Nantes, la revente échoue

En novembre dernier, Waldemar Kita n'était pas vendeur. Le président du FC Nantes nous l'avait certifié : "Pourquoi voulez-vous que je parte maintenant, alors que j'ai investi massivement dans le centre de formation ?", nous disait alors l'homme d'affaire franco-polonais. Aujourd'hui, Kita semble plus ouvert à l'idée de céder le club dont il est le propriétaire depuis 2007. La semaine dernière, des négociations ont été entamées avec un entrepreneur vendéen, Christophe Chabot. Avant d'être rompues vendredi.

Patron d'Akena-Verandas, numéro 1 européen des vérandas, Chabot souhaitait fédérer autour de lui des investisseurs de la région en partenariat avec le Crédit Mutuel Océan. Il a donc rencontré Kita à plusieurs reprises, dont deux fois la semaine dernière. Un audit du club ce lundi et une vente aux alentours du 15 juin étaient même prévus, selon Chabot, qui avait rencontré dans cette optique des responsables de la mairie. Mais vendredi, les discussions se sont brusquement arrêtées.

D'après Chabot, âgé de 52 ans, maire de Brétignolles-sur-Mer (Vendée) et président de La Roche-sur-Yon (DH), Kita a alors adressé un mail à son interlocuteur lui indiquant que le prix de vente n'était plus de 4 millions d'euros, mais de 17 millions (12 millions à la vente plus 5 millions au terme de la première année). "Si Kita m'avait dit que c'était ce prix, nous n'aurions pas entamé bien évidemment les démarches. Quand on vend des frites, on ne peut pas pratiquer le tarif d'un étoilé!", a-t-il déclaré. "Je n'ai jamais accepté sa proposition de prix (4 ME), a affirmé de son côté Kita. Les positions d'un acquéreur et d'un vendeur potentiels ne sont pas forcément alignées dès le début d'une négociation."

Pour autant, l'éventualité d'une prochaine vente du FC Nantes ne semble pas totalement à exclure: Kita, à qui le club va coûter cette année une dizaine de millions d'euros, n'a pas fermé la porte à l'homme d'affaires vendéen. Néanmoins, sa réussite professionnelle dans le domaine pharmaceutique puis cosmétique lui permet de faire face au fonctionnement d'un club englué en Ligue 2 et dont le budget va passer de 26 à 18 millions d'euros la saison prochaine. Certains de ses proches en sont même persuadés : Kita ne vendra jamais son "jouet". C'est, en d'autres termes, ce qu'il nous certifiait fin novembre.