Fenerbahçe au finish

Présents pour la première fois dans le top 16 européen, Fenerbahçe et Séville s'affrontaient au stade Sükrü Saraçoglu, avec la ferme intention de prendre un avantage décisif en vue du match retour en terre andalouse. Les deux petits poucets de la compétition ont offert cinq buts aux 55 000 spectateurs du stade stambouliote, bouillant comme il est de coutume.

Vainqueur des deux dernières coupes de l'UEFA, le FC Séville de Manolo Jimenez a payé cash ses errances défensives, caractéristiques d'une équipe très portée sur l'attaque, aux dépens de la rigueur nécessaire à ce genre de rencontres. Sans pratiquer un football champagne, les locaux ont su, contre le cours du jeu, s'engouffrer dans les brèches sévillanes. La colonie étrangère qui officie du côté d'Istanbul donne des gages de solidité, mais elle sera de nouveau soumise à rude épreuve dans 15 jours.

Des regrets. Voilà en substance ce que Manolo Jimenez, l'entraîneur du FC Séville, doit ressentir à la fin de cette rencontre. Lors d'une seconde période copie conforme de la première, les Andalous ne sortaient pas la tête de l'eau. L'emprise technique et tactique des Espagnols avait pour conséquence de priver les Turcs de la balle. Pourtant de la même manière, Andrès Palop, gardien méritant de la forteresse sévillane, allait se faire surprendre trois fois. Kezman, sur un centre de Sahin, reprenait victorieusement de la tête la première occasion turque de la rencontre (1-0, 17e). Auparavant, les spectateurs du bouillant stade Sükrü Saraçoglu n'avait eu que des occasions sévillanes à se mettre sous la dent.

Le scénario était écrit de la même manière en deuxième période. Sur le premier corner turc, l'international uruguayen Lugano, de la tête, trouvait la lucarne de ce pauvre Palop (2-1, 57e). Les éclairs de Fenerbahçe contrariaient les plans espagnols, et obligeaient ces derniers à se découvrir. Une contre-attaque anodine, initiée par Alex, allait donner un avantage définitif au champion de Turquie. Senturk, rentré quelques minutes plus tôt, se démarquait sur la droite de la surface et trouvait le petit filet opposé, bien aidé par la déviation involontaire de Dragutinovic (3-2, 86e). Si la balle était du côté espagnol, le réalisme était turc. Zico a réussi son pari. Pour la première fois de son histoire, Fenerbahçe est en 8e de finale de la Ligue des Champions, et avec ce but d'avance, peut croire à la qualification.

Les Sévillans, quant à eux, devront vaincre leur maladresse devant le but. Kanouté (6e, 51e, 90e) a eu des opportunités, mais la Coupe d'Afrique des Nations semble peser lourd. Luis Fabiano a été très discret. L'éclair est venu de Julien Escudé qui ramenait son équipe à hauteur sur un corner certainement travaillé à l'entraînement. La déviation de Poulsen au premier poteau, pour l'international français qui reprenait de volée sous la barre de Demirel (2-2, 67e), est à montrer dans toutes les écoles de football. Le match retour promet une belle empoignade entre deux équipes qui n'ont rien à perdre et qui veulent certainement continuer à marquer l'histoire de leur club.