Chelsea a eu chaud

Reds et Blues ont tout simplement livré le match de l'année à Stamford Bridge. Après leur nette victoire à Anfield la semaine dernière (1-3), les Londoniens partaient largement favoris pour remporter ce quart de finale retour et se qualifier. Pourtant, malgré deux pour cent de chances en leur faveur et l'absence de leur capitaine Steven Gerrard, les joueurs de Liverpool ont fait trembler leurs adversaires (4-4). Face à des défenseurs sous pression et des gardiens en petite forme, les attaquants des deux équipes ont offert une avalanche de buts, un spectacle haletant et un final à couper le souffle. Comme l'avait demandé Gerrard, "l'esprit d'Istanbul" a soufflé sur Stamford Bridge mais les Blues ont tenu et retrouveront le Barça en demi-finales.

Familière des matches à rebondissements comme cette finale de C1 remportée dans la capitale turque face à l'AC Milan en 2005 mais aussi des duels épiques face au club d'Abramovitch, l'équipe de Liverpool pouvait espérer inverser la situation. Alignés dans une inédite formation avec trois récupérateurs et assez prudents dans un début de match haché, les Reds profitent pourtant de l'étonnante passivité adverse. A l'image d'Alex qui se met en difficulté en manquant un contrôle facile (2e), les Blues, également privés de leur capitaine Terry pour cause de suspension, manquent de concentration. Après une première alerte non-cadrée signée Torres (13e), les visiteurs ouvrent ainsi la marque quand Aurelio surprend tout le monde et surtout Cech en envoyant son coup franc lointain directement dans le but (0-1, 19e). L'histoire se répète dix minutes plus tard avec un coup franc frappé au même endroit par le défenseur brésilien mais, cette fois, Ivanovic, le héros du match aller, accroche Xabi Alonso dans la surface. Le milieu de terrain espagnol transforme le penalty et Liverpool se met sérieusement à y croire (0-2, 29e).

Hiddink remplace Kalou par Anelka et les Blues sortent enfin de leur camp mais Cech et son arrière-garde demeurent empruntés et très peu en confiance. Le rythme s'accélère et le ballon file d'une surface à l'autre jusqu'à la pause. Peu après le retour des vestiaires, le portier des Blues effectue une sortie hasardeuse loin de son but mais il s'en tire bien. Reina, lui, connaît moins de réussite et se fait surprendre sur un débordement d'Anelka et un jaillissement de Drogba au premier poteau (1-2, 51e). Les Reds concèdent trop de coups francs dangereux et si Drogba manque de peu la cible, Alex, lui, ne laisse aucune chance au portier des visiteurs (2-2, 57e). Chelsea a repris confiance mais les joueurs de Liverpool n'ont pas l'habitude de renoncer et la rencontre gagne encore en intensité.

Le ballon fonce maintenant du but de Cech à celui de Reina sans aucun temps mort. Mascherano (63e) et Torres (70e) d'un côté et Ballack (67e) et Malouda (71e) de l'autre, font frissonner Stamford Bridge. Lampard, lui, profite de l'offrande de Drogba pour donner l'avantage aux Londoniens et, semble-t-il, tuer le match (3-2, 76e). Les Reds sont assommés et Benitez lui-même n'y croit plus et remplace Torres par N'Gog (81e). Ses hommes possèdent pourtant bien d'exceptionnelles ressources mentales et repassent devant en quelques secondes grâce des buts de Lucas puis Riera (3-3, 82e puis 3-4, 83e). Du côté de Chelsea, plus personne ne respire jusqu'à la reprise de Lampard, seul au point de penalty, qui touche les deux poteaux avant de franchir la ligne (4-4, 89e). Après sa victoire acquise dans la douleur en championnat sur Bolton (4-3 après avoir mené 4-0), Chelsea s'est encore fait une belle frayeur et peut s'attendre à trembler de nouveau à la fin du mois face au Barça.

"Nous devons être fiers, car nos joueurs ont fait un travail fantastique. Nous étions mieux qu'eux au début du match, nous avons été bons au milieu de terrain. Nous avons poussé, poussé et nous étions très près. Quand vous jouez contre une équipe comme Chelsea, vous faites des erreurs, vous les payez. Nous sommes très déçus mais perdre de cette manière... Nous devons être très fiers. Nous avons vu que nous pouvons marquer 4 buts ici, et nous pouvons le faire dans n'importe quel autre stade."