait être mis en concurrence à gauche. Le gardien tunisien Hamdi Kasraoui pourrait lui arriver en tant que doublure de Runje. Pour le reste, le RCL devra se renforcer. Pour l'heure, l'arrivée du Guingampais Eduardo, héros de la finale de la Coupe de France, semble acquise et un contrat de quatre ans devrait être officialisé une fois que le maintien de l'équipe bretonne sera assuré. "Il y a d'autres clubs sur lui mais a priori cela devrait se faire" , a même laissé entendre Gervais Martel. Le club cherche également un milieu défensif et les noms de Benoît Pedretti (Auxerre) et Bruno Cheyrou (Rennes) ont été évoqués. Mais, avec une dette de 8 millions d'euros à combler, le club devra aussi vendre. Toifilou Maoulida, qui a perdu sa place de titulaire en fin de saison, Sidi Keita, Issam Jemaa ou Grégory Vignal seraient sur le départ. Reste le cas d'Aruna Dindane qui est revenu de blessure cette saison et qui présente sans doute la plus grande valeur marchande. "Si on peut garder Aruna Dindane, on le fera", a toutefois assuré Martel.