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"Gervais au pays de l'or noir" : dernier volet de la "trilogie terrible" du RC Lens

Benoît Vittek

Mis à jour 16/05/2014 à 11:57 GMT+2

Après "Deux saisons en enfer" et "Les enfants terribles de Bollaert", le journaliste Benoît Dequevauviller nous livre un troisième opus sur le RC Lens. Sans retenue.

Gervais Martel - RC Lens

Crédit: AFP

Les apparences sont ici trompeuses. "Gervais au pays de l'or noir"* ne s'apparente pas à une version Sang & Or des aventures de Tintin. L'action se déroule d'ailleurs essentiellement dans le Nord de la France, à Lens, dont le journaliste Benoît Dequevauviller semble connaître tous les acteurs, les portes dérobées, les lieux et moteurs de décision. Et ce n'est pas parce que le livre est joliment exposé dans la boutique officielle du Racing qu'il est complaisant avec l'institution ch'ti. "C'est le troisième et certainement dernier volet de ce que j'appelle la trilogie terrible du RC Lens", explique le journaliste, qui suit le Racing depuis une vingtaine d'années, d'abord dans la presse quotidienne locale, désormais sur les ondes de France-Bleu nord.
Avant de raconter la chute de Gervais Martel et son retour triomphal avec l'oligarque azerbaïdjanais Hafiz Mammadov, Benoît Dequevauviller avait déjà laissé filer sa verve incandescente dans "Deux saisons en enfer" et "Les enfants terribles de Bollaert" (publiés par le même éditeur). Il y écrit comme il parle : avec des accents ch'tis, des phrases à l'emporte-pièce et sans retenir ses coups. Joueurs, entraîneurs, dirigeants... tout le monde en prend pour son grade au moment d'expliquer les racines du mal du RC Lens, cette "maison de tolérance". Entre autres phrases cinglantes : "Au RC Lens, on veut depuis longtemps jouer les grandes entreprises mais tout en se comportant comme l'épicier du village, crayon de bois sur l'oreille et gitane maïs au bec."
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Antoine Kombouaré, Gervais Martel, 2013-2014

Crédit: Panoramic

Le journaliste peut se permettre cette violence dans le propos : ses informations sont béton, croisées par de multiples sources, internes comme extérieures au club. Ce qui peut mettre à vif les nerfs des responsables de la communication sang et or. Benoît Dequevauviller s'en amuse. Lorsqu'on l'asticote sur l'origine de ses informations dérangeantes, il explique sur le ton de la confidence avoir planqué des micros dans le centre technique de La Gaillette. Enfin Benoît, sois sérieux ! "D'accord... C'est Gervais Martel ma source ! Chut, ne le dis à personne !"
L'historique président lensois est forcément un acteur principal des 250 pages de "Gervais au pays de l'or noir". Le premier chapitre raconte son retour permis par les pétrodollars d'Hafiz Mammadov. Mais il faut attendre le dernier quart du livre pour entrer dans les coulisses des négociations menées entre Lens et Bakou, la nouvelle Doha sur les rives de la mer Caspienne. Les premiers contacts entre Martel et son sauveur azerbaïdjjanais se font par hasard : le Lensois appelle un ami loueur de yachts que Mammadov est en train de faire patienter parce qu'il préfère regarder un match de foot plutôt que finaliser la location d'un paquebot. Neuf mois de négociations et de rencontres amicales plus tard, les deux hommes reprennent le club. Le RC Lens et Benoît Dequevauviller peuvent s'attaquer à un nouveau chapitre de leur histoire.
*Éditions Les Lumières de Lille, 20 euros.
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