Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

L'OL, ce nain

Eurosport
ParEurosport

Publié 12/03/2009 à 17:45 GMT+1

Etrillé par Barcelone, Lyon n'a malheureusement plus les moyens de jouer dans la cour des grands en Ligue des champions. Un constat cinglant pour le septuple champion de France, mais qui doit interpeller l'ensemble du football français. L'OL ne peut plus cacher la misère à lui seul.

Eurosport

Crédit: Eurosport

Le printemps européen, le vrai, celui de la Ligue des champions, se passera donc à nouveau de Lyon. Autant dire du football français puisque l'OL est son unique représentant crédible à ce niveau. Est? Ou était? Depuis la raclée catalane de mercredi soir (5-2), on peut s'interroger. Certes, les Lyonnais ont disparu pour la troisième fois consécutive au stade des huitièmes de finale. Mais les circonstances de cette sortie n'ont rien à voir avec les précédentes. Quand les Gones sont tombés face à la Roma il y a deux ans, on a pu parler de surprise. La saison passée, face à Manchester, ils avaient nourri un soupçon de regret, celui de ne pas avoir assez osé à Old Trafford.
Cette fois, rien de tout ça. Lyon a été balayé, emporté par une équipe dont le football lui échappe, dont la maitrise collective et la qualité technique sont tellement loin de ce que les Lyonnais peuvent proposer aujourd'hui. Dans les couloirs du Camp Nou, un signe ne trompait d'ailleurs pas après la débâcle. Pour la première fois depuis que l'OL dispute la Ligue des champions, son élimination n'a provoqué aucune sorte de regret chez les joueurs, le staff ou les dirigeants. Car il n'y a rien à regretter. "Il n'y a pas de déception, constate Cris. Nous savions que Barcelone nous était supérieur. Nous avons livré notre match. Nous avons tout fait pour être au niveau mais Barcelone était plus haut que nous. C'est cela la différence."
Aulas: "Il faut s'interroger"
Lyon n'est pas dans la déception, celle qui avait suivi les défaites à Milan en 2006 ou à Eindhoven, un an plus tôt, mais dans le constat. Celui-ci est implacable. Il y a aujourd'hui autant de différence entre le Barça et Lyon qu'entre l'OL et le dernier quart de la Ligue 1, ce championnat que les Rhodaniens dominent toujours, mais sans le survoler. Sur la base d'une première période de haute volée à Gerland lors du match aller contre Barcelone, l'OL a voulu croire qu'il pouvait gravir cet Everest. Mais il peine déjà, cette saison, à escalader la Butte Montmartre en championnat. Si l'écart se resserre en L1, le nivellement s'effectue par le bas pendant qu'au niveau européen, les grands montent toujours plus haut et vont toujours plus vite. Lyon ne suit plus. Les autres, n'en parlons même pas.
Ce dangereux glissement était prévisible. Depuis trois ans, Lyon a vu un grand nombre de cadres s'en aller vers des cieux plus prestigieux et/ou plus lucratifs: Diarra au Real, Essien et Malouda à Chelsea, Abidal à Barcelone, voire Tiago à la Juve. Pour pallier ces départs, faute de moyens, Jean-Michel Aulas fait son marché chez ses concurrents en Ligue 1. Cela ne suffit plus. L'OL remplace, mais ne compense pas. "Notre élimination, admet le président lyonnais, c'est aussi la traduction que le football d'élite français n'est pas du tout à la hauteur de ses concurrents étrangers. Comment faire en sorte de garder nos meilleurs joueurs et comment avoir des revenus TV qui soient à la dimension du Barça qui touche trois à trois fois et demi ce que touche le meilleur club français, Lyon?"
Dans quelques semaines, Lyon sera peut-être sacré champion de France pour la huitième fois. Ou pas. Peu importe au fond. L'Europe s'en fout. L'OL est un grand club français, mais un nain continental. Un borgne au pays des aveugles. Un caïd de quartier noyé dans une métropole trop grande pour lui. Ce n'est pas sa faute. Pour prendre des raclées face au Barça en huitièmes, au moins faut-il y être. Mais à ce rythme, l'OL lui-même n'aura plus ce triste privilège. Si rien ne bouge, d'ici trois ans, il ne passera même plus le premier tour. "Il faut s'interroger sur l'organisation structurelle du football français, implore Aulas. Il faut aussi faire en sorte que l'élite ait envie d'être au plus haut niveau. " Et il faut faire vite.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité